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Retourneuse de crêpes cadavres
Noan
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Noan

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MessageSujet: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeSam 15 Juin - 15:35

Press « enter » to start. 2084913611 12-14h
From : www.

Chaque geste, même le plus infime, était-il obligé, vraiment, de ramener guillerettement à sa chère petite tête son lot de question ? Le simple fait d'avoir ressorti ce paquet de clopes vide et de le manipuler a charrié toutes les interrogations qu'elle a décidé de refouler. Le passé n'importe pas. Elle martèle la petite phrase, ses phalanges blanchissent de se resserrer sur le volant. Encore une fois prises dans ses conflits intérieurs, elle vomit son énervement en haine, fixe la route d'un regard noir, comme si ça pouvait changer quelque chose. Le simple fait. Plus elle interagit avec le monde extérieur, plus son corps effleure des gestes familiers, des actions habituelles. Pourtant, elle n’a pas l’intention d’arrêter d’agir.
Alors, est-ce qu’il n’y a aucun moyen de reléguer ces mémoires aux oubliettes ?
C’est ce que cherchait à faire comprendre le Quelque chose qui régit cette ville, d’ailleurs. Une de ses mains qui s’accrochaient au volant comme à la vie – ça va pas plaire à mamie ça, tient – se détache, pour venir saisir une nouvelle fois ; l’étrange sablier. Ce peu de temps encore laissé…
« Je vais vraiment crever connement quand ce truc s’arrêtera ? »
J’en ai bien peur, Noan.

Punition pour ne pas avoir accepté le souvenir à l’église. Une moue acide vient tirer les commissures de ses lèvres vers le bas. Pourquoi… A-t-il/elle intérêt à ce que l’on retrouve la mémoire ? Simple plaisir pervers ? Nonchalamment, ses doigts fins reviennent glisser le pendentif dans son col. Elle est simplement faible, elle s’en rend compte. Incapable même de s’en tenir à ce qui ne concerne qu’elle-même. Pathétique.

Right. I guess I’ll just have to be stronger, then.

Devant elles, l’ombre fumeuse s’est faite structure et béton. Une station d’épuration.


Logique.

Il en fallait bien une, quand la ville était encore habitée. Et d’une taille suffisante pour en posséder. Avec ses gestes qui ne souffrent l’usage de fioritures, elle se lève sans plus de bruit que celui de la porte qu’elle ouvre. Le temps de faire le tour par l'avant de la voiture, ses traits arborent à nouveau son parfait manque d'expression. Elle ouvre la portière côté passager, s'avance de quelques pas, pose ses mains sur ses hanches et se plante devant la grille, attendant sa passagère. Histoire de ne pas l'énerver encore plus. L'agacement ne mène à rien. Et c'est toi qui dit ça. L'odeur désagréable propre à l'eau stagnante la saisit, elle plisse les narines. C'était peut-être pas une si bonne idée. Mais hors de question de se laisser affecter pour si peu.


Spoiler:

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeDim 16 Juin - 10:03

Vinrent deux inconnus.


Une silhouette ? Non, plutôt deux. Même trois. Enfin, quatre, mais cet énorme bâtiment en béton ne pouvait pas être considérée comme une silhouette, à proprement parler. Ils avaient fendu la brume, épaisse, jusqu'ici, pour y voir deux personnes et une voiture. Une voiture ? Oui, une voiture. Ces deux personnes, une à l'intérieur et une à l'extérieur, s'étaient donc procurés un véhicule. Ce qui devait être pratique pour se déplacer, notons. Bref, ils arrivaient à leur hauteur, ce qui rassura Virginie: la ville ne s'était pas fichue de leur poire, et il y avait bel et bien un bâtiment, avec de vraies nouvelles personnes. Encore un groupe éphémère qui ne durera pas ... songea alors notre héroïne au T-shirt 'deux pièces' déchiré par une vitre et à l'ensemble bleu. Elle qui avait été une victime de la Ville, endormie sans raisons et éveillée à un endroit où elle n'aurait pas dû être. Bref, assez parlé d'elle, parlons de vous.


