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La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.

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Guerrière tribale ensanglantée
Ironie
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MessageSujet: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeSam 18 Mai - 17:07

« It’s time.
La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. 2084913611 12h-14h.

« Sa main s’empare d’un sac à dos, elle y enfourne divers biscuits et quelques bouteilles d’eau. Elle enjambe des habits éparpillés de part et d’autres et contourne quelques rayons. Quelques cannettes de bière ajoutées, elle trouve, imperturbable l’emplacement des vêtements. Oscillant sans trop de mal entre les tailles, elle finit, désabusée, par empocher un t-shirt blanc bien trop grand et une paire de chaussettes. Quand aux chaussures… Au final, qu’importe. Rougies et imbibées, elles crissent sous la foulée pressée de notre brune, qui mue dans un silence royal, ne pipe mot. Du désinfectant et deux bandes, une brosse à dent et du dentifrice… Au final, qu’en a-t-elle à faire ? Elle mécanique, elle qui prend selon l’envie, par impulsion. Une impulsion qui au final, la lasse. Après tout, qu’en a-t-elle à faire ? La lampe de poche rangée ainsi que les piles données par le brave, elle s’immobilise un instant. Différencier le besoin de l’envie. La nécessitée ronge l’homme et le rend tout autre. Qu’est que l’espoir, qu’est l’agonie et le désir ? Elle s’éloigne des étalas de cosmétique, recule à l’approche de l’illusoire. Deux trois boites de conserves et déjà, elle étouffe. Elle ne veut s’attarder, ne veut plus rien posséder. Des titres lui reviennent, des critiques et ouvres de presse. La fermeture du sac à dos émet un bruit sinistre, aussi glacial qu’est son regard. Elle l’endosse et fait volte face.

« Sugar. Sa voix est lointaine, brisée dans l’ombre et sans appel. Tu ne peux pas me suivre. Tu ne peux plus me suivre.

Le pistolet depuis longtemps est rengainé, mais même mains libres, elle domine.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeLun 20 Mai - 11:53

Existence
Silence. Il la suivait sans un mot. Sourire stressé, sourire pourtant toujours chaleureux. La panthère ne disait mot et il craignait toujours la même chose : le rejet. Mais cette fois là, ce n'était plus une simple crainte : c'était une impression. Forte, lourde, elle se faisait de plus en plus sentir. Oppressante, il le savait : ce n'était pas le fruit de son imagination. Elle allait finir par l'envoyer balader. Alors pourquoi la suivre ?

Vous savez ce qui est plus têtu qu'un âne ? Lui.
Lui Sourire, lui Force et pourtant Faible.

Discret, il ne restait pas dans son passage. Deux pas derrière elle, il semblait l'imiter. Lorsqu'elle prit un sac à dos, il prit un sac en bandoulière - et se débattit avec son fusil à pompe pour le revêtir. Une veste légère, un écharpe, hop dans le sac. Ironie prenait de l'eau, lui aussi, d'ailleurs cela avait été son idée première. Elle des biscuits, lui du chocolat. Elle du désinfectant, lui des compresses et des pansements. Un paquet de chewing gum et il s'arrêta ; il ne devait pas non plus s'alourdir au point de plus pouvoir marcher. Clic, clac, il referme son sac.

Un énième bruit, mais plus final ; celui du sac à dos qu'Ironie referme. Sugar sourit ; c'était comme s'ils jouaient une mélodie. Lui Soprano, elle Alto.
Mais une mélodie dramatique.

« Sugar. Tu ne peux pas me suivre. Tu ne peux plus me suivre. »

Il lèva les yeux. Son sourire avait disparu. Regard qui toisait la panthère, regard presque inexpressif. Mais tout sauf surpris. Il sourit finalement.

« Je savais que tu finirais par me dire ça. » Ses yeux tombèrent sur le sol. Voilà, il n'osait plus la regarder. Mais du coin de l'oeil il la surveillait ; qu'elle ne s'enfuit pas. « Pourquoi ? »

Voulait-il vraiment le savoir ?
Un rire gêné. Il lui a échappé. Il ne veut pas qu'elle le laisse. Et il ne veut pas la laisser. Pourquoi ? Cela n'avait aucun sens. Peur de se retrouver seul ? Non. Ce n'était pas ça. C'était plus. Le Noir et le Funeste qu'elle incarnait était devenu son Espoir. Sans qu'il ne comprenne pourquoi. Sans que cela est un sens.

« Non, ne me dis pas. Je devine. » Il livra un sourire tordu en levant ses yeux vers elle. Puis reprit un ton plus distant, faussement joué : « Dans ce cas, jouons à un jeu. Fais comme si je n'existais pas. »

Lui qui d'habitude fuyait son regard, fixait la Panthère.
Droit dans les yeux.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeLun 20 Mai - 16:07

« Mépris. Insistance.

