Cette proximité maladroite réveille quelques fragments de son ancien elle. Car elle n'était pas tout à fait sûre de pouvoir tout rassembler à temps. A temps ? Et avant quoi ? Hum. Déjà une question, ça la perturbe. Yelena tremble un peu. Pose ses deux noires sur les mains de Vik-chouchou-pam-pamtor, sans se surprendre à le voir lâcher la sienne.

Et peut être qu'au fond, ça la soulage, la libère d'un poids. Comme tout ce que ce lieu monotone fait retomber sur ses épaules. Elle qui croit tomber à chaque nouvelle image planquée au fond de ses yeux, la douloureuse sensation de déjà-vu. Ce statut de marionnette avec un magnéto dans le coin du crâne et une voix criarde qui brise le silence vicieusement et avec un plaisir obscène. Et qui rit. Et qui enfonce le clou dans la planche trop usée par la boue et la pluie de la petite guerre qu'elle revit en boucle dès que ses paupières cèdent.

Apocalypse accorde un regard à Now. Assez neutre pour qu'il ne s'inquiète pas davantage. Et elle lui en veut, de s'inquiéter. Tout amène à s'inquiéter ici. Elle supporte parce qu'il apaise. Elle pense que c'est son truc à lui. Qu'il peut être là pour ça et qu'ensuite, il se contente de disparaître.

Alors, Yelena avance vers cette porte enfoncée, bossue par la douleur, par la terreur. Par la colère. Et elle tire Viktor de sa manche, ramenant l'écharpe à son menton, toujours s'éloignant.

▬ On s'en va. Tu es inquiet pas vrai ? Pourquoi ?