Nervous Breakdown

Une tête rousse émerge sur le toit.


Cendrillon était montée, sans préavis. Il était grand, ce toit, très exposé aussi. Un petit muret qui imposait son béton à ceux devant le commissariat. Ce serait un endroit parfait. Elle y alla, pour s'y asseoir, les pieds dans le vide. En dessous, une foule d'instruments. Mouais, moyenne la vue. Elle s'installa autrement, dos au muret, côté sécurité. Et elle souffla un grand coup. Enfin, elle était tranquille, elle pouvait souffler, laisser sortir.


Les larmes ne mirent pas longtemps à arriver.
Et elle ne les arrêta même pas. Les désillusions venaient, une à une. Elle ne pourrait rester longtemps avec personne. Fonder un groupe solide ? Cette pute de Ville en ferait du hachis. Elle n'aimait pas vraiment vivre pour elle-même. Et elle avait retrouvé Août ... Pourtant, elle savait, elle savait très bien qu'elle n'aurait même pas l'occasion d'explorer son passé avec. Il partirait, ou elle partirait, qu'importe. Elle sanglotait, seule face au cieux. Elle ne servait à rien dans un groupe. Elle l'avait déjà remarquée, mais elle l'avait admise d'elle-même avec Août.


Inutile.
Vouée à être seule.
La pire des choses à vivre.
Surtout quand on a pas de foyer.
Ou plutôt ... Quand on a plus de foyer.

J'émerge lentement, même si ça ne fait vraisemblablement quelques minutes que je dors, beaucoup de chose ont changé. Il ne reste que Dame et Xéna, qui semblent discuter entre elles. Clow est partit, et Cendrillon aussi. Je me redresse, la cherchant du regard. Où est-elle ? Je commence à marcher avant de remarquer un escalier. Mon instinct me guide, et je monte les marches.

Le calme extérieur est troublé par des sanglots. Elle est là, en larmes. Je m'approche d'elle lentement avant de me stopper en face d'elle, silencieusement. Je la regarde tendrement, passant mon pouce sur ses joues pour recueillir ses larmes, avant de l'étreindre doucement. Elle a besoin de pleurer, je ne peux pas l'en empêcher. Elle craque, comme tout le monde ici. Je me contente de la garder dans mes bras sans rien dire.

Spoiler:

Un pouce passe sur ses lèvres humides. Relevant le regard, elle s'aperçoit que voilà son prince charmant, Août, de son surnom. Et en le voyant, rassurant et l'étreignant dans ses bras, elle ne put s'empêcher de pleurer davantage, d'éclater en larmes. Réalisant, encore une fois, que son passé allait lui échapper. Qu'elle en serait séparée tôt ou tard. Qu'il n'y avait pas d'issue, finalement ? Elle s'accrochait à son torse comme elle s'accrocherait à cette idée, immuable désormais, qu'il avait été par le passé celui à qui elle devait tout, ou presque. Au moins la vie, disons. Et maintenant, elle lui devait son prénom, à elle. Kateya. Sonorité ... Difficile à dire. Slave ? Espagnole ? L'un des deux, en tout cas. N'empêche que.


Ils restèrent comme ça, un moment, avant qu'elle ne se calme. Qu'elle ne réalise que si elle voulait ne serait-ce que faire semblant d'être utile, faudrait qu'elle allège le fardeau qu'elle était. Et que ça passait par arrêter de pleurnicher. Reprenons-nous, bon sang, ce n'est pas comme ça qu'on aime Cendrillon ! Elle s'écarta, doucement, de ce beau jeune homme qui la faisait toujours autant craquer, du moins physiquement, avant de s'appuyer sur le muret. Et tout lui avouer, peut-être ? Ce serait un bon début pour rétablir ce qu'ils avaient perdus par l'amnésie;


Putain ... J'ai l'air de quoi moi, en larmes ... J'ai juste ... J'ai juste pas envie que cette salope nous sépare, maintenant qu'on s'est retrouvés. Mais je sais que ça va arriver, qu'elle va encore jouer avec nous et nos nerfs ... Putain j'veux pas ...
Une flamme si rouge que sa crinière au fond des yeux, elle scrutait l'horizon qui peu à peu s'assombrissait, les poings fermés & serrés contre le muret.



Même la volonté a ses limites.

Je la laisse pleurer, n'ayant pas de mort pour la réconforter. Je me contente de la garder dans mes bras, caressant sa chevelure, écoutant ses sanglots briser le calme. Elle parvient à se calmer après quelques minutes, essuyant ses larmes. Elle m'explique la raison de son craquage, elle a peur que la ville nous sépare. Je souris, entremêlant mes doigts aux siens.

- Elle ne nous séparera pas... On fera tout pour rester ensemble d'accord ? Et si par hasard elle nous envoie à deux coins opposés de la ville, on va se donner un point de ralliement. Disons... Aux alentours de cette tour là-bas.

Je pointe ladite tour du doigt, tout en gardant sa main dans la mienne. Je ne peux pas la rassurer d'avantage. Si elle nous sépare avec une simple téléportation, on pourra se rejoindre, mais si elle fait disparaître un de nous à tout jamais... tout sera foutu.

Un point de ralliement ... C'était pas une idée stupide, tiens. Il gardait la tête froide, ce froid qu'il dégage l'attire terriblement. Du danger. Ce type attirait le danger. Cendrillon aime le danger, elle se sent presque attiré par lui. Même si elle était un peu à genoux, en ce moment, elle détestait cette situation et elle s'en remettra assez vite.

Ses doigts rencontrèrent ceux d'Août, tombeur même quand il se veut rassurant. Elle comprenait de plus en plus pourquoi elle était tombée amoureuse de lui par le passé, tiens. Cependant, cette liaison de la main la mettait un peu ... Mal à l'aise. Ils étaient ensembles, avant. Maintenant, il fallait ... Se reconquérir l'un l'autre ? Elle n'arrivait pas à se voir toute acquise pour lui et tout acquis pour elle.


Elle retira sa main, un sourire mesquin et joueur sur les lèvres. Il avait eu le don de raviver cette flamme que ses pleurs allaient peu à peu éteindre, estomper, détruire. Le destin n'était pas si cruel, finalement. Elle acquiesça d'un signe de tête, et se releva, se voulant joueuse. Elle posa son coude sur le muret et le fixa de cet air provocateur.

Je suis d'accord pour le point de ralliement. Par contre, le passé, c'est le passé mon beau ..., lui dit-elle avant de lui sauter dans les bras et de s'approcher sensuellement de lui, tout proche de ses lèvres. ... Il va falloir me reconquérir, chéri.. Puis elle s'éloigna, lentement, pour s'éloigner de lui, marchant sur le toit, errant.


Quoi de plus beau que l'amour, qu'une reconquête, qu'un nouveau premier baiser ?
Battons-nous, grand roux au froid glacial, tombeur. Le jeu ? Attrape mon cœur si tu peux.

Août ?:

Spoiler:

La reconquérir ? Un sourire en coin apparaît sur mon visage. Après tout, autant profiter des instants présent, comme la fin risque d'être proche. Je m'approche d'elle, me demandant comment j'ai bien pu m'y prendre la première fois... Une question parmi tant d'autres depuis mon arrivé ici. Je me contente de l'approcher pour le moment, essayant de mettre en place une tactique. J'ai presque l'impression d'être sur un champ de bataille, en face d'un prédateur prêt à sortir ses griffes à n'importe quel moment. Une fois derrière elle, mes mains se posent devant son regard, lui obstruant la vision. J'approche mes lèvres de son oreille, cherchant ce que j'allais bien pouvoir lui dire.

- Tu sais que tu as de beaux yeux ? Ça te dirais... d'aller boire un verre ?

Ridicule, voilà comment je me sentais sur le moment. J'ai l'impression d'être un clown, qu'elle va me rire au nez. J'essaye tout de même de me reprendre, jouant avec une mèche de ses cheveux, l'entremêlant dans mes doigts avant de déposer mes lèvres sur cette poignet de cheveux rouges.

- Cette couleur te va à merveille... Même si en brune tu étais tout aussi resplendissante.

Je dépose mes lèvres dans sa nuque dans un baiser ne durant même pas une seconde. Je m'éloigne d'elle avant de sourire, joueur. Hors de question d'être le seul à jouer. Elle aussi doit participer. Je fais donc quelques pas en arrière.

- Mais tu sais, je n'aime pas faire tout le travail, je ne fonctionne pas à sens unique ma belle ~ Il va falloir y mettre un peu du tient aussi.

Vient, approche, tigresse.
Montre moi tes crocs et tes griffes.

Août !:

You had my curiosity, but now you have my attention.
Ce sourire en coin voulait tout dire. D'accord, elle avait été à la limite du possible: elle se doutait pertinemment que ce jeune beau garçon n'était pas doué pour la drague. Elle le savait pertinemment et en jouait. Elle avait envie d'éclater de rire, tant qu'elle avait envie de rougir. Car toutes ses tentatives, dans leur ridicule proche d'un film des années 2000, marquaient le coup. Il faisait un effort. Il était prêt à tenter de la reconquérir, même si ça demandait de sortir de son personnage, son caractère, sa nature.


Et qui ne voudrait pas d'un homme comme ça ?
Des caresses, des mots doux. Pas ce qu'on attend d'un chevalier blanc, mais on n'en attend pas moins d'un chevalier noir. Et, de toute évidence, elle avait un goût pour les choses sombres. Ce baiser qui lui donna des frissons. Elle souriait, ne bougeant pas, essayant juste de voir le genre de stratégies qu'il allait adopter. Et sa stratégie fut ... De s'éloigner. Avec le même sourire qu'elle avait alors. Je crois que tu as réussi, chéri.
Mais tu sais, je n'aime pas faire tout le travail, je ne fonctionne pas à sens unique ma belle ~ Il va falloir y mettre un peu du tien aussi.


L'enfoiré. Elle allait continuer son petit jeu, entamant une approche à son tour, lorsqu'elle entendit un bruit qu'elle avait déjà entendue, avant. La porte. Elle courut pour se pencher sur le muret, et voir que les deux femmes qui les avaient rejointes partaient. Elle lui fit alors signe d'approcher, à son cher amant. Je crois bien que nos, enfin, tes chères amies s'en vont ... On les suit ou on reste ici ? À toi de voir.


Bah c'est vrai quoi. Elle les connaissait pas.
Peut-être que lui, avait un intérêt à les suivre.
Tant que c'était pas un intérêt amoureux ... M'enfin. Elle en doutait fort.

Je m'approche du toit, regardant Xéna et l'autre partir. Des amies ? Pff, la blague. J'enlace la rousse, enfouis mon visage dans sa chevelure. Elle a ignoré mes paroles à l'instant non ? Je souffle dans sa nuque avant de passer mes lèvres sur sa peau, lui laissant un suçon au passage.

- Tu oses m'ignorer ? Je t'ai pourtant demandé quelque chose ma belle ~ Et ces deux filles ne sont pas des amies, seulement des compagnons de route.

Je la relâche pour me placer en face d'elle, attrapant son menton entre mon pouce et mon index pour la forcer à plonger son regard dans le mien.

- C'est avec toi et toi seule que je veux rester désormais.

J'entremêle mes doigts aux siens, plaquant doucement mon front contre le sien.

- Peut importe où tu décides d'aller, je te suivrais. Je veux pas te perdre.

Ma main resserre sa prise sur la sienne. Elle reste là, immobile, les larmes aux yeux. Mais pourquoi ces larmes ? Est-ce des larmes de tristesse qu'elle retient ? Ou bien d'autres choses, il existe plusieurs raisons de craquer dans cette ville. Elle dépose ses lèvres sur les miennes, je me contente de répondre à ses attentes, prolongeant le baiser jusqu'à ne plus avoir de souffle. Un mince sourire prend place sur mes lèvres.

- Je préfère bouger, si tu n'y vois aucun inconvénient. Je veux pas passer le temps qui me reste immobile sur ce toit, bien qu'on semble en sécurité ici. On ira là où nos pas nous guideraient.

Fatalité. Ce temps qu'il me reste, sans doute moins de quatre heures, j'aurais beau reprendre du temps, je le reperdrais derrière. Mon temps stagne, suis-je condamné ? Simple question sans réponse, comme les autres. Je passe devant, ouvre la route, tel un éclaireur, veillant tout de même à regarder si la rousse est toujours près de moi.

Bouger. Oui, il le fallait. Août avait raison. Le temps n'attend personne, surtout pas elle, surtout pas eux, pas maintenant qu'ils s'étaient retrouvés. Il ouvre la marche, homme d'initiative, vers l'escalier. Escalier qui les mènera vers cette salle, désormais vide. Enfin, elle le croit. Car, il y à Comte. Qui est arrivée là, avec d'autres, mais il y à surtout Comte. Inconsciente, Cendrillon le suit, encore heureuse & amoureuse après cette petite discussion houleuse sous les flots du visage. Allons-y, mon cher.


Amour, crois-moi, je serai là, encore et toujours.
Femme et homme contentant mon cœur, je vous rejoins.
Changement de jeu, les cartes changent. Et décidément, c'est une meilleure main.