I forget ...

16h-18h

Le soleil est déjà bien haut dans le ciel et il dort, allongé de tout son long sur le sol d'un avion. Son corps est lourd et engourdit. Ses prunelles chocolat s'ouvrent difficilement. Il se redresse lentement, ses membres encore engourdit. Il regarde à gauche, puis à droite. Il voit que les murs vides de l'engin. Il se lève doucement et sort de l'avion, vide de sens. Vide de tout. Sa mémoire ne l'aide pas. Il se rend compte désormais qu'il a tout perdu... et qu'il est dans une ville qui lui est inconnue.

Il ne connait plus rien... Il ne se connait même plus...

Tout est oublié. Il ne se rappelle de rien. Et rien ne peut l'aider. Il laisse ses bras le long de son corps et touche par inadvertance quelque chose de froid accroché à sa ceinture. Il regarde, soulève son t-shirt vivement et voit le morceau de métal. Il le détache mécaniquement comme s'il avait fait ça toute sa vie. Il vérifie d'un simple geste le nombre de balles qui lui reste, c'est un réflexe.
Le chiffre s'élève à trois. Il se contente de soupirer. Ses yeux cherchent une sortie. Il parcourt la machin et sort de celle-ci. Il met un pied sur en dehors de l'avion. Il fixe l'horizon mais personne. Serait-il seul ? Peut-être que oui... peut-être que non. Personne ne peut lui répondre.
Doucement il fait quelques pas et regarde encore autour de lui. Ignorant tout de ce qu'il va se passer... Ignorant tout de sa vie. Il veut pourtant la retrouvée. Il passe donc ses mains dans ses poches. Il trouve un vieux couteau qu'il remet tout de suite dans sa poche. Ca n'apportera aucun indice. Il regarde ce qu'il a dans son autre main. Une vieille photo. Il n'arrive pas à déterminer qui il y a dessus. Elle est trop vieille et les visages sont trop flou.
Il lâche à nouveau un soupire. Il remet la photo dans sa poche. Il ne se pose même pas de questions. A vrai dire, il s'en fiche. Il avance d'un pas assuré et nonchalant vers la ville.

Fin d'après-midi. Avion écrasé, avant vide, maintenant plus. Il dort, sur un siège. Les secondes coules et le temps passe. Le temps de la sieste est passé, réveille-toi maintenant.
Il ouvre les yeux, le soleil tape, il cligne. Posant sa main sur sa tête , il se redresse de son siège et regarde un peu autour de lui. Douleur. Il ne comprend pas. Rien. Il est paumé dans un avion en mauvais état, écrasé même, et ne sait pas ce qu'il fait là. Ni qui il est. Ses sourcils froncés, il glisse machinalement sa main dans la poche de son veston pour en ressortir, peut-être, un paquet de cigarette. Mais il n'y a rien. Il arc un sourcil, se lève.

«  EH, TOI ! »

Saisit, Hunter se tourne rapidement vers l'essence du bruit. Il observe un blond se précipiter vers un noir – de cheveux. Il se fixe sur leur apparence. Le noir, cheveux courts, grand, peau blanche, tatouage au visage. Le blond, cheveux mi-longs, peau pâle également, petit, pas trop musclé, écharpe rouge. Il fronce les sourcils -encore- et soupire.

Avant de se diriger vers eux, il inspecte ses poches. Une arme, il regarde instinctivement si elle est chargée ou non, mais le chargeur est bloqué, pas moyen de le retirer. On verra quand je m'en servirai. Il aurait bien tiré dans la tôle, histoire d'être fixer. Mais ça donnera pas une bonne impression, et la première est toujours la plus importante. Il la fait sauter d'une main à l'autre, l'inspecte quelques secondes puis la range dans son pantalon, en-dessous de sa veste dans le dos, un petit sourire au visage. Cette arme lui semble si familière, il semble si habitué à la manier. Au moins, mon corps n'a pas tout oublié.
L'arme est accompagné d'une photo d'une jeune femme, qu'il ne reconnaît visiblement pas. Son visage se durcit, sa mémoire lui joue des tours, et il en a besoin. Et encore un carnet avec des notes illisibles, excepté « The girl is the target » il le chuchote, voir si ça lui parle. Mais non, rien.

Alors il s'engage et avance, rejoignant les deux autres. Ils étaient déjà sortis, donc il pose à son tour un pied sur le tarmac. Il regarde le ciel deux secondes, soupire, et redirige son regard sur les deux énergumènes.