La première personne, alors que nos deux protagonistes avaient presque fini leur progression vers ces deux autres déjà présents, semblait déjà, être une femme. En témoignait juste sa carrure, très frêle, et ses bottes à talons. Elle était assez grande, et avait ses mains sur ses hanches. Au juger derrière son long manteau, l'on pouvait supposer qu'elle portait une jupe ou une robe, au choix. L'autre personne était assez masquée, dans la voiture, mais on l'apercevait plus ou moins à travers les vitres, alors qu'elle faisait sa route jusque l'extérieur par la portière ouverte. Elle était petite, d'abord, et âgée, ensuite. Virginie s'arrêta, entraînant avec elle Stradivarius. La grande, jeune femme l'intimidait. Euh ... Va leur parler, toi ... Tu as l'air plus à l'aise, tu sais ..., lui dit-elle doucement, de peur d'être entendue. Calvetti aussi, l'avait intimidée.


La rencontre était imminente. Fichue timidité.
Il fallait que tu reviennes à ce moment précis.
Surtout que ce bâtiment, quoi qu'il soit ... Fichait la trouille.
Virginie redevient Virginie. L'amour donne des ailes, la peur, des poids;


S'PRISE !:

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeLun 17 Juin - 20:36


Virginie lui répond presque immédiatement, d’une voix tantôt faible, tantôt forte, afin de couvrir le grincement. Désagréable son. Aussi insupportable qu’une craie que l’on fait crisser sur un tableau noir. Stradivarius se concentre sur les paroles de la jeune blonde et note que, tout comme l’inconnue aux yeux vairons, elle octroie une majuscule à cette ville fantôme :

Je sais que la Ville distribue les souvenirs, par les boules blanches que tu as vues tout à l'heure ... Ce qui veut dire qu'elle a une volonté. Ou que quelqu'un tire les ficelles ... Mais je ne pense pas, même si plus rien ne m'étonnerait. Elle aime séparer les groupes nouvellement formés, aussi. Avant vous, j'étais avec d'autres personnes. Ce qui veut dire que nous sommes loin d'être seuls. Par contre, ici ... Je ne sais pas. Du tout.

Le violoniste aperçoit la voiture à travers les nappes de brume, ainsi que les deux femmes. L’une à l’intérieur du véhicule petite. Agée. L’autre, à l’extérieur, grande et mince. Jeune. Raison pour laquelle il freine si brutalement. Un choc dans son dos lui apprend que Virginie lui a foncé dedans. Il se tourne vers elle, rencontre ses deux grands yeux bleu clair et hoche la tête en murmurant, juste assez fort pour qu’elle soit seule à l’entendre.

- Reste derrière moi, on ne sait jamais sur qui on peut tomber. Et surtout, garde ton calme si les choses tournent mal.

Stradivarius ne sait presque rien de cette ville et les deux femmes – d’autant plus que l’une d’elle a l’âge d’être sa grand-mère – ont l’air inoffensives. Mais on ne sait jamais, autant être prévoyant. Il veut s’avancer vers elle, mais Virginie lui coupe l’herbe sous le pied en l’entraînant derrière elle. La jeune fille s’arrête soudain à quelques pas de la voiture, à nouveau hésitante. Il lève les yeux au ciel lorsqu’elle lui demande en marmonnant d’aller leur parler. J’ai l’air plus à l’aise ? Vraiment ? Il n’aurait pas dit ça comme ça… Beaucoup moins timide qu’elle, d’accord mais de là à être à l’aise…  Il serre sa main dans la sienne. Légèrement. Pour la rassurer. Pense tout haut :

- Je me demande si je pourrais couvrir ce bruit avec mon violon...

Met la main dans poche. Ses doigts rencontrent les contours désormais familiers du paquet de mouchoirs et de la photo. Puis il lance à la jeune femme à côté de la voiture, jugeant cela tout à fait approprié en guise d’introduction polie :

- Bonjour. Je suis Stradivarius et elle c’est Virginie. Pour ma part, je suis arrivé il y a très peu de temps dans cette ville et j’ignore presque totalement comment ça fonctionne. Alors voilà, si nous pouvions coopérer, ce serait l’idéal.