« Glace. Glacée elle le contemple. Foudroyante. Comment peut-il dire ça ? Comment peut-il sourire ? Ses mains font pression, laissant marques profondes d’ongles dans ses paumes. Les choix et les actions ne peuvent être jugés qu’une fois réalisés. Elle ne bouge pas, n’oscille pas. Sa respiration est lente, profonde. Un geste et tout change. Il faut savoir prendre la mesure, oser ou repousser le moment. La conséquence. Chaque mot et chaque mouvement entraine un destin. A savoir si il était le bon ou celui que l’on regrettera par la suite. Ses pupilles se pavent de nuit, s’engorgent d’insistance. Orbes fâchés, orbes outrés. Elle admire sa bravoure, respecte son inconscience. L’apprécie au delà des dénis.

« Pourtant, tu es là, devant moi.


« Elle s’approche. Non. Est déjà là. Sa silhouette à quelques millimètres, son nez tendant vers celui du brun. Ils sont tableaux, sont épaves. Sont un secret qu’elle ne veut dévoiler. Sa voix est lame, elle ne sourit pas. N’a besoin de sourire. Ne veut sourire. Tu te sais faible. Elle l’accuse, elle le sait. Tu es le pire. « Sais-tu vraiment jouer ? » Dominatrice, séductrice. Non. Juste Ironie. Son corps effleure, puis se plaque. Lentement, violement elle laisse reposer sa masse sur celle du partenaire. Ses lèvres sont pincées alors qu’elle retire une des deux menottes que possède Sugar. Clic fait cette dernière lorsqu’elle se referme sur le poignet du simple lapin.

« Tu ne me connais pas. Ne sais pas quelles sont mes règles et encore moins… Quel est mon jeu.

« Menace. Menace nécessaire. Il ne comprend pas, ne comprendra jamais. Mais elle, elle est dans son milieu. Alors qu’importe. Qu’importe qu’elle soit son espoir ou sa lumière. Qu’importe qu’elle soit le seul roc avant la chute. Il ne doit être là, ne doit l’accompagner. C’est ainsi. « Je ne te déteste pas encore. » Susurre profond qui laisse un goût amer, ses lèvres son contre son oreille. « Veux-tu me connaître ? Veux-tu subir les… Conséquences ? » La question est là… Mais le ton est sans répliques. Non, non il n’a pas à dire oui. Et même son oui sera un non. Non. Le seul mot présent dans son esprit. A qui jouera verra. A qui jouera tombera. « Tu veux t’accrocher ? Tu veux espérer ? » Sa voix est soudainement douce. Compréhensive. Le calme avant la tempête. Au final. Ironie ne ment pas, en prononçant ces mots. Elle les possède, les a sans doute déjà vécu. Sauf que cette fois, le motif est bien différent. « Alors éloigne toi. De moi. De nous. Rien ne tient, rien ne dure. Sugar, ce n’est pas possible. Il n’est pas question de savoir pourquoi et encore moi question de qui devinera. Il s’agit de toi. De moi. De nous. Encore. Alors vas-y, prends ton courage à deux mains et menotte moi, si tu veux jouer à ça. Mais sache que mes règles sont différentes des tiennes. Sache que l’amertume et le sang coule, sache que le désir s’entremêle à la passion. Mais ce n’est pas de l’amour. Il n’y a jamais d’amour. Tu me comprends ? Enfin. Que tu comprennes ou pas, au final, je n’en ai rien à faire. Alors enlève ce brave sourire de ton visage. Enlève ton envie et tes désirs de preux chevalier. Car des deux, c’est moi qui protège. Et tu sais quoi ? Je ne peux pas te l’assurer, cette protection. » Rire. Rire qui dure dans le silence. Rire bref, rire déjà trop long. Rire cruel, cruel pour lui, cruel pour elle. Un rire âpre et ensevelît. Un rire salit. Le rire d’Ironie. Un rire parmi les autres, un rire spécial. Un rire menteur, un rire simple mais brisé. Un rire dévoué. Pourquoi, pourquoi ne veut-elle pas de lui ? Pourquoi le rejette-t-elle ? Pourquoi ces mots ? « Je n’ai plus rien à perdre. Toi ? Sugar, regarde moi. Je t’ai déjà perdu. » Volte face. Elle se retourne, s’éloigne déjà de quelques pas. Et s’arrête. Car oui. Elle vient de commettre une faute. Vient d’expliquer son choix. Même si il ne comprendra pas. Elle doit reprendre la perche, avant qu’il ne soit trop tard. Franchise. Franchise. Ironie. Lâcher prise. « C’est en ne voulant blesser une personne qu’on la retrouve brisée. Sucre, en est-il que de ton nom tu es déjà en miettes… Je ne te rendrai plus poussière que tu ne l’es déjà. »



Sourire.
Il est bientôt temps.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeMer 22 Mai - 20:19

You can't break me
« Pourtant, tu es là, devant moi. »

Bravo, captain obvious. Un sourire amusé se dessina sur le visage du garçon tandis qu'il baissait les yeux. Ce n'était pas ce qu'il appelait jouer le jeu. Tant pis. Il trouverait un autre moyen de la faire changer d'avis.

