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Profound bound ~

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Disparu au coin d'une rue
Violette
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MessageSujet: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 21:38

Profound bound ~  602450278 20h-22h
L’endroit lui paraît tout aussi abandonné que le reste de la ville, mais contrairement au Pont, par exemple, ou à la Gare et leur ambiance macabre, elle observe ici une certaine grandeur. Très vite après leur rencontre avec l’étrange nuage noir à silhouette humanoïde, la forme était apparue au-dessus de leur tête. Noyée par la brume, ils avaient décidé de se diriger droit dessus. Elle jette un regard à sa main toujours cachée dans celle de son ami. Elle ne l’avait pas lâché de tout le chemin, et lui non plus. Violette voudrait l’en remercier mais elle a l’intime conviction qu’il se servirait de ce prétexte pour retrouver une attitude plus bienséante. Elle l’aime bien quand il se lâche, quand il virevolte dans l’air en riant, quand il prend sa main ou quand il laisse son visage exprimer ce qu’il ressent vraiment. D’ailleurs, elle inspecte ses deux émeraudes, curieuse de savoir ce qu’il pense de l’endroit où ils ont atterri. Entre les longs filaments de brume, ils ont eu le loisir d’apercevoir un chemin bordé d’herbe et à la façon dont la végétation s’est abattue sur l’endroit, il semblerait qu’ils se trouvent dans un vieux jardin. Quant à la forme noire qui les surplombait, elle est toujours là, au-dessus de leurs têtes, encore plus étouffant et écrasante. On dirait un gigantesque château, songe t-elle, en basculant la tête en arrière, les yeux plissés, dans la vaine tentative de voir le sommet de ce manoir. Ca lui file le vertige alors elle s’intéresse plutôt à ce qu’il se passe au niveau de ses pieds. Cette brume épaisse, humide et collante l’empêche de voir le sol qu’elle tâte précautionneusement du bout de ses chaussures. Elle n’a pas envie de se prendre les pieds dans une racine, ou de se tordre la cheville dans un trou. Elle n’a même pas eu besoin de se le dire pour vérifier l’état du terrain sur lequel ils avancent. Une fois de plus, il lui semble être le témoin d’un reste de réflexe de sa vie passée. Elle repense au contenu de ses poches et efface rapidement cette pensée. Elle fait doucement tourner sa main dans celle de son compagnon, glissant ainsi ses doigts entre ceux de son protecteur.

Jetant un nouveau coup d’œil circulaire, elle se rend rapidement compte que la forme du château n’est pas la seule chose à vouloir les écraser. Il y a, de-ci de-là, d’étranges formes qui jaillissent du sol et percent l’épaisse couche de brume. Il fait trop noir pour qu’elle arrive à savoir ce que c’est exactement mais la logique fait le reste. Ils sont dans le jardin d’un ancien château apparemment luxueux. Ce qui leur barre le chemin, ce sont des sculptures de végétation.

Violette frissonne. Elle est vite oubliée la grandeur qu’elle a vu à ce jardin d’antan. Maintenant, elle se sent de nouveau surveillée, menacée. Et puis elle est fatiguée. Cette marche a dévoré le peu de forces qu’elle gardait. Ses poumons lui font mal quand elle respire et ses membres lui paraissent lourds. L’idée de dormir lui paraît tellement attrayante que sans cette fichue couche d’humidité et ces animaux figés, elle se serait probablement roulée par terre tout de suite.

Alors qu’ils continuent à progresser avec prudence dans ce nouvel environnement, elle lève les yeux vers la tête d’un lion figée dans un rugissement terrifiant. Elle prend alors conscience de la tension qu’elle accumule à chaque instant, à la sueur froide qui coule constamment dans son dos. Chaque seconde passée à regarder ce lion lui donne l’impression qu’il va se mettre à bouger, qu’il va lui sauter dessus et la dévorer. Cette ville toute entière lui fait cet effet. Elle fatigue d’avoir peur de tout ce qui pourrait lui arriver, mais aussi de tout ce qui pourrait arriver à …
Elle regarde ces doigts liés aux siens et esquisse un sourire. Blanc. Pour le moment, elle l’appellera Blanc. Il est un peu nuancé, elle le voit bien, peut-être plus gris que blanc mais elle, elle le voit Blanc. Alors ce sera Blanc.

    « Est-ce qu’on peut réellement rentrer dans cet endroit comme ça pour dormir ? Peut-être que c’est habité .. ce n’est pas très ... poli de rentrer comme ça. »


Elle oublie le lion pour lever les yeux vers Blanc. Elle lui esquisse un petit sourire. S’ils ne peuvent pas entrer, elle est sûre qu’il veillera sur elle le temps qu’elle dorme. Et elle fera pareil pour lui. Fatiguée, elle se blottit contre lui, enfonçant son visage dans sa chemise et fermant les yeux, oubliant le lugubre du jardin autour d’elle pour se créer un nouveau monde où tout sent bon, comme son ami.


    « Je crois que j'ai faim. »rajoute t-elle, la voix étouffée par la chemise.


C'est sûrement parce que tout sent bon, ici. Ca lui a donné faim. Elle sourit.