C’est direct, trop peut-être. Mais ils n’ont pas le temps de discuter. Oublieux un instant de la présence de l’inconnu, il fixe le grand bâtiment, fronce le nez face à l’odeur qui s’en dégage. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond, ici. S’il veut pouvoir espérer découvrir ce qu’il se passe, c’est ici qu’il aura la possibilité de l’apprendre. Simple intuition de musicien. Il pose une seule question, qui à elle seule résume la situation :

- Le reste de la ville à l’air désert, alors pourquoi est-ce que ce qu’il y a ce bruit ?

 A son humble avis, ce grincement provient de la centrale. Si la centrale émet un son pareil, c’est qu’elle marche encore, ou du moins en partie… Enfin bon, après, peut-être est-ce juste son imagination qui lui joue des tours.   

 

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeLun 17 Juin - 21:05

Et tout doucement, comme venu de Nulle Part, un souvenir s'approche de Stradivarius, petite sphère de lumière qui semble si pure...

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeMar 18 Juin - 17:03

Oh, magnifique. Une station d'épuration. Pour une fois qu'ils veulent nettoyer quelque chose. Délabrée. Ça partait peut-être d'une bonne intention mais c'est le résultat qui compte, et le résultat c'est encore et toujours de la crasse. Et maintenant qu'elle y pense, la chose bleue suspecte des Champs venait peut-être de là. Il y a de la chimie dans une station d'épuration, et la chimie produit des choses suspectes.

Mais malgré toute sa méfiance, elle s'extrait quand même de la voiture. Noan se tient déjà dehors, et elle n'a pas spécialement envie de rester seule dans une voiture qui peut démarrer n'importe quand. Un grincement strident se fait entendre. - Et ça arrive même à casser les oreilles des gens à moitié sourds, bravo !

Elle n'a même pas le temps de jeter un regard furieux à la station qu'une voix s'élève déjà derrière elle. Bigoudi se retourne. Et grogne ostensiblement avant que l'autre n'ait le temps de finir sa phrase. Supporter Noan qui est peu causante, passe encore ; mais trois jeunes ?! Ils veulent tester ses limites ? Parce qu'ils peuvent en avoir un aperçu, il n'y a aucun souci. Ça leur fera les pieds, à ces jeunes qui lui pourrissent la vie même quand elle avait le bonheur de ne plus se rappeler d'un quelconque moment de sa vie avec eux.

Elle le laisse malgré tout finir, un air hostile clairement affiché sur sa peau ridée. Qu'ils soient là lui semble une raison suffisante et même convaincante pour les détester. Elle retient quand même les noms, Stradivarius et Virginie. La vieille ricane.
- L'idéal ? Belles illusions, jeunot, mais l'idéal, ça n'existe pas. Vous pourriez peut-être nous dire comment vous êtes arrivés ici et qu'est-ce que vous fichez dans une station d'épuration avant de poser des questions ? Politesse, non ? Connais pas ? Sacrebleu, s'il restait des miettes d'espoir pour la jeunesse là il est définitivement perdu... De mon temps on était un peu plus civilisés, vois-tu, gamin.

Elle sourit, désagréablement. Enfoncer le clou et montrer l'exemple, maintenant, pour qu'ils ne puissent pas lui dire qu'elle n'est pas polie. Bonjour, vous pouvez m'appeler Bigoudi et voici Noan. Cette voiture nous a conduites ici et on s'apprêtait à rentrer dans cette station. Et ça, c'est un souvenir. Bien, on peut y aller maintenant, on marchandera à l'intérieur. Trop généreuse, la vieille.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeMar 18 Juin - 21:30