« Tu ne me connais pas. Ne sais pas quelles sont mes règles et encore moins… Quel est mon jeu.
- C'est vrai. » répondit-il aussitôt. Insouciant, d'un ton léger en haussant les épaules. « Je ne connais pas non plus les règles du jeu que la ville utilise sur nous. Pourtant je le joue. »

Il fallait dire, il n'avait pas le choix. Il continuait de sourire, bêtement, chaleureusement, sûr de lui. Ironie se faisait panthère, féline, et le garçon gloussa un peu en la voyant ainsi. Elle aurait sûrement été un danger pour lui si elle eut été un homme. Ou s'il aurait aimé les femmes. Un autre sourire pendant que la brune parlait. Il s'accrochait. Il savait que les paroles qu'elle allait sortir allaient être dures. Il le savait après l'avoir entendu face à Novembre. Sa tête était aussi brûlée que la sienne.

« Je ne sais pas… » commença-t-il. Son coeur se serrait un peu et son regard biaisait celui d'Ironie. Pourquoi ? Il releva la tête. Il souriait toujours. Sourire tordu, sourire triste, mais sourire. « J'ai oublié comment arrêter de sourire. Eheh… C'est bête, non ? »

Il semblait désolé, pourtant ouvert. Aimant et aimable. Tellement différent, et accroché à elle, désespérément, sans raison. Etrangement, il n'avait plus peur de la regarder dans les yeux. Alors il le faisait, presque serein. Confiant dans ses paroles, il poursuivit :

« Je ne te demande pas de me protéger, de toute façon. » La menotte libre dans la main, il se rapprocha d'elle. Presque collé à la panthère, lui imposant mais sûrement pas félin. « Le chevalier ne se fait pas protéger. Il protège et accompagne. » Ce sourire allait-il s'arrêter ? Jamais. Il n'y arrivait pas. C'était plus fort que lui : plus la situation était dure, moins il arrivait à l'effacer… Pourtant, il semblait plus sérieux. Sugar arborait un sourire presque poli à présent.

Non, il ne pouvait pas sourire en disant ça.
Les menottes tournoyaient autour de son poignet. Ses pensées se bousculaient mais il savait déjà ce qui allait dire. Prononcer avec conviction.
Son sourire était effacé.

« Je n'ai pas peur d'être blessé. »

Puis il ricana. Son sourire n'aurait pas disparu longtemps. Ses yeux finirent par regarder à droite, à gauche, presque embarrassés, avant de se reposer sur les prunelles de la brune. Lui si faible, lui si naïf, pourtant pas une once d'hésitation. Juste l'espoir et la détermination. Comme s'il était un homme. N'en était-il pas un, de toute façon ?
Il la frôlait. Pour la première fois, il la frôlait, non, la touchait du bout des doigts en attrapant délicatement son bras.

« Je ne te demande pas non plus de m'aimer. Et rassure-toi je ne risque pas de tomber amoureux de toi. Alors laisse moi juste rester à tes côtés. Et, je te promets… » Fais-le. Fais-le. « S'il me devient insupportable d'être avec toi, si tu finis par me dégoûter… » Les menottes se rapprochaient du frêle poignet. Sans hésitation. Sans réflexion. « S'il se passait quoi que ce soit qui puisse nous briser plus que nous le sommes déjà, alors, je m'en irai. »

Clac, fais la menotte.
Il venait d'attacher une femme à son poignet gauche. Lui gaucher. Et il n'avait pas les clefs. Pourtant… Il souriait.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeVen 24 Mai - 20:22

« Lâche-moi.

« Bruit sourd. La menotte se referme, elle le contemple. Alors tu oses ? Tu oses prétendre un rôle ? Ose te croire, t’y croire ? Elle féline, elle amusée. Et tu oses dire que je ne t’intéresse pas ? Que jamais tu ne m’aimeras ? Qu’un jour tu t’en dégouteras ? Le sourire se fait muet, vif et prédateur. Elle aimerait le bloquer contre un mur, lui montrer les méandres de ses pensées. Elle aimerait lui montrer, lui montrer ne serait-ce qu’une fois ce qui se cache en elle, toutes ces facettes inavouées, brûlées. Elle aimerait le pousser, le brusquer. Le mordre au profond pour le laisser entre deux hésitations. Sans doute est-ce la raison au pourquoi. Au comment. Sans doute est-ce de ce fait qu’elle le fit. La claque vola dans la nuit. Nuit illusoire des sombres instants. Mais il ne fallait le dire, ne fallait le faire. Elle se maitrisait dans l’hors contrôle. Sa main gauche avait fusé, elle y s’était toujours trouvée. Le bruit résonna, sourd. Sans peine ni pitié. Et elle le regarde, ne se délaisse pas de la marque imprimée sur son visage. Sa main s’abaisse lentement, vient se poser sur sa hanche. Ironie ne sourit plus.

« Je te dégoute ? Tu ne m’aimes plus ? Ou ne m’as jamais aimée ? Tu veux…
« Elle s’arrête, l’émotion la vrille, la possède. Ce coulis glacial de la femme royale. Sa dignité est tombée. Elle n’en a que faire, n’en a cure. Qu’on la fasse en peinture, qu’on s’éprenne de sa parure. Ton impitoyable et bas, elle ne bouge pas. Je ne suis pas celle que tu crois. Je ne suis pas. Je ne veux pas. Je m’en contre fous. Laissez-moi hors du trône, laissez moi hors du bas. Laissez-moi. Envolez-moi ou prenez-moi.