Spoiler:


Edit : C'est bon, j'ai déverrouillé et déplacé ! :D (Menta')

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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeMar 21 Aoû - 12:56

Ils sont mignons, ils ont traversés le Pont. Les imbéciles gaspillent leur temps sans se rendre compte de son importance. Tant pis pour eux. Il est déjà vingt et une heure. Elle les observe, les surveille. Ce Mad Hatter l'intrigue et l'agace à la fois, ne se moquerait-il pas d'Elle ? Les doutes la ronge. Invisible, Elle les guette. Ils s'aventurent dans les jardins de son Manoir. Sa fierté. Plus les deux êtres s'avancent dans l'herbe, plus la brume se dissipe. Elle laisse place à un brouillard rosé moins oppressant. Tout devient plus clair. Des arbres fruitiers apparaissent de nulle part, chargés de pommes ou de prunes appétissantes. Des fleurs brillent littéralement dans l'herbe, entourées d'une auréole légèrement phosphorescentes. Un petit bruit d'eau se fait entendre au loin. L'ambiance pourrait être paisible et tranquille si elle ne différait pas tant du reste de la Ville. Ces jardins ont presque l'air trop calmes pour l'être vraiment. Paranoïa ? Illusion ? Ou vérité sincère ?

Elle rigole, attend leurs réactions.

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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeJeu 23 Aoû - 8:55

And I believed when you told that lie
I played that soldier
You played king
Un Problème ?  


L’herbe crisse sous les chaussures noires, impeccablement cirées de l’Homme. Il les regarde avec Fierté. Chaque pas qu’il fait éclaircit ses chaussures. Est-ce du a la lune qui éclaire ? Non. Il secoue la tête. C’est rosé. C’est quelque chose de surnaturel, sans aucun doute. Il ne regarde pas la sangsue. Il est trop absorbé par La Voix. Il a encore en lui la plaie gelée qu’elle a laissée, ouverte, laissant son cœur à vif. Il sait qu’il fera tout pour la ressentir en lui. Car il sait désormais qu’il ne l’a pas entendue, il sait qu’elle a vibrée en lui, et peut être est-ce cette particularité qui attire l’Homme encore plus. Car cette Voix règne en reine sur son esprit. Il sait qu’il se soumettra si elle avait la mauvaise idée de lui ordonner quelque chose. Il sait qu’il pourrait tout faire pour elle, quitta à en payer de sa simple et misérable vie. Car après tout, à quoi ressemble sa vie ? A un Néant sans aucun souvenir ? A une carcasse dotée de manières hautaines ? Qui s’est pris d’amitié pour une minable sangsue ? Pour une Sangsue violette, qui plus-est. Pas foutu de trouver une compagne, ou un compagnon a peu près normal. Non, il faut toujours qu’il aille chercher de la compagnie dans des gens pas très fréquentables, enfin pour sa personne. Car peut être est-il minable, mais il doit bien lui rester un minimum de dignité, non ?
Il secoue la tête. A présent il ne voit plus rien, il semble avancer dans une mer de brume. Le seul contact qui aurait pu le ramener à la réalité était la main de la sangsue. Mais celle-ci semblait si froide, qu’il aurait pu la comparer à la main d’une statue de marbre. Ou d’une poupée de porcelaine, la main de la petite semblait se perdre dans l’étendue blanchâtre de sa paume. Pourtant il ne la lâchait pas. Sans doute n’osait-il pas. Peut être pensait-il qu’elle se perdrait ? Qu’il était un pilier pour elle ? Un Phare qui la dirigerait dans cette mer paisible ?

Il continuait à avancer, il voyait quelque chose au loin, la silhouette haute et sans doute effrayante d’un monument. Un monument ? Ce qui prouve donc que la Ville Fantôme est habitée. Oui, Ville Fantôme c’est le nom de cette endroit. Il fallait un nom qui claque, qui réveille de la frayeur chez les autres. Et il sait que quand il rentrera dans son chez-lui-quelque-part-dans-le-monde, les gens s’émerveilleront sur cet exploit. Car visiter la Ville Fantôme est en soit un exploit.
On le vénérera, s’il a de la chance. Il aimerait être vénéré. C’est sûr. Sentir le monde à ses pieds, faire exaucer ses plus grands souhaits. C’est sûr , puis il lui faudrait aussi un esclave. Pas un serviteur, non un esclave. Qui comblerait ses désirs ardents.
Il était sûr que dans cette Ville, il pourrait trouver une personne assez soumise pour devenir son esclave. Il sourit, puis un esclave, contrairement à un serviteur, n’est pas payé. Et ce petit détail provoquait chez l’Homme une grande sérénité d’esprit. Une sérénité que la Brume ne pouvait pas ternir. La Brume semblait renforcer ce désir, il ne sait pas pourquoi, mais cette Ville, chaque obstacle le force à encore plus aimer cet endroit, à repousser les frontières de l’impossible. Non, à admettre l’impossible.


- Est-ce qu’on peut réellement rentrer dans cet endroit comme ça pour dormir ? Peut-être que c’est habité .. ce n’est pas très ... poli de rentrer comme ça. »

L’homme sourit, la sangsue avait un minimum de bonnes manières ?
Sans aucun doute. Mais il fallait qu’elle sache ou qu’Il soit, il était et serait toujours le roi. Et tout le monde devait s’adapter à son rôle, à son rang. Il était né pour mener, pour écraser les minables, pour dominer. S’il décidait que cet endroit était le sien, alors il le serait. C’était aussi simple que ça, pas besoin de se poser de question.
Il toussota, c’était vraiment un tic, de tousser pour attirer l’attention, pour savoir qu’il parlerait. Pourtant il n’y avait que Violette, et elle semblait prête à l’écouter, et ce, a tout moment. Il ferme les yeux, doucement, savourant la phrase sans tutoiement. Voilà qui repose un peu ses oreilles.

« Avez-vous déjà vu une personne qui oserait nous fermer la porte au nez ? Non, ce n’est pas digne. Surtout si ce que nous avons là est un manoir. »


Il hausse la tête vers le ciel, le batiment est toujours là, fier est dressé vers le ciel, le défiant de son ombre sombre.
Il a presque oublié la petite, mais celle-ci raffermi le contact qui les lie en se collant contre la cape de l’Homme. Il descend ses yeux vers elle. Elle semble vouloir se fondre en lui.
Elle semble vouloir ne faire qu’un avec lui. Il aimerait la repousser, avec un minimum de violence. Mais quelque chose l’arrête, un sentiment d’oppression. On ne tape pas les filles. Les filles sont reines. Pas autant que Lui, mais elles sont les reines.
Sans elles rien n’existeraient.

« Je crois que j'ai faim. »


Ce n’était qu’un murmure étouffé. Mais il l’avait entendu. Et il avait vu. Il avait vu les arbres sortir de la brume en même temps que les paroles désespérées de la gamine. Ses sourcils s’arquèrent et ses yeux devinrent ceux d’un chat. Un chat aux aguets. Il sentait enfin le danger. Comme avant le Pont, un pressentiment.
Il regarde la Sangsue, un sourire épanoui c’est figé sur ses lèvres enfantines. Il fronce ses sourcils, puis secoue la tête, il a besoin de remettre ses idées au clair. Tout ceci ne rime à rien, certes il faut accepter l’impossible mais de là à faire apparaitre de beaux arbres fruitiers au milieu de la brume. Il y a quelque chose de malsain ici. Il se redresse et se donne de nouveau un minimum d’allure. Il cligne des yeux. Des fleurs apparaissent. Pourtant elles ont quelque chose d’étrangement sauvage. Il ne peut s’empêcher d’écarter doucement, mais maladroitement, Violette de lui. Doucement il s’approche. Il voit l’auréole de lumière qui entoure les petites fleurs. Violettes, oranges, jaunes. Ses yeux doublent de volume. Comment les jardiniers ont-ils osé mettre des fleurs ICI ?!

« Mais c’est du grand n’importe quoi ! On met pas des fleurs aux couleurs vives à l’entrée d’un manoir ! Mais qui sont ces gens qui se prétendent Jardiniers ?!, il ne pouvait s’empêcher d’adopter un volume sonore assez … fort, Je vais leur dire deux mots moi ! Je vais leur apprendre ce qu’est l’art de jardiner convenablement. Comment le propriétaire de ce manoir peut-il laisser ses minables prendre soin de son jardin ?! »

Il essaie de calmer sa fureur, mais il sait qu’il ne pourra pas. Voir un jardin aussi mal entretenue, aussi joyeux, surtout dès l’entrée. Non vraiment c’est trop.
Il revient sur les gravillons comme une tornade, ses pas claquent sur les gravillons. Soudain il s’arrête, et regarde à ses pieds. Il ne peut s’empêcher de s’accroupir et d’en prendre un dans sa paume. Il est rose. Cette allée est composée exclusivement de petits cailloux roses. Il sourtit, il ne leur manquerait plus que de la fourrure et ce serait parfait.
Il glisse le petit caillou dans sa poche, en faite, les jardiniers n’ont pas mauvais goût, il manquent juste un peu de discipline. Voilà tout, mais leur potentiel est énorme.
Il jette un regard vers la petite Sangsue et se sent emporté par un fulgurant élan de joie. Tout est si calme ici ! Il peut même entendre l’eau ruisseler au loin !
C’est tellement beau (hormis les fleurs), tellement calme et sobre, tellement attirant tellement…
Il secoue la tête puis se retourne vers la petite Gamine.

« Bon, nous n’allons pas attendre ici voyons, je sais que le jardin vous plait, sans aucune doute, mais nous n’allons pas rester là. »

Il court vers la petite et lui prend la main, tel un enfant pressé de découvrir un parc d’attraction. Sauf que ce parc, c’est le manoir.

« Ma chère amie, ne touchez pas à ces fruits que vous voyez, même si la faim vous tiraille, vous ne savez pas comment ils ont été cultivé, vous ne savez pas non plus qui aurait pu mettre ses sales pattes dessus, je vous prie donc de ne pas y toucher et de me suivre. »

Sans attendre un quelconque accord, un signe d’acquiescement de Violette, il se dirigea, mi-sautant mi-courant, vers la porte du Manoir, excité comme si … Non ça suffit, oublions les comparaisons perverses très cher.

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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeLun 27 Aoû - 10:36

Elle est amusé. Cet homme est étrange. Il n'a pas la même logique que ses autres jouets. C'est un bon jouet, alors. Parce qu'il la divertit, au moins. Un peu moins mauvaise que d'habitude, Elle libère un souvenir de son immense mémoire, et le fait apparaître sous la forme d'une étrange sphère jaune, qui s'immobilise devant la tête de son nouveau jouet préféré du moment. Sans doute la décevra-t-il bientôt. Alors Elle le jettera, comme les autres. Mais pour le moment, il l'amuse. Et Violette ? Elle n'a que faire de Violette. Elle n'est pas aussi intéressante que "Blanc".

Elle va lui montrer que c'est Elle qui mène la danse. Car Elle détient le passé.

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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeJeu 6 Sep - 18:36

Sans qu’elle ne sache ce qui a vraiment changé, elle perçoit la pointe d’hostilité et de supériorité dans la voix de Blanc avec agacement. Elle ne le connait pas plus qu’elle ne se connait elle, mais elle a cette impression de savoir comment il fonctionne. Il est différent de bien des façons et elle a parfaitement assimilé cette vérité, sans aucune difficulté à dire vrai. Il est son seul compagnon et elle se sent liée à lui, si bien qu’elle sacrifierait beaucoup de choses pour s’assurer que rien ne lui arrive. Seulement, des fois il lui semble qu’il ferait pareil. Et la seconde d’après, elle a l’impression d’être à ses yeux rien de plus qu’un fardeau. Pire qu’un fardeau, une personne indigne de son intérêt. Plus elle y pense, plus ça l’agace. Elle voudrait l’attraper et le secouer dans tous les sens, en supposant évidemment qu’elle parvienne à le faire bouger – il est si grand ! Celui qu’elle a vu virevolter dans l’air auparavant lui semble bien loin maintenant et elle sent grandir entre eux une barrière que lui seul à le pouvoir de faire tomber. Pire que ça, ça ressemble à une muraille.

Elle lève les yeux vers les deux émeraudes. Une muraille avec des fils barbelés.

Maussade, Violette détourne le regard. Elle a toujours les bras autour de la taille de Blanc mais elle ne ressent aucune proximité avec lui. Finalement, elle avait bien plus chaud quand elle se blottissait dans son hoodie. Elle cherche du regard la tête de lion qui rugit avec l’arrière pensée de se forcer à ne plus avoir peur quand elle se rend compte du phénomène étrange. La brume s’écoule lentement, comme de l’eau dans une bouche d’égout. Même en plissant les yeux, elle ne parvient pas à voir où est-ce qu’il va. Tout doucement une légère vague de brouillard bien moins agressif et oppressant, beaucoup plus nuageux et onctueux, prend la place de la brume. Il est délicatement rosé et Violette a même l’impression qu’il est parfumé. Sceptique, elle assiste à l’apparition d’arbres fruitiers tous plus appétissants les uns que les autres, de bosquets de fleurs éclatantes et d’une herbe d’un vert profond et sans défaut. Blanc se dégage de son étreinte mais cette fois-ci, elle n’y prête pas attention. Avec son nouvel environnement, le lion lui donne plus l’impression d’éclater de rire, la joie au cœur, plutôt que de rugir après une proie. Un petit clapotis d’eau lui s’immisce dans ses oreilles et elle cherche la provenance du bruit, sans peiner à imaginer un ravissant ruisseau slalomant gaiment entre quelques galets lisses. L’endroit est devenu paradisiaque. Enfin, il aurait pu l’être si Violette n’avait pas levé les yeux. Là-bas, elle le sait, elle le distingue, en dehors du jardin, tout est toujours aussi noir et sombre, effrayant et inquiétant. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ce jardin devient brusquement plus angoissant que le premier.

La nouvelle quiétude de l’endroit est brisée par la voix stridente et outrée de Blanc. Violette sursaute en même temps que les premiers accents parviennent à ses oreilles. Le cœur battant à la chamade, elle se tourne vers lui, ses doigts tripotant nerveusement les manches trop grandes de sa veste.

    « Mais c’est du grand n’importe quoi ! On met pas des fleurs aux couleurs vives à l’entrée d’un manoir ! Mais qui sont ces gens qui se prétendent Jardiniers Je vais leur dire deux mots moi ! Je vais leur apprendre ce qu’est l’art de jardiner convenablement. Comment le propriétaire de ce manoir peut-il laisser ses minables prendre soin de son jardin ?! »


Elle n’est pas surprise, et à dire vrai cet endroit la paralyse trop pour qu’elle s’esclaffe d’une telle réaction. Les yeux écarquillés, elle le regarde se pencher sur les fleurs toutes plus lumineuses les unes que les autres et gémir de dégoût. Dans son étrange façon d’être, n’y aurait-il donc pas la place pour la peur ? Il ne semble pas avoir saisi la portée de ce nouveau jardin … Violette, elle, l’a compris. Ce n’est pas un hasard si, au moment où elle annonce sa faim à voix hautes, un verger qui mettrait l’eau à la bouche de n’importe qui apparait devant elle. Elle sent son ventre se nouer et elle a de plus en plus de mal à respirer. Quelque chose l’oppresse et la surveille et ne pas savoir ce que c’est la terrifie sûrement plus que la vue de ces prunes qui lui paraissent mortelles.

Blanc revient à grand pas vers elle et s’empare de sa main. Heureusement, pense t-elle, parce que même si elle l’avait voulu, elle n’aurait pas pu bouger.

    « Ma chère amie, ne touchez pas à ces fruits que vous voyez, même si la faim vous tiraille, vous ne savez pas comment ils ont été cultivé, vous ne savez pas non plus qui aurait pu mettre ses sales pattes dessus, je vous prie donc de ne pas y toucher et de me suivre. »


Regarde moi, voudrait-elle hurler, mais son compagnon de fortune est bien trop occupé à sautiller en l’entraînant à sa suite. Elle fait une crise de panique ou quelque chose du genre. Ce jardin la fait flipper, vraiment flipper. Elle a compris le message et il lui paraît macabre, funeste, comme la sombre promesse qu’on ne la laissera jamais tranquille. Maintenant, elle a du mal à respirer et se retrouver à devoir presque courir pour suivre le pas dansant de son ami. Elle lève les yeux vers ce dernier et essaie de se concentrer sur les mèches blanches qui virevoltent joyeusement au dessus de sa tête. Ca ne marche pas très bien, mais une pensée traverse son esprit. S’il est complètement à côté de la plaque, elle ne devrait pas s’en sentir agacée, au contraire. Elle est soulagée qu’il échappe à cette pression qu’elle sent peser sur ses poumons. Il est peut-être bizarre, peut-être condescendant des fois, et ça la blesse peut-être, mais avant tout, c’est son ami, son seul ami et n’a-t-elle pas dit qu’elle sacrifierait beaucoup pour le préserver ? Très bien.

Violette calque ses pas sur ceux de Blanc et essaie d’ignorer les tâches de lumières qui apparaissent dans son champ de vision, la peine qu’elle a à bien respirer et l’angoisse qui lui donne envie de pleurer. Évidemment, elle n’arrive pas à se persuader elle-même .. Mais après tout, c’est Blanc qu’elle veut persuader. Si elle sentait brusquement les mâchoires du lion végétal se refermer sur son mollet, ce ne serait pas elle la plus surprise …

Ils ne sont plus qu’à quelques mètres de la lourde porte du manoir quand leurs pas se figent d’un même mouvement. Une étrange boule lumineuse vient d’apparaître juste à hauteur des yeux de Blanc.

    « Qu’est ce que c’est que ça ?! »


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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeJeu 13 Sep - 17:10


Et ça a fait BOUM.


L’homme Court, non pas comme dans les films d’action bidon où les héros courent pour sauver leur vie, non, il court par pure joie, par pur délice d’être ici. Il est tout simplement heureux comme un gamin le jour de Noël. Il a hâte.
Hâte de quoi ? Pourquoi cette soudaine joie ? Pourquoi ce mouvement d’humeur ? Il ne sait pas, c’est plus fort que lui ça le dépasse, il n’arrive pas à comprendre, il ne cherche pas à comprendre.
Et la petite ? Hein ? La Petite ?
Il se retourne vivement, piqué au vif.
Il ne sait plus quoi penser, sa joie s’éteint comme on souffle sur une bougie. Que penser d’elle ? Amie ? Une véritable amie ? Une sœur ? Une fille ?
Il ne sait pas.
Elle aussi s’est arrêté, pourquoi ?
Soudain quelque chose s’illumine devant ses yeux. Quelque chose de brillant, qui l’éblouit, le forçant à fermer ses yeux.

« Qu’est ce que c’est que ça ?! »

Il ouvre de nouveau ses yeux. En faite, ça n’éblouie pas tant que ça.
Il semblerait que ce soit une légère boule de feu, flottant au dessus du sol, juste devant ses yeux.
Il hausse ses épaules et recule de quelques pas. Comment savoir ce qu’une boule de feu fait au niveau de ses yeux ? Pourquoi est elle là ?
Pourquoi reste-t-elle suspendue comme un ballon rempli d’hélium ? Il ne sait pas, et ce non savoir l’agace, une fois de plus.
Il tape du pied par terre, sans doute un tic nerveux. Ses sourcils se froncent et il ne peut s’empêcher d’arracher quelques cheveux de son crâne.

« Tu crois que c’est quoi, toi ? »

Il fixe la boule, avec un mépris prononcé dans son regard. Ne surtout pas laisser transparaitre sa peur semble être la solution.
Il rejette ses cheveux en arrière et s’approche à nouveau de la boule. Il passe lentement sa main au dessus de la boule, puis en dessous, et enfin sur les côtés. Rien ne semble la suspendre, pas un fil. Il se baisse et s’accroupie, juste en dessous de la boule.
Puis il s’allonge la tête en dessous de la boule. Si elle décide de tomber, il est mal. Pourtant il reste là, à regarder cette miniature du soleil, sans esquisser le moindre geste. Non, il préfère faire l’idiot à observer ce machin. Cet OVNI, venu de nulle part.
Doucement, dans sa tête, une idée germe. Et si cette boule était un signe ? Si cette boule était envoyée par la douce et belle Voix ? Si c’était un message codé ? Si Elle voulait le rencontrer ? Ce serait chouette. Mais ce n’était qu’une illusion.
Il se relève. Evitant la boule. Le ciel s’est obscurcit, la seule source de lumière semble être cette boule. Cette boule innocente, qui ne bouge pas d’un poil. Enfin dun rayon, parce que cette boule n’est pas de poils. Ni de plumes. C’est un truc « chelou » comme dirait les jeunes. Les jeunes ? Il fronce les sourcils. Pourquoi les jeunes ? D’abord, lui aussi est jeune. Il regarde la boule. Elle va payer. Pourquoi influence-t-elle ainsi ses pensées ?! Si elle n’avait pas été là, il n’aurait jamais pensé qu’il faisait parti de cette catégorie méprisable, nommée « les vieux. ». Puis qu'avait-il dit tout à l'heure ?! "tu". Il avait tutoyé Violette, c'était un fait encore plus désastreux. Il était prêt à mourir sur le coup pour un tel déshonneur.
D’un coup de la main, fluide et agile, il gifle la boule. Rien ne se passe, il regarde Violette un sourire fier figé sur son visage, mais quelque chose arrive, pâteux comme de la mauvaise boue, quelque chose de gluant, rampe à travers son esprit ...


Dernière édition par Mad Hatter le Mar 25 Sep - 17:03, édité 1 fois

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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeSam 15 Sep - 11:39

Elle aurait souri, si Elle avait eu une bouche. Mais Elle n'en a pas. Alors Elle se contente de ressentir de la satisfaction. Parce que "Blanc" ne comprend pas. Parce qu'il est drôle, lorsque quelque chose lui échappe. Sa logique l'amuse. Elle se réjouirait presque de le voir gifler la sphère jaune contenant le souvenir...

Mad Hatter:


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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeLun 17 Sep - 11:45

    « Tu crois que c’est quoi, toi ? »


Un sourire lui échappe. L’espace d’un instant, elle échappe à la pression qui menace de faire éclater ses poumons, juste le temps de savourer le tutoiement que Blanc vient de laisser passer. Elle se rappelle alors pourquoi, même s’il est agaçant, il reste aussi le seul point d’ancrage qu’elle acceptera dans cette ville sombre et effrayante. Mais tout ça, cette unique bouffée d’oxygène, cette pensée rassurante, tout ça ne dure même pas l’espace d’une seconde. Aussitôt, avant même qu’elle n’ait le temps de s’y préparer, son souffle se coupe de nouveau à cause de l’angoisse, de la peur, à cause de cette boule qui vole devant Blanc.

Figée, elle le voit examiner l’étrange chose avec un mépris facilement notable. N’a-t-il donc jamais peur ?! Parce qu’elle, elle meure de peur à cet instant ! S’il pouvait détacher son regard de cette étrange apparition, il s’en rendrait facilement compte et alors, peut-être que son éducation de gentleman le pousserait à laisser la boule de côté pour s’occuper d’elle ? Violette s’agite, peine à respirer. Et si elle hurlait ? Si elle tapait des pieds en pleurant ? Voilà qui attirerait à coup sûr l’attention de Blanc ! Mais un problème demeure : elle n’y arrive pas. Elle reste plantée là, dans le rôle de la spectatrice angoissée. Evidemment, Blanc est irrépressiblement attiré par la chose lumineuse. Il n’en détache pas le regard. Ce qu’il peut bien penser, elle n’en sait strictement rien mais toutes les hypothèses qu’elle se fait n’ont rien de rassurant. « Ne la touche pas.. Je t’en prie ne la touche pas … » pense t-elle. Et d’ailleurs, l’espace d’un instant, elle s’imagine qu’il l’a entendue puisqu’il se redresse, le nez froncé, comme s’il essuyait avec dignité l’affront d’un malotru. Son regard fusille la boule et sa main suit bientôt le mouvement, frappant de plein revers la surface éclatante. Le sang de Violette se fige. Son cœur s’arrête.

Blanc se retourne vers elle. « C’est le moment » crie t-elle intérieurement. Elle essaie de pleurer de toutes ses forces mais les larmes ne montent pas. De toutes façons, c’est trop tard. Trop tard.


    « Hey ! BLANC ?! »


Il n’est plus là, il n’est plus là ! L’adrénaline purge son corps et elle se met à courir vers lui. Il n’est plus là, ça se voit dans ses yeux. Il est ailleurs, absent. Totalement figé dans sa position, la tête encore tournée et son sourire fier collé sur ses lèvres. Elle lui tâte le poignet. Il respire. Mais ça ne suffit pas à la soulager. Elle le secoue de toutes ses forces.

    « Blanc !! Reviens ! Réveille toi !! BLANC ! »


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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeMar 25 Sep - 16:33

Sûr de lui dans sa confusion

Mais ça a aussi fait Boum.



« Hey ! BLANC ?! »

Blanc.
Ce mot lui reste dans la tête, résonne en lui comme une cloche que l’on sonnerait sans cesse. Pour l’heure du diner. Il était temps, il commençait à avoir faim. Et avoir faim, c'est mal.

Blanc.
Le Brouillard se dissipe lentement, l’enfant est sans doute caché derrière un arbre, mais il ne le voit plus. Trop de Blanc.
L’enfant ? D'ou sort-il ? Est ce son fils ?
Non, il n'a pas de fils, il ne reconnaîtrai jamais son fils de toute façon, s'il en avait eu un, son père aurait été Mr X.

Blanc. L'enfant n’est plus qu’une figure fantomatique en lui à présent, une ombre blanche errant le long de ses allées parfaitement entretenues.

« Blanc !! Reviens ! Réveille toi !! BLANC ! »

Pourquoi l'enfant crie-t-il ? Pourquoi cette voix aiguë ? Comme écorchée à vif ?
Pourquoi Blanc ? Pourquoi l'avoir appelé Blanc ? Car c'est bien lui, Blanc, non ?
Il tousse. Une violente toux lui écorche la gorge, il ne peut s’empêcher de porter les mains à son cou. Il sent quelque chose de froid en lui, glisser contre son âme, s’infiltrer en lui.
Quelque chose d’affreux. Serait-ce de la peur qui s’infiltre en toi ?
Non, un Homme comme lui n’a jamais peur. Lentement, la toux perd le terrain gagné, il n’y a plus ses semblant de cris rauques agonisants, non, il n’y a plus que le souffle égaré, saccadé. Quelque chose ne va pas, il le sait, il sait qu’il est en proie à la panique, et pas pour n’importe quel détail. Il vient d'apprendre une quelque chose de grave, remettant en doute sa dignité.

Le Blanc devant ses yeux se dissipe, son regard semble retrouver un semblant d’éclat, de fierté peut être ? Pourtant ce regard semble ternit par quelque chose, le pincement de ses lèvres ne peut qu’approuver ce changement en lui.
Il regarde devant lui, tiens revoilà le garçon ? Il a fini de jouer au chat et à la souris à ce qu’il semblerait.
Ou du moins essaie-t-il toujours de s'en convaincre.
Car ce n’est pas le garçon qui se trouve devant lui, non, les traits flous se déforment, s’affinent. Les cheveux coupés courts du garçon s’allongent, se colorent. Empreinte de la gaieté à une palette de couleur, du violet. Des cheveux violets ? Il secoue la tête, non, les cheveux violets n’existent pas bon sang.
Pourtant si.
Violette se tiens devant Lui.
Il sourit, enfin, il essaie. Une grimace crispée se forme alors sur son visage, voilà, sourire.
Du moins, essaie-t-il de se convaincre que cette chose qui s'étire sur son visage est un sourire.

« Salut toi. »


Il grimace encore une fois. Ça ne va pas, pas du tout dans sa petite tête. Oui, ça ne va pas aussi bien qu’avant.
Encore ce foutu détail qui l’opresse. Enfin, est ce réellement de l’opression ? Non, ce n’est pas tout à fait ça, c’est quelque chose de moins superficiel, il se sent trahi. Trahi par lui même, par son jeu d’acteur semble-t-il.
Ou du moins essaie-t-il de s'en convaincre.
Il s’assoit sur les gravillons. Le rose le répulse, le dégoute maintenant. Il préfère de loin la figure sombre du manoir à ce trop plein de couleurs.
Il secoue la tête une nouvelle fois.
Un sourire enjoué glisse alors sur ses lèvres.

« Vous m’avez tutoyé, miss. »

Faute impardonnable, encore une fois. Mais il n’a plus la tête à ses vagues dérives, a quoi bon tenir a tant de manières ? Il n’est pas encore Baron de ce manoir après tout ! Autant attendre qu’il soit confortablement installé dans son Manoir avant de faire subir aux autres ses petits caprices.
Il a la tête qui tourne, ça se voit. Il esquisse quelques pas vers le manoir, mais ses pieds s'emmêlent, son pied droit a décider de valser avec son pied gauche. Mais le pied gauche n'est pas de cet avis.
Et il tombe. Lamentablement, la tête la première, dans les fleurs qu'il n'aimait pas. Car il y en a aussi là des fleurs, qui par hasard se sont trouvées sous son nez. Ses petites fleurs grossières écrasées par le chapeau haut de forme et par la délicate tête de L'Homme. Encore le nez dans les fleurs, il éternue.
Se relève à l'aide de ses deux bras et s'assoit par terre, ses fesses délicates posées dans les grossières fleurs aux couleurs affriolantes.
Il ne sait comment réagir, rire ou s'énerver ?



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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeMar 2 Oct - 11:58

Il ose abîmer son Jardin ! Les jolies plantes inoffensives émettent un couinement étrange avant de se flétrir précipitamment. L'ambiance rosée et idyllique se fane en nuages sombres et oppressants.

Il l'énerve ! Les fleurs fanées se muent en racines sèches et hideuses. Racines qui croissent et croissent encore, sortent de terre, semblent vouloir s'arracher de leurs liens à la terre pour fendre l'espace où se trouve Blanc.

Sous le croissant de la lune, le jardin se transforme lentement...

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeMar 2 Oct - 12:26

Il est tombé. C’est la panique. Il est tombé. Comment, pourquoi ? Blanc ne tombe jamais. Pas pour elle. Il n’a jamais l’air perdu, déstabilisé, non, lui c’est celui qui contrôle la situation, enfin, qui donne le sentiment parfait qu’il le fait. Et sans qu’elle ne sache comment, leurs rôles sont maintenant inversés. Il est vautré dans les massifs de fleurs qui le mettaient tant en colère quelques instants plus tôt sans avoir l’air de savoir quoi faire désormais. Et c’est elle qui s’approche de lui et qui pose une main sur son bras et qui se penche à sa hauteur pour le sortir de sa torpeur angoissante.

    « J’estime que j’ai tous les droits de le faire … Etant donné la merde dans laquelle nous sommes vraisemblablement. Et je te donne l’autorisation de me tutoyer, si c’est ce que tu attends. Mais moi, je n’attendrais pas la tienne. Avant de respecter politesses et courbettes, je vais essayer de me sortir de cet endroit vivante. Et de te sortir toi aussi, par la même occasion. »


Un léger sourire vient étirer ses lèvres. S’il ne se relève pas brusquement, outré et choqué, elle ne s’appelle plus Violette ! Ou autre chose. Enfin …
Quand elle se rappelle ce qui a précipité son pilier au sol, elle se retourne à la recherche d’une trace de la sphère mais il ne reste plus rien. Les yeux plissés, elle essaie de distinguer le moindre indice dans le jardin aux sept merveilles, mais évidemment, il n’y a rien. Rien qu’elle ne puisse voir, évidemment, parce que le poids sur ses épaules n’est toujours pas parti. A ce stade, elle ne sait plus si rester dehors est plus dangereux que de rentrer dans ce foutu manoir … Mais la sphère est peut-être encore quelque part, peut-être qu’elle n’attend qu’une chose, revenir à l’attaquer.

Violette se retourne une nouvelle fois vers Mad et entreprend de l’ausculter rapidement. Température, éventuelles blessures, réactivité … Ca ne l’étonne plus, maintenant, d’avoir des réflexes d’une vie dont elle ne se rappelle plus et puis, ça lui sert bien.

    « Que s’est t-il passé ? Qu’est-ce que ça t’a fait … ? Tu te sens mal ? »


Nouveau coup d’œil vers le reste du jardin aux senteurs de paradis.

    « Si tu es en état, nous devrions nous remettre en marche avant que ça revienne .. ou je ne sais quoi. »


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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitimeDim 7 Oct - 17:08

La Ville cherche souvent à imiter Mad Hatter, mais c'est impossible.


Sous sa croupe, il sent quelque chose pleurer. Quelque chose qui couine, il se prend à penser que les fleurs sont vivantes, qu’elles pleurent. Et bien, il ne leur tendra pas de mouchoirs, elles pourront pleurer il ne fera rien. Ça leur apprendra, à oser porter de tels couleurs !
Il voit autour de lui les fleurs se faner, de la poussière semble s'échapper de leurs pétales délicates. De la Poussière ? Il secoue la tête, le voilà définitivement débile.

« J’estime que j’ai tous les droits de le faire … Etant donné la merde dans laquelle nous sommes vraisemblablement. Et je te donne l’autorisation de me tutoyer, si c’est ce que tu attends. Mais moi, je n’attendrais pas la tienne. Avant de respecter politesses et courbettes, je vais essayer de me sortir de cet endroit vivante. Et de te sortir toi aussi, par la même occasion. »

Il ne réponds pas, il préférait l'ignorer. Elle n'avait pas la langue dans sa poche, ça lui plaisait. Voilà qu'elle réussissait à lui fermer sa bouche, lui, qui n'avait jamais connu un tel vide de ... de mots.
Il était simplement à court de phrases, il mit cela sur le compte de son aventure, enfin, sur le compte de ce qu'il avait vu.
Les fleurs en dessous de lui on arrêté leur tapage. Pourtant, il sent que ça bouge, mais il n'ose pas regarder. Encore une hallucination sans doute.
D'un coup, Violette se retourne vers lui, ses yeux violets le scannant. Il ne peux s'empêcher de tousser et de réajuster sa veste. Elle se penche vers lui et commence à l'observer. Non, a l'osculter. L'Homme se sent traiter comme par un médecin. Elle a tout d'un médecin, ses gestes. Mais ce n'est pas un médecin. C'est une sangsue.

« Que s’est t-il passé ? Qu’est-ce que ça t’a fait … ? Tu te sens mal ? »

Elle jette un coup d'oeil autour d'eux. Elle semble inquiète, aussi inquiète que l'Homme semble sonné. Il secoue la tête, non, il semblerait que tout aille bien. Il n'a mal nulle part.
Comme Pour le prouver, il sort sa canne, il l'avait oublié celle là. Il la déplie et s'en sert pour se lever. Non, sans mal, il tient de bout et avance de quelques pas. Puis se retourne vers Violette. Il ne parle toujours pas, il a peur que sa langue s'emmêle, que sa langue fourche et d'être tourné en ridicule.


« Si tu es en état, nous devrions nous remettre en marche avant que ça revienne .. ou je ne sais quoi. »


L'Homme se retourne vers les fleurs, il les observe, la tête légèrement penchée sur le côté, tout en parlant d'une voix, de nouveau, emplie d'assurance et de distinction :

« Nous remettre en marche, soit. Il n'y a plus qu’a me remettre des piles et à appuyer sur le bouton On et tout ira bien. »


Il sait qu'il dit une bêtise, pourquoi parler de piles ? Il n'est pas un jouet télécommandé ? Non ? Il commence à rire. Un rire nerveux qui en dit long sur son état. Il commence à sautiller sur place. Un sourire figé sur ses lèvres. Il a vu les fleurs, ce qu'elles veulent faire. Elles veulent ouvrir un passage ! Elles veulent qu'il rejoigne la Voix ! Il va se marier ! Il va avoir des enfants !
Heu, non.
D'un coup, sa fièvre descend. Toute cette excitation éphémère se perd. Non, pas d'enfant. Pas de pleurnichards, de morveux, pas chez lui. Il se redresse et regarde Violette.

« Vous avez raison, ce jardin ne me dis rien qui vaille. »

D'un geste de la Main, il désigne l'ombre du Manoir, prend la main de Violette, avec fluidité, sans aucune manière, et commence à s'avancer vers la porte d'entrée.

«Nous serons plus à l'aise à l'intérieur. Et j'ai quelques mots à adresser au propriétaire de ces lieux. »

Rapidement, il monta les marches, Violette a sa suite, il ne lui laissait d'ailleurs pas le choix. Il serrait doucement la main de la jeune fille, s'assurant ainsi qu'elle soit toujours près de lui. On n'était jamais trop prudent. Traverser le Jardin se résumer à traverser une autoroute.
Avec toujours cette assurance caractéristique, l'Homme prit le heurtoir et frappa. Deux fois. La porte s'ouvrit. S'ouvrit sur le noir. Il sourit, l'air ravie.

« Quelle rapidité ! »




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MessageSujet: Re: Profound bound ~    Profound bound ~  Icon_minitime


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