Des pas.
Des pas derrière elle.
Et ça se rapproche. Elle sent ses muscles se raidir, les détend, s’ébrouant mentalement. La petite lame de canif est là, dans sa paume, récupérée dans la poche du manteau qu’elle a remis pour contrer l’humidité ambiante. Sans trop savoir d’où cela lui vient, elle sait qu’elle peut se reposer sur ses capacités physiques ; sa rapidité. Elle attend simplement. La grise sort de la voiture, la rejoint, grimaçante ; Noan ne se laisse pas déconcentrer. Écoute. Une démarche qui hésite entre assurance et timidité, une autre à la foulée plus longue et régulière. Pas d’autre bruit ; si, leurs chuchotements – des voix de jeunes – et une désharmonie sournoise qui monte du bâtiment devant elle. Auparavant lové sur son geste, elle laisse retomber sa main droite le long de sa hanche, fait demi-tour tranquillement alors qu’ils s’approchent. Que le grand brun ouvre la bouche et que son discours fuse ; aux mots précis mais d’acier un peu trop brossé pour elle par endroits. Soit. Toujours est-il que son observation se tient, s’il vient d’arriver. Bien. Même s’il a l’air légèrement plus jeune, il est doté d’un cerveau apparemment opérationnel. Après certains des cas sociaux croisés ici, ça lui fera des vacances.
 
Admettons-le, le duo qui vient d’apparaître sera toujours de compagnie plus sympathique que la mamie.
 
Mais faut pas croire, elle l’aime bien au fond sa petite vieille. Dans la mesure du possible. Petite vieille acariâtre qui avait d’ailleurs décidé de faire usage de sa langue plus qu’acide. La brunette, blasée par la haine que sa compagne de route semblait exhaler continuellement, détourna donc les yeux du prototype-du-beau-gosse-ténébreux-mais-pas-si-con, pour les reporter sur la démarche qui jouait sur l’assurance toute à l’heure. Euh. Pardon. Sur la petite blonde aux grands yeux bleus. Qui pour le coup affichait vraiment un air timide. Voire à potentialité de finir terrorisée dans les quelques minutes si un truc pas net leur tombait sur la tronche. Enfin c’était compréhensible : entre l’aigrie acerbe (c’est fou le nombre de mots en « a » qu’elle pouvait coller à la Grise) et elle avec sa silhouette qui se rapprochait de celle de Slender, pouvait y avoir de quoi. Elle lui adresse un petit sourire désolé. Tu vois quand tu veux, Noan.
 
Noan ? Elle vient bien de capter son nom dans les paroles de – nouvellement Bigoudi – ? Au quart de tour, elle se retourna vers elle, et lui balança un regard assassin. De ceux qui te descendent, liquide, le long de la colonne, et t’ont réfrigéré l’échine avant même que tu ne remarques que c’est froid. Pas sûr que ça marche sur la Grise, y devait y avoir quelques années d’expérience de différence – anyway sa colonne vertébrale devait avoir déjà assez souffert comme ça. Puis l’ignorant, toujours glacée, elle se retourna vers ce qui aurait pu former un mignon petit couple dans d’autres circonstances.
[/font]

Et je te conseille de le toucher. Ce sera pas forcément agréable, mais aller à l’encontre de la chose quelconque qui régit le tout ici n’amène rien de bon.

Ce qu’elle ne s’était jamais privé de faire. La bonne vieille rengaine du «  Do as I say, don’t do as I do ». Enfin ça, ils n’étaient pas obligés de le savoir. Soudain nonchalante, retombant dans l’indifférence, elle pivota sur ses talons auxquels du gel bleu restait accroché, et glissa les derniers pas qui les séparaient de la grille qui ceint le bâtiment.

 

Quand à ta question, la réponse ne se trouve ailleurs qu’à l’intérieur.


Des doigts, elle goûte le contact du métal roidi. Laisse filer, jusqu'à s'accrocher à une faille ; le trou est assez large pour la laisser passer, ainsi que Virginie. Quand au prototype-du-etc, il devrait au pire y laisser quelques bouts de tissu. Le problème ça va être... Son regard se tourne vers Problème Senior, revient à la grille. Là, à quelques mètres plus loin, elle devrait pouvoir passer. Elle lui fait donc signe de s'y diriger, sans aucune politesse pour le coup. Avant de s'engouffrer elle-même, et sans attendre les autres, allongeant ses quelques mètres d'avance vers la porte de l'entré principale. Fermée. Bordel. Soupir. Se retournant, elle les attend, faute de mieux.