« … Finir brisé ?

« Murmure inaudible et présent. Menace brûlante face à cet être sucré. Qu’il se pave de marbre, qu’il ose affronter son regard… Elle ne se démonte pas. Ne cherche pas. N’a jamais cherché. Et ne cherchera pas. Jamais. Tu ne seras pas mon exception. Mépris nouveau face à ce défi de taille. Il a lancé un jeu sans en définir les règles. Alors elle s’y prend, à cette danse. S’y perd. Et ne répond plus de ses actes. Car elle gagne. Elle veut, redevenir basse un moment, redevenir l’ombre sans couleur. Après tout, elle n’a conscience de ses atouts, n’a conscience de ces pupilles outragées, de ces crins ondulés, de ces courbes envoutées. Et lui non plus. Alors tout va bien. Alors tout est bien. Alors tout peut. Tout va. Tout est. Elle se redécouvre, se surprend dominatrice… Et s’y plait. Avec lui. Juste lui. Qu’il saigne, qu’il souffre pour ce qu’il ne veut plus comprendre.

« Je ne suis pas la princesse à sauver.

Alors cède.
Face au monde.
A mes pieds.
Je ne plaisante plus, Sugar.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeSam 25 Mai - 21:13

It's okay.
Fier et peu fier en même temps. Sugar le sentait : il avait peut être poussé le bouchon un peu trop loin. Une pointe de regret l'empoigna, et il se mordit la lèvre en la voyant elle, si panthère, si reine, cherchant à contourner ou créer des règles qui le ferait tomber.
C'était fou. Pourtant, malgré sa force, pour lui l'homme au sourire, elle restait une personne à sauver. Pourquoi ? Il n'arrivait pas à se détacher de cette impression. Juste parce qu'elle lui était tombée dessus ? Le départ d'une relation étrange. Le garçon lâcha un autre sourire et baissa finalement les yeux. Il n'irait pas en arrière, non.

De toute façon, avec des menottes au poignet…

Il haussa simplement les épaules, avec cet air suffisant et presque insolent. Sûr de lui. Ne laissant paraître que ce qu'il voulait, cachant ses craintes au fond de lui. Un être humain, avant un homme.

« Oh, non, ça c'est certain. » Il agita la menotte en remuant son poignet. Pour l'agacer ? Quel étrange volonté. Non, il était amusé. Il savait que dans peu de temps, cette situation le dépiterait. Alors il en profitait. « Je dirais plutôt une reine… déchue ? »

Un large sourire, un rire, et il se tût. A quoi bon lui dire que ce qui était déchu pouvait être sauvé ? Elle ne le croirait pas. Elle ne le voulait pas. Et puis, même lui ne savait pas comment l'aider. Il espérait trouver en restant à ses côtés. Il s'était imposé une entrave : c'était suicidaire. Il n'était, après tout, pas un garçon intelligent. Dépit intérieur. Et sourire extérieur. Il préférait s'amuser de la situation plus que se lamenter.

« Ha, par contre… » La chute arrivait. Encore une mauvaise blague qui arrivait, une blague appelée réalité. Sugar se frottait la joue battue par la panthère. Ca faisait quand même un peu mal. « Je suis gaucher… » lâcha-t-il en montrant la menotte de son index droit.

Et encore un sourire.
Il s'était menotté avec un animal sauvage, et il n'avait pas peur. Apprivoiser. Il était fou. Il en venait même à se demander s'il était lui-même. Peut-on être soi-même sans se souvenir ?

Gêné, embarrassé. Non, il était bien lui.
« On y va ? »
Avancer.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeSam 25 Mai - 21:49

« A chacun son instant. A chacun sa part de sang.

« Elle ne riait pas. Ne voulait rire et n’osait plus sourire. Après tout, elle le voyait. Elle savait, elle sentait. Tu changes. Menace soufflée à son oreille. La voix de son souvenir parlait-elle de Sugar… Ou d’elle même ? Invincible et peu fière. Elle se mêlait à des idées hérétiques, écoutait à présent sans voir. Et lui, lui qui voulait partir. Tout était donc clos ? Tout était donc achevé ? Elle avait perdue ? Tu n’as jamais gagné. Sermon puissant qui la remontait. Elle se torturait, elle aimait ça, elle n’aimait ça. Elle ne savait pas. Oui, Ironie ne savait plus. Hargne. Quand l’homme refuse, il se pave. Mais Emiko, elle, ne voulait pas. Elle ne voulait pas mettre de majuscule à homme. Elle ne voulait pas se placer dans la banalité. Elle voulait agir hors les normes. Elle voulait se battre pour perdre. Elle voulait désirer, elle voulait danser sur un fil. Elle voulait chuter. Elle voulait se révolter. Au final, elle se perdait, au final, elle se comprenait. Au final, elle souffrait. Et personne n’était là. Car personne ne lui convenait. Alors elle tombait. Continuait à tomber. Se rattrapait, remontait, plus haut, plus fort. La chute sera toujours dure. De plus en plus dure. Mais vient un stade ou l’on ne se soulève pas. Elle se sentait étrange, se sentait fixe, sensuelle et pourtant… Néant. Elle sentait le sang sur ses mains, sur son corps. Elle sentait la menace, elle sentait les heures qui s’entassaient, s’entassaient. Il n’y avait pas de fin. Pas pour elle. Pas pour moi. Alors elle jetait, jetait le désespoir et la haine. Elle n’avait cure de ce monde, n’avait cure du peuple. Elle se convenait dans sa chute, dans son plat, dans son rire. Elle se convenait dans son mensonge. Alors elle y repensait, à eux, à lui. Elle repensait à Novembre et son arme plaquée sur son front. Elle se souvenait d’elle tombant à genoux. Elle se souvenait de bravoure teintée d’amertume. Elle se souvenait de leurs œillades. Je ne suis pas folle ! Je ne suis pas… Je ne suis pas perdue. Je ne suis pas faible. Je ne suis pas forte. Vous ne comprenez pas. Ne comprendrez jamais. Amère. Amère fugace et pourtant si puissante. Si forte. Au diable dignité. Au diable noblesse. Alors… Alors elle se redresserait. Alors elle vaincrait. Oui. Ironie avait perdu. Et c’était la toute sa victoire. Son acceptation était salut.

« Car tu crois que je vais partir ? Que je vais te suivre ? Car tu crois que tu peux me rattraper ? Tu veux profiter ? Tu veux savoir, ou simplement faire croire ? Tu veux mentir, te mentir ? Tu te crois épris de moi, tu crois que je représente quelque chose pour toi ? Tu te plais dans ton sourire ? Tu t’y plais, dans ce changement ? Gaucher ? Eh bien moi ca tombe bien, car je suis tout simplement gauche. Crois-moi reine, crois-moi forte. Crois-moi faible. Crois-moi. Éprends-moi. Sugar, tu ne peux pas. Tu ne pourras jamais. Alors non. Oui. Nous n’irons nulle part. Nous irons ou tu veux. Traine-moi. Tire-moi. Secoue-moi. Au lieu de proposer, force-moi ! Utilise ta force, aussi amorphe soit-elle ! Arrête de te croire, arrête de me croire. Arrête d’écouter. Dicte donc, si je ne t’écoute pas ! Cesse ton jeu, cesse ce jeu. Tu me vois ? Tu m’y vois ? Alors ne me vois plus. Ferme les yeux. Oublie moi. Ne me cherche pas, ne me cherche plus. Je suis là. Là et pourtant, je n’y suis plus. C’en est trop, alors laisse moi cet instant, laisse moi cette colère et ces misérables vers. Je ne cherche plus à être juste, je n’ai jamais été juste. Je ne cherche plus. Il n’y a plus. Plus rien Sugar. Arrête donc de croire, de me voir ! Que l’on me laisse. Que l’on me lâche. Que l’on arrête. Arrêtez de vouloir comprendre, de vous y accrocher. Vous n’y arriverez pas, aussi bons soyez vous. Mentez comme l’on me ment. Mentez comme j’ai menti. Pleurez comme je pleure, mourrez comme je suis morte. Et vivez. Que la contradiction soit présente ou non. Regroupez vous si vous le souhaitez. Lassez-vous car tel est l’être humain… Puis trouvez autre chose. Alors oui. Oui Sugar, partons. Mais traîne-moi. Traîne-moi, force-moi. Car je ne veux plus, je ne peux plus. Passage ou non. Sourire ou pas. Amour ou passion. Que l’on me brise, que l’on me blesse. Je ne me pave de misères.
« Je suis seule. Seule et à bout. Seule face au seul être capable de me pousser dans le vide. Face à toi. Et tu m’exaspères. Car tu ne peux rien, ne pourras rien. Et ne feras rien. Elle le contemple. Elle sait, sait qu’à présent, elle a touché le sol. J’avais déjà commencé à chuter. J’étais remontée, je m’étais agrippée. Elle ne bouge pas. Ne bouge plus. Respire dans la pénombre, respire au travers du remords, de l’envie. Elle veut se fondre, veut oublier, veut passer à autre chose. Elle veut la révolte, elle le veut. Lui. Elle veut leur présence. Elle veut savoir. Elle ne sait plus. Ne veut plus rien. Alors attend. Attend pour mieux contrer. Car quand elle se relèvera, elle se redécouvrira. Oui. Que tous profitent, que tous se moquent, que tous jugent. Quand Ironie reprendra sa volonté en mains…

Tout recommencera.
Et elle les cherchera.
Eux.
Lui.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeSam 25 Mai - 22:20

I'm sorry.
Son visage se décomposa en un instant. Lui qui pensait devenir dépité exprimait juste une mine perdue, surprise. Il ne comprenait pas. Elle craquait ? Pourquoi ? Incapable de comprendre que ses actions pouvaient engendrer du mal parce qu'il voulait uniquement du bien. Il fronça les sourcils. Non, il ne comprenait pas. Et cela l'agaçait. Elle voulait qu'il la traîne ? C'était ça ? Il voulait qu'il soit violent ? Il n'en était pas capable ! Il voulait l'aider, juste l'aider. Alors pourquoi ce cinéma ?

« Tu penses que je ne vaux pas mieux que les autres ? » Comme une lame de rasoir. Phrase cinglante partie dans le vide. Malgré lui. Et dans un instant de rage, il poursuivit. « Et permet moi de t'arrêter tout de suite, mais non, NON. » Excédé. Tout son corps le montrait. Son ton était énervé. Et sa main sur le front, il continua : « Bien qu'objectivement tu ne dois pas être moche, l'idée de m'imaginer épris de toi, ou plutôt d'une fille parce que ça n'a rien de personnel, me dégoûte énormément. Mais vraiment. »

Il soupire, inspire. Et ne s'arrête plus. Il n'y arrive plus.
Une petite voix lui dit d'arrêter. Mais ça ne marche pas. Il se perd.

« Et encore une fois je ne suis pas comme ça ! Je ne veux pas être comme ça ! Cesse donc de me voir comme un ennemi ! Je ne veux pas te blesser, je ne vais pas le faire. Je ne suis pas comme les autres et surtout je ne suis pas comme toi. »

Cela sonnait comme une supplication, malgré lui. Inspiration, expiration. Il était allé trop loin. Il se mordit la lèvre. Regret profond. Il ne savait même pas s'il avait pensé ça. Pour l'instant, pour lui, une solution : prendre l'air, crier un bon coup, et tout reviendrait à la norme.

« Pardon. Partons. »

Même si je ne sais pas où. Elle ne voulait plus de son sourire ? Eh bien, voilà. Il la tira un peu. Il ne la regardait plus, comme avant, comme une crainte. Il ne voulait pas la forcer et cela se sentait : il n'était pas fait pour prendre des initiatives ou mener les gens. Il n'était pas fait pour être autoritaire. Il était un soutien. Et il perdait son rôle. Mais s'y accrochait, lamentablement.
Il était agacé parce qu'il était impuissant. Et dans un égo mal placé, parce qu'il ne pouvait pas il voulait. Et têtu, il y arriverait. Il la sauverait. Il ne savait pas de quoi mais il le ferait. S'il devait la pousser pour ça, il essaierait. Il ferait tout son possible.

Il ne pouvait simplement pas abandonner quelqu'un comme ça. Pouvait-elle seulement le comprendre ?

Il amena Ironie vers les escaliers menant au parking, la tiraillant malgré lui. Et, le coup de colère étant passé, et la culpabilité l'envahissant, il ne put que reprendre un demi-sourire. Timide, désolé. Embarrassé.

« Qu'est-ce que tu veux faire ? A part survivre, bien sûr. » Ses yeux la fuyaient. Retour en arrière. Sugar le dominant n'avait été qu'une illusion. Bonjour l'homme faible et sourire, incapable. Il n'aimait pas ça. Mais il ferait la même chose que d'habitude : de son mieux. « Tu sais danser ? » Phrase sortie de nulle part. « Je veux dire… tu penses qu'on peut trouver une radio ou quelque chose pour danser ? Ca nous défoulerait, non ? »

Ou était-il allé chercher une option aussi stupide ?

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeDim 26 Mai - 0:34

« Commettre la faute.
« Pas comme toi. Tout se bouscule, les mots se répètent, se transforme. La colère dégouline sur sa peau, alors que tirée, elle avance. Ironie poussée, Ironie brouillée. Ironie qui se recompose. Pas comme moi. Il l’enfonce, l’a coulée et s’est énervé. Il l’a mise à niveau, assez pour qu’elle puisse lever regard, pour qu’elle puise mettre main à terre, qu’elle puisse faire pression, qu’elle puisse se redresser, ne serait-ce que d’un centimètre. La vie n’est qu’un jeu d’espoir. A qui voudra croire, à qui comprendra trop tard. Elle se pave, se redécouvre. Elle n’attend alors qu’une occasion, qu’un pas lui permettant le bond, l’envol. Je me fiche de tes excuses. Je me fiche de tes actions. De ta colère, de ton remords. Elle sourit, sourit d’amertume. Elle ne veut accuser, ne veut rendre responsable. Elle ne veut être si haut, ne veut pourtant être trop basse. Le juste milieu. Entre deux phases. Et elle s’arrête. Net. Son partenaire aussi. Un synchronisme heureux, un hasard parmi tant d’autres. Forme ton masque. Après tout, il n’a pas compris, lui non plus. Elle qui n’aspire qu’à ça, elle qui n’espère que ça. Elle qui à présent est insondable. De marbre, oui. Emiko est de marbre. Ce que je veux faire ? Son sourire s’affaisse, renait, retombe. Elle reste entre deux chemins, se retenant du pire. Sugar, tu ne mérites pas ça. Et il lui propose une danse. Alors c’est trop. Pas assez, sans doute. C’est un tout, une contradiction parmi tant d’autres.

« Je ne suis pas comme toi. Lâche-t-elle, brûlante dans sa froideur. Cynique et ironique. Elle fait satire de ce pauvre homme. « Et je ne danse qu’en femme. » Elle l’achève. Sèche. Elle ne lui en veut pas, mais ne s’en veut pas non plus. Maintenant à terre, elle n’attend plus rien. A moins que le sol ne s’effondre. Sous la pression, sous le poids. Sous l’inconcevable. « Tu sais Sugar. J’ai comme envie de te faire mal. » Elle lâche sa réplique d’un coup. Comme le vent, comme la brise. Celui qui emporte les âmes. « Pourquoi restes-tu, au final ? Toi si bon et si fort. Toi si brave et si chevaleresque. Toi qui ne comprends au final pas mes allusions. Toi qui au final finira lassé ou échoué. Pourquoi restes-tu avec moi, là ? Pourquoi… Moi ? » Si calme, si franche. Si froide. Si inaccessible. Les murs sont montés. Les murs sont ancrés. Elle sort un pistolet de son attache, le pointe vers elle, vers lui, presque avec sensualité. C’est une danse, un jeu mortel. Elle suspend son geste. Arme vers le lien. « Tu sais. Il suffit souvent d’un geste pour que tout se brise, pour qu’on monde s’écroule. Il me suffirait de le faire. De commettre la faute. Mais j’ai entendu dire qu’un acte n’était jugé qu’une fois ce dernier commis. Après tout, l’on ne peut prévoir, c’est le jeu du hasard. Alors dis moi, Sugar. Pourquoi moi ? Pourquoi ça ? Tiens-tu à la vie, ou veux-tu que je tire ? » Elle esquisse un sourire. Un sourire si insondable et si léger qu’il en devient meurtrier. Elle veut des réponses sans pourtant les chercher. Elle manipule sans savoir, mais veut savoir. Alors elle demande. Car à présent, Ironie est partie. Partie dans une danse, dans sa danse. Dans une danse sans compagnon. Une danse éperdue aux contours flous. Oui. Ironie n’est pas compréhensible. Sans doute en souffre-t-elle. Mais sans doute n’a-t-elle jamais cherché à l’être.

Mais la n’est pas la question.
Il faut oser, pour mériter.
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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeDim 26 Mai - 16:46

Ca sentait... La fumée... Le feu que Vinci, Miguel et Mirage avait démarré pour fausser compagnie à Ratatouille s'était considérablement propagé à l'ensemble du supermarché. A priori, il était plutôt l'heure de courir que de danser...

Citation :
La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. 50897519 Au feu !
Vous êtes face à un incendie. L'air commence à se faire rare, la chaleur toute proche. Vous devriez paniquer et sortir d'ici au plus vite.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeLun 27 Mai - 18:45

C'est tout.
Il avait chaud. Etait-ce la température ou juste l'ambiance ?
La panthère dispersait ses mots comme de la grêle. Gelée, martelante, Sugar baissa simplement les yeux et subit. Soumis. Il l'avait cherché. Il le regrettait. Mais le regret n'apportait pas forcément le pardon. Il ne comprenait toujours pas… Et puis, comment en étaient-ils arrivé loin ? C'était parti trop vite, trop soudain et impardonnable. Impitoyable.
Bien sûr, Sugar avait peur. Il la voyait jouer avec son arme et craignait le pire. Son sourire était tordu, presque effacé, mais demeurait. Le courage de soutenir son regard lui vint ; ses yeux dans les siens. Sincérité. Elle ne tirerait pas. Si ce n'était pas vrai, alors il s'en persuaderait. Et c'était tout.

« Je suis désolée, je… Je ne pensais pas ce que j'ai dis. Je ne voulais pas que ça se passe ainsi. » A quoi bon se justifier ? Elle n'en aurait que faire. Pourtant, il continuait, avec cette ardeur qui prouvait à quel point il tenait à elle, pourtant inconnue sauvage à qui il s'était attaché trop vite. « Tu as raison, je ne comprends rien. Mais… Ai-je besoin d'une excuse pour aider quelqu'un ? Je sais, tu voulais me protéger en me disant de partir… Mais je ne peux pas ignorer quelqu'un qui souffre, je ne peux pas le laisser, et encore plus s'il me veut du bien. »

Il marqua une pause sans détourner ses yeux. Il tremblait. Le sentait-elle, à travers le lien qui les accrochait ? Il la suppliait presque du regard. Et il avait chaud, très chaud. Ca sentait pas un peu le cramé ?

« Tu me demandes pourquoi je veux rester avec toi… Mais toi, pourquoi tu ne veux pas de moi ? Tu me détestes ? Tu sais, je… je… FEUUU ! »

Il pointa soudainement du doigt, mauvais doigt d'ailleurs. En levant le bras gauche il tira celui d'Ironie. Il brefouilla un pardon confus mais insistait pour qu'elle regarde. C'était pour ça qu'il avait chaud, en réalité. Le feu d'une incendie se propageait et pointait le bout de son nez au bout du couloir. Il était sûrement déjà bien avancé.

« Ok, j'abrège ! » hurla-t-il en saisissant les épaules de la panthère. Ses pupilles dans les siennes, déterminées et effrayées. « Je veux vivre, et je veux que tu vives, alors laisse moi t'aider un peu, et commençons par éviter de finir rôtis ! » Inquiet, il ajouta : « Je ne suis pas doué pour prendre des décisions de groupe. Toi, par contre, tu sais diriger les gens, j'en suis certain, que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises choses. »

Ses yeux regardèrent à droite et à gauche, rapidement, et il lâcha prise. Calme-toi, calme-toi. Il courrait sûrement plus vite que le feu. Et il n'était pas seul. Il inspira un grand coup, laissa ses bras tomber le long de son corps, et ferma ses paupières. Un sourire serein sur le visage, il dit simplement :

« Je te fais confiance. »

A une fille qui s'est jetée du haut d'une grande roue. Il restait pourtant serein et confiant, idiot qu'il était. Mais il en avait conscience, c'était déjà ça.
Prêt à être baladé, martelé et tiraillé. Totalement remis à elle, à Ironie. Un don de soi. Et toujours cette question : Pourquoi ? Il avait la réponse. Il n'y avait pas de raison, c'était tout.
Il lui tendit l'écharpe qu'il avait récupéré pour qu'elle se protège de la fumée. Et c'était tout.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeLun 27 Mai - 18:57

Si Elle avait pu se moquer par un rire sonore et désagréable, sans doute l'aurait-Elle fait. Parce qu'outre Son centre commercial qui partait en fumée, il y avait ce souvenir. Cette petite boule jaune, qui peinait parmi les flammes, et qui se plaça finalement devant le nez de Sugar.

Alors, touchera, touchera pas ? Dilemme cornélien, choix si injuste. Quoiqu'il arrive, tu perds ta vie.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeMer 29 Mai - 18:39

« Je ne peux pas jouer avec toi. Alors j’improvise.

« Tu le fixes, l’écoute sans pourtant l’entendre. Ses mots glissent sur ta peau, ses regards rebondissent contre tes prunelles d’obsidienne. La fumée, les mouvements, les tremblements. Des sentiments, des sensations. Tu ne bouges pas, ne veux pas. Sursaut inaudible, doigt qui presse à demi la détente. Maitrise toi. Captive la surprise. Alors tu fermes les yeux. C’est ainsi, tu ne veux pas perdre le contrôle. Tu ne peux pas. Je n’ai pas le choix. Les flammes sont encore loin, et pourtant, c’est tout comme. Tu imagines déjà leur brulant mordre ta peau. Qu’y éprouverais-tu ? En voudrais-tu ? Des questions, des réponses, des énigmes. Au final, tu chasses, mets à part. Isole. Isole les idées. Isole l’idée. Isole. Isole toi. Isole moi. Ne reste plus que le corps, plus que le toucher et les senteurs. Les images sont hermétiques, tu t’enfermes dans ton propre sachet. L’homme sans espoir est le plus fort. Alors tu attends, encore un instant. Attends que le souvenir apparaisse, attends que la chaleur te presse. L’homme sans réalité devient autre. L’homme qui comprend, l’homme des désillusions. La capacité de l’inconscient. Tu repenses à ces cours, à ces analyses, à ces livres. Tu repenses sans doute à ta plume effleurant papier. Tu repenses. Encore. Sans pourtant y voir. Juste des bribes. Puis, enfin, tu t’éveilles. Comme d’un songe, comme d’un rêve. L’instinct te possède. La survie pulse, ton cœur frappe, tes tempes se resserrent. Mal de crane, poitrine qui se contracte, s’asphyxie. Tu perds les peurs, tu peurs la force. Tu perds le courage. Juste le corps. Juste l’action. Juste le mouvement, aussi imparfait soit-il. Ton poignet enchainé se révolte, partant en arrière, tu finis par rabattre violement ton bras en avant. Sugar percute la sphère. Les souvenirs sont précieux. Même pour les faibles. Qu’il se hâte à tes côtés ou qu’il ne soit conscient… Qu’importe, il est amorphe. Alors tu fléchis tes jambes, ancres tes talons, pousses. Pulsion. Détonation. Tu empoignes le légume brun, rajuste ton sac, et oublie. Les pas se succèdent, tu ne les comptes plus. Vous parlez d’un décompte. Vous parlez d’un sablier. Vous parlez de temps. Ne plus penser. Faire abstraction. C’est une survie. Le temps n’attend pas, n’attendra jamais. Alors qu’il soit autour d’un cou ou invisible, rien ne change. L’on lutte tous contre la mort.

Son épaule heurte un rayon.
Elle ne s’en pas compte.
La porte. Voiture. Liberté.
Vie. Si proche. Accessible.

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MessageSujet: Re: La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir.   La liberté d'aimer, la liberté de renier. Fuir, partir. Icon_minitimeMer 29 Mai - 20:01

Et aussi brusquement qu'il les a percuté, les souvenirs envahissent la mémoire de Sugar.

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