«  À en juger votre apparence, vous êtes aussi perdus que moi, alors j'éviterai les questions inutiles. Et je suis pas le genre de type à m'aventurer en territoire inconnu tout seul, alors je propose qu'on reste ensemble et qu'on bouge d'ici.  »

Je pense que, eux, m'éclaireront plus sur le sujet que cet écran.


L'écran, qui affichait un compte à rebours, ne lui était en effet d'aucune aide. Elle aurait pu rester là une minute de plus, à attendre que l'horloge fasse un tour de plus, mais elle n'y tenait plus. Pourquoi rester assise là, à fixer des chiffes changer, une aiguille parcourir un cadran à un rythme ternaire ? Ces deux faits n'avaient environ aucune chance de lui rendre quoi que ce soit de sa mémoire, que ce soit son nom, ce qu'elle avait fait pour être là ou encore ce qu'elle avait fait avant d'en être là. Alors elle essaya de s'extirper de son siège, avant de remarquer qu'elle avait sa ceinture bouclée. Se débattre avec véhémence ne servait à rien, certes. Alors elle déboucla ce petit bout de métal, et, debout, se considéra. Premièrement, elle avait du goût, c'est un fait: quel habillage. Ce manteau lui allait à merveille. Elle croisa, un peu plus loin, son bonnet, qui avait dû voler pendant l'impact. Une chance qu'il soit intact ..., se dit-elle en le ramassant, songeant par la même occasion que la ceinture de sécurité contre laquelle elle pestait quelques secondes plus tôt avait dû lui sauver la vie.


À côté de son bonnet blanc du plus bel effet sur sa tête, un sac à main beige. Dedans, un paquet d'une poudre blanche qu'elle n'identifie pas tout à fait, un échantillon de parfum qui sent bon d'ailleurs et un élastique. Quoi, c'est tout ? Même pas de quoi se défendre, un peu d'argent, une pièce d'identité, n'importe quoi ? Traîtresse de vie, tu ne m'éclaireras donc pas ... Tant pis, d'un air un peu dépité, elle titube, le choc faisant son apparition musclée dans tout le corps de notre jeune héroïne. Bon Dieu, se lever trop vite, réagir trop vite, un cauchemar. Un pied hésitant sur le bitume. Il fait encore bien jour. Trois personnes sont regroupées. Elles se connaissent probablement. Elle avance, reprenant peu à peu ses moyens. Trois hommes: un brun tatoué, un blond excentrique, un tueur à gages roux. Pas mal comme première équipe. En approchant, elle entend l'homme en costard. " ... type à m'aventurer en territoire inconnu tout seul, alors je propose qu'on reste ensemble et qu'on bouge d'ici. ". Il avait une bonne idée, lui. Que leur apporterait une piste d'atterrissage abandonnée avec un avion crashé ? Le peu de survivants étaient déjà probablement en face d'elle.


Tout à fait d'accord, on a le choix entre le vieux hangar délabré, là-bas, ou bien le reste de la ville, de l'autre côté. On pourrait croiser plus de monde, enfin, si ils sont pas morts, en ville, dirais-je ... Surprise motherfuckers, une petite rousse bouscule gentiment le petit blondinet, sans même s'excuser, pour s'introduire dans le cercle nouvellement formé. Et tout sourire, avec ça. Alors, on fait quoi les amis ?


Au loin, une tourterelle les observe.

Il s'arrête quand il entend du bruit. Il regarde autour de lui, un jeune homme blond sort de l'avion. Et d'autres personnes suivent. Il n'avait pas du faire attention à tout ce monde qui dormaient dans cet engin. Il soupire un peu. C'est qu'ils sont vraiment bruyant ici. Surtout la rouquine. Ca le déprime déjà. Il les dévisage un par un. Mais il ne parle pas... ce n'est pas nécessaire après tout.
L'idée du roux était pas mal. Il acquiesça à son idée. c'est tout ce qu'il fit. Puis, il avait aussi une arme comme lui. Il ne se méfiait pas trop pour le moment mais il reste sur ses gardes qui sait ce qui peut arriver ici. Et peut-être que l'un d'entre eux ment ? Enfin... il se dit que les gamins n'ont pas l'air dangereux mais il garderait un oeil sur le roux. Quoiqu'il est aussi perdu que lui.
Il soupire longuement. La méfiance c'est pas son truc. Puis il s'en fou de ce qui peut arriver. Il s'en fou bien... mais il est curieux de savoir comment ils ont pu tous atterrir ici. Car ce n'est pas juste du hasard. Quelque chose se cache derrière tout ça. Peut-être que c'est son instinct qui lui dit ça... ou simplement une impression. En tout cas, quelque chose n'est pas normal ici.

HRP:

J

HRP:

La bousculade n'était franchement pas méchante, quoi. Un petit coup d'épaule, d'une petite fille chétive comme elle est. Mais apparemment, il l'avait mal pris. Très mal pris. C'était beaucoup à supporter pour un premier contact, surtout pour une fille comme Tourterelle. Se faire pousser, comme ça, comme un chiffon, comme une malpropre, elle l'avait, elle aussi, très mal pris. Sa réplique aussi, elle l'avait très mal pris. Comme si il était important. Plus important qu'elle. Personne n'est plus important qu'elle. Pour qui elle se prend ? Pour Tourterelle, tout simplement, et ce ne serait pas elle si elle n'était pas restée à terre en considérant ce qui venait de se passer. Elle ne faisait que te suivre du regard. Un regard flamboyant. Haineux.


Tu t'en tireras pas comme ça.
Sans un mot, elle se lève, les cheveux en bataille. Merde, ça fait mal le béton comme ça ! Elle ramasse son bonnet, encore tombé, n'arrange même pas ses cheveux. Au moins, ils verront pas qu'elle a les larmes aux yeux. Le connard. Il va me le payer. Il va payer pour ça. Je vous laisse, les vieux., ajoute-t-elle calmement, bien que froidement. Et elle se mit à courir. Courir, son sac à main presque vide autour de l'épaule, son bonnet suivant en rythme sa chevelure immense dans sa danse effrénée, son regard scrutant l'horizon d'où ce fumier de blondinet avait dernièrement donné signe de vie.


Dans sa tête, elle se fait tous les films possibles. (Je m'en vais là-bas !)
Au loin, une tourterelle s'envole;

Et une rouquine débarque. Tiens, de la famille ? Il fait un pas en arrière, saisit, sur ses gardes. Une seconde, deux. Et il baisse la garde, c'est qu'une gamine.

« Tout à fait d'accord, on a le choix entre le vieux hangar délabré, là-bas, ou bien le reste de la ville, de l'autre côté. On pourrait croiser plus de monde, enfin, si ils sont pas morts, en ville, dirais-je ... »

Et elle affiche un grand sourire. Innocente jeune fille, ignorante. Il inspecte la carcasse de l'avion derrière-lui. Il s'inspecte lui-même. Avion, écrasé. Lui, aucune égratignure. Il n'était pas dans cet avion lors du crash. Il y a été déposé. Mais pourquoi ? Il regarde de haut en bas les trois personnes avec qui il se trouve, aucun dégât non plus. C'est forcément ça, mais qui ferait une chose pareille ? Dans quel merdier se sont-ils empêtrés ? Elle sait, elle mène la danse.

Il tique sur le grand noir. Il ne parle pas, il regarde, dévisage. Il à l'air dur. Dur ? Dur, avec les autres. C'est le genre de type qui s'en fiche ? Ses soupirs le prouve. Les autres l'énervent, mais il acquiesce les paroles du roux. Il à l'air costaud, peut toujours être utile, précieux . Dur et précieux, comme l'Ébène.

Reste plus que le gamin nerveux, gamin de merde. La tourterelle a osé le pousser, alors il s'énerve. Il la pousse à terre. Puis le petit blond se retourne vers le grand roux, roux qui le toise de son mètre quatre-vingt face à son petit mètre soixante – ce n'est que de l'approximatif. Exagération.

« Et j'vais nul part avec toi mec. J'vois pas pourquoi j'devrais t'obéir. J'te laisse jouer au chef avec ces deux là, moi j'me casse. Ciao.  »

Il l'aurait bien empoigné par le col et le soulever de quelques centimètres, lui dire ce qu'il fait des gamins comme lui. Mais il n'en est rien, car il prend la fuite. Il s'en va vers la ville, sans se retourner. L'homme soupire, énervé. Et la jeune fille le suit, vengeresse. Il aurait presque esquissé un sourire, presque .

Il re-soupire. C'est plus que toi et moi buddy. Au final, il n'est pas seul, c'est le principal. Et au moins cette homme d'ébène ne risque pas de poser de problème. Il ne gueulera pas comme les deux autres. Bon débarras.
Hunter indique par un geste de tête la direction à prendre à l'autre jeune homme. Parler avec lui ne servirait à rien. Et donc, il entame le pas. Une autre direction que les deux gamins. Juste, par là.