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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeMer 19 Juin - 8:27

Les candidats se montrent.
Notre groupe est désormais formé d'une grand-mère bien aigrie, reprochant à Stradivarius son manque -cruel ?- de politesse, ou de délicatesse, ou des deux. Après tout, c'est une personne âgée, l'expérience a dû la conduire à bien des revers. De l'autre, cette femme qui ... Qui ... Qui avait l'air intimidante, mais pas méchante. Pour des raisons que Virginie ignorait, son petit sourire, léger, l'avait totalement rassurée, malgré sa dégaine de fantôme sorti d'un film d'action bien senti, un peu l'héroïne qui sait un peu tout et qui agit avec classe. Bon, on y était pas, mais malgré tout, Virginie était rassurée par sa présence, à elle. Mais alors que la vieille continuait à déblatérer sur le sort de nos jeunes populations, un souvenir pointa le bout de sa boule pour se planter devant Stradivarius. Noan donnait ses instructions, et Virginie le bouscula légèrement, du coude, lui adressant un signe de tête. Il pouvait lui faire confiance.


Quand à ta question, la réponse ne se trouve ailleurs qu’à l’intérieur., ajouta ce qui s'avérait déjà se montrer comme un leader. Enfin, Virginie suivrait dix fois avec plus de sympathie une femme qui savait ce qui en retournait & qui lui avait déjà adressé des signaux positifs, qu'un grand ténébreux calme qui l'avait laissée pourrir dans sa cave avec son violon en l'ignorant littéralement. Alors, elle s'avança vers la jeune femme, évitant toujours au possible les substances bleues, jetant un regard inquiet à Bigoudi qui risquerait de la frapper à tout moment parce qu'elle est jeune, et se retourne après quelques pas, adressant au grand violoniste un sourire ... Forcé. Tu nous rejoins quand tu as fini ?, lui adressa-t-elle avant de rejoindre la femme, qui commençait à  s'engouffrer à travers l'issue qu'elle avait trouvée. Virginie ne tarda pas, avec énergie, à la rejoindre. Les voilà maintenant séparés, deux par deux, par une grille d'acier. Les chiants d'un côté, les gentils de l'autre.


Elle considéra la femme, grande, frêle, de plus près, timidement. Elle n'était pas vraiment expressive, ça il fallait pas être un dieu de l'observation pour le remarquer. Elle avait des yeux magnifiques, bien qu'un peu froid, et cette grande cicatrice au torse ... Notre petite aux cheveux blonds n'osait même pas y penser. Elle essaya au mieux d'arrêter de considérer cette plaie refermée mais béante, pour regarder autre chose. Ses formes pratiquement inexistante, sa robe, ses cheveux, son manteau, n'importe quoi mais pas cette marque, c'était blessant tant pour l'une que pour l'autre. Pour répondre à ... À la question de Bidougi, euh, Bigoudi ..., se risqua-t-elle timidement à ajouter, allant même jusqu'à affronter le regard de Noan, brièvement, Nous étions poursuivis par un monstre, énorme ... Et en ouvrant une porte, eh bien ... Pouf, nous voilà.. Et même qu'elle lui murmura quelque chose, après sa réponse.La vieille dame, elle est toujours comme ça ? Je veux dire, euh ... Eh bien, comme ça, quoi ?.


Se retournant à son tour, elle les attend, faute de mieux.
Même si au fond, elle aurait préféré commencer de suite.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeMer 19 Juin - 9:28

La vieille femme s’extrait de la voiture et, sans surprises, se met à râler. Ce doit être le propre de la plupart des mamies acariâtres. Mais ce n’est pas Stradivarius qui ira la blâmer à ce sujet, il est vrai que ce bruit est proprement insupportable. Cela sonne tellement faux. Le brun recule lorsqu’elle commence à s’en prendre à lui, le serinant sur les bienfaits de la politesse et à quel point les jeune en manquent de nos jours. La mamie est bien remontée contre lui apparemment et ce sourire mauvais qu’elle arbore la classe définitivement dans la catégorie : vieille, fière de l’être et profitant de cet atout pour sermonner le monde entier. Stradivarius hausse les épaules. Calme incarné. Même quand une petite sphère de lumière semblable en tous points à celles de l’inconnue aux yeux vairons et de Desperados s'arrête sous son nez. Il continue d’écouter la mamie d’une oreille distraite, focalisé sur le souvenir. Le sien.

Bonjour, vous pouvez m'appeler Bigoudi et voici Noan. Cette voiture nous a conduites ici et on s'apprêtait à rentrer dans cette station. Et ça, c'est un souvenir. Bien, on peut y aller maintenant, on marchandera à l'intérieur.
Noan et Bigoudi. Ce dernier nom lui tire un léger sourire amusé ; ça va bien à une vieille mamie acerbe. La jeune femme aux cheveux noirs, Noan, lance un regard d’un froid polaire à Bigoudi. Se retourne ensuite vers eux et lui conseille de toucher le souvenir. Du coin de l’œil, il la voit s’éloigner jusqu’à la grille autour de la station d’épuration et s’engouffrer de l’autre côté par une brèche étroite. Il passera. Mais plus tard. Il n’empêche que cette fille a du cran. 

 Tu nous rejoins quand tu as fini ?

Le sourire forcé qui ponctue cette remarque lui montre à quel point Virginie est remontée contre lui. Avant qu’elle ne suive Noan, le violoniste lui adresse un sourire, oh, minuscule, mais plus sincère que celui de la jeune fille.

 - Ne t’inquiète pas, je viens vite. Sois prudente, surtout.

Juste histoire de calmer le jeu et de lui montrer qu’il n’est pas non plus le roi des glaçons. Ne reste plus que Bigoudi et lui. Poliment, puisque c’est soi-disant de cela qu’il manque, il lui dit :

- Nous étions en ville il y a à peine quelques temps et poursuivi par une hyène géante. En poussant une porte, nous avons été téléportés ici. Maintenant, si vous le permettez, je vais toucher ce souvenir et après nous irons rejoindre Virginie et Noan.

Et il effleure la sphère de lumière ; il n’y a que comme ça qu’il pourra savoir qui il est. Et, sachant qui il est, il sera en mesure de découvrir pourquoi il s’est soudainement retrouvé dans une ville tout droit sortie d’un film d’horreur. Une chose était certaine, une fois sorti de cet endroit, il s’achèterait une demi-douzaine de places de concert.   



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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeMer 19 Juin - 10:49

Le souvenir rejoint, ni une ni deux, la mémoire de son propriétaire...

Stradivarius:

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeMer 19 Juin - 23:07

Apparemment Noan n'a pas aimé qu'elle la présente. La vieille femme soutient le regard froid, les yeux plissés. Tant pis pour elle, ça lui apprendra à respecter les décisions de ses aînés - et à s'y conformer. Enfin, elle se rend au moins utile en trouvant des passages dans le grillage qui entoure, menaçant, la station. Elle est d'ailleurs suivie par la petite timide, Virginie, qui quasiment pas dit un mot. D'accord, elle exècre les jeunes trop insolents, mais ce n'est pas une raison pour se taire complètement. Même si ces imbéciles, elle les préfère lorsqu'ils brillent par leur absence. Mais ça ne sert à rien de s'apitoyer sur leur sort, ils sont irrécupérables, ne savent pas s'adapter, sans parler de trouver le juste milieu.

Noan a tout de même la décence de lui montrer un autre trou par lequel elle peut passer, à vue de nez. Elle s'en approche. C'était vraiment nécessaire de la faire passer par un chemin détourné simplement parce qu'elle n'a plus la souplesse de ses vingt ans ? Une énième marque d'irrespect. De toute façon, si elle avait eu ses capacités physiques de vingt ans, nul doute qu'elle leur en aurait remontré, à ces fillettes. Elle serait largement passée dans un trou deux fois plus petit, elle, tiens. La génération d'avant, toujours meilleure.

Stradivarius ne suit pas les filles et touche son souvenir. Bigoudi apprécie néanmoins qu'il ait pris le temps de se reprendre et de répondre de manière à peu près satisfaisante à ses questions. Bien. Au moins un pour relever un peu le niveau. Une hyène géante et de la téléportation... Oh, plus rien ne l'étonne, à présent. Elle le croit, sceptique environ deux secondes seulement pour la forme - on n'a pas confiance si facilement en la parole d'un gamin. Elle hoche la tête en signe d'approbation, le visage sévère.

Puis la vieille se détourne - elle ne va pas rester pour le soutenir - et se contorsionne avec difficulté pour passer dans le trou. Elle y laisse deux ou trois accrocs disgracieux dans le tissu de sa jupe, mais passe. Aïe. Les rhumatismes se rappellent à son bon souvenir, et c'est en se tenant le dos et en s'appuyant lourdement sur sa canne qu'elle rejoint Noan et Virginie devant une porte fermée. Leur jette un regard suspicieux. Tapote doucement la porte de sa canne. Toc, toc, toc. Et ce grincement.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeVen 21 Juin - 20:44

Grincement qui signifie l’ouverture de la porte en métal. Immédiatement une bouffée s’échappe de l’embrasure. Une bouffée chargée d’odeurs putrides et nauséabondes. L’odeur de la mort. Il fait sombre là-dedans. Si sombre. Une obscurité étouffante, un silence pesant. C’est une salle qui semble être plutôt vide, une sorte d’accueil ou de sas. Il y a une porte plus loin. Et une forme sombre par terre avant ça.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeSam 22 Juin - 21:38

Honnêtement ?
Avec un peu de chance, cette exploration se ferait sans la Grise – pas moyen de l’appeler Bigoudi, c’était totalement involontaire, c’était la Grise et ça le resterait – et Bigoudi ça manquait de classe pour une grande dame comme elle, il fallait bien l’admettre –, qui ne serait pas passée, ou autre. Il fallu bien vite déchanter. Bah. Elle en profita pour lancer un regard à Stradivarius. Il ne les rejoignait pas ? Tant pis. Son attention retourna à la petite blon– Virgine pardon.
 
Elle ressemblait tellement à un squelette plus du tout frais, qu’elle n’ose pas la regarder dans les yeux ? Pas eu cette impression pourtant. Enfin. Elle concevait que contrairement à son interlocutrice, elle n’était pas des plus agréables à voir. La brune ne fit pas cas du regard bleu doux qui s’accrocha sur sa cicatrice ; haussa les épaules. Presque reconnaissante à l’adolescente de ne pas exprimer plus. Du dégoût par exemple. Elle hocha la tête.
 
On a aussi déjà eu affaire à une téléportation inopinée. Et si tu veux parler de son attitude, oui, elle hait profondément tous les jeunes, et descendrait probablement tous les moins de soixante ans à coups de canne si elle le pouvait.
 
Moue désabusée. Le tableau ne sonnait même pas si faux. Et puis la Grise fut là. Pas même le temps de lui exposer la situation, la porte fermée, que celle-ci s’ouvrait déjà. Grognasse de mes deux. Doux mots qui s’adressaient autant à l’une qu’à l’autre. Cette ville était vraiment putain de mal foutue.
 
Pas le temps de tergiverser. Elle s’était placée dans l’ouverture. Devant les autres. Leur bloquant la vue. Mais rien d’autre à voir que l’obscurité. L’odeur n’eut pas la décence de simplement lui assécher les fosses nasales, non. Elle flottait, insidieuse. Elle emplissait tout. Elle prenait au nez et quand bien même on ferait volte-face en courant, qu’elle te poursuivrait, inlassable.
Noan reste là, interdite, quand l’odeur lui parvient. Juste le temps de réaliser que, que cette puanteur lui soit nouvelle ou qu’elle appartienne au domaine de son passé, ça n’importe pas. Elle lance la main sur le côté, empêchant les autres de la rejoindre. Juste le temps que ses prunelles étrécies se soient un tant soit peu habituées à l’obscurité, c’est comme un tas sombre qu’elle aperçoit devant la porte en face. Sans trop savoir pourquoi, elle se met à chuchoter à la Grise, sa voix un ton plus bas, retombée dans ses accents rauques habituels.
 
Restez derrière un moment. Je ne veux pas qu’elle voie ça.
 
Sans s’enquérir de son avis, sa main se déplace, mouvement vif et même affuté, afin de dépouiller la grand-mère de sa canne, et elle, s’avance de quelque pas. Ici c’est pire. Ici, c’en est vomitif. Son nez trop délicat se plisse, le reste de ses traits refusant de suivre la grimace de dégoût. La forme est à ses pieds. Se saisissant de la canne des deux mains, elle entreprend de tout dégager sur le côté. Elle voudrait se rouler au sol, qu’on l’achève, que tout s’arrête. Mais y a personne. Personne auprès de qui elle pourrait pleurer son content et jouer la fille faible pour qu’on la berce. Elle continue, ramène, le, la chose contre le mur. Se place devant.
 
Voyez si vous pouvez trouver un interrupteur. Ou si quelqu’un a eu la bonne idée d’avoir une lampe torche dans ses poches.
 
Mais ce serait trop beau. Explique-moi maintenant pourquoi tu n’as pas simplement rebroussé chemin, comme toute personne normale ? Et tu sais quoi ? La chose que tu n’oses pas nommer à tes pieds. Manquerait plus que ce soit une pute de zombie. Tu sais maintenant comment ça se passe ici. Ici les portes demandent un minimum de politesse pour s’ouvrir, pourquoi pas de la chair morte qui s’accrocherait à tes jambes trop fines hein ? Ta gueule. Pitié, ta gueule.


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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeDim 23 Juin - 12:35

C’est un corps qui est poussé par la canne. Un corps mort et pourtant presque intact. Mort depuis peu ? Peut-être… Peut-être pas.

Mais pas qu'un corps. Il y a aussi une sphère lumineuse, qui s'avance sous le nez de Bigoudi et éclaire sa peau ridée. Touchera, touchera pas ?

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeLun 24 Juin - 14:50

J'arrive d'ici
Il était assez perdu lors de son retour brutal à la réalité. Comme pour réfléchir à ses souvenirs, il s’assit par terre le long de la rivière pour recoller les morceaux. Peu importe ce qui était arrivé aux deux autres, seul lui comptait. D’abord il y avait cette fille à l’hôpital, puis sa sœur en sang. Il avait donc une sœur blessait par sa faute et les deux premières personnes devaient être la même. Qu’était-elle devenue entre-temps ? S’il avait eu un souvenir d’enfance juste là, ça voulait dire que sa sœur était sans doute sortie et allait très bien depuis l’hôpital. Et maintenant ça, voilà comment il savait soigner les blessures dû à des morsures. Mais il y avait aussi cet inconnu venu l’aider, et lui qui n’avait pas de mère. Tout un flot d’information en quelques heures qu’il devait assimiler comme étant les siennes, comme étant sa vie. Il avait l’impression de lire un livre, dont il devait s’imprégnait, dont-il devait ressentir chaque émotion comme si c’était sa propre vie, pourtant tout lui paraissait si lointain. Et cet homme, à la voix si familière dans les égouts, qui était-il ? Il sortit son tee-shirt puis le laissa tremper dans l'eau, tentant d'enlever l'odeur. Il examina chacun de ses tatouages, le dragon, puis les autres. Il essora ensuite son tee-shirt, le remit, puis nettoya son visage de ses mains. Ça ne faisait vraiment pas de mal. Il enleva ensuite son pantalon et fit la même chose qu'avec son tee-shirt. Une fois sa petite toilette finit, il se releva enfin.

S’il voulait avoir des réponses, il devait trouver d’autres lumières comme ça. Mais comment ? Elles avaient l’air d’apparaître quand elles le voulaient. Il observa la tour dominant la ville. Et ça, qu’est-ce que c’était ? Qu’est-ce que ça foutait en plein milieu d’une ville ? Il marcha, observant les coins, il avait l’impression de se diriger vers le nord vu la position du soleil juste avant. Le soleil montait petit à petit, lui traversait des maisons, passa devant un commissariat, il commençait à avoir faim. Mais peu importait, il lui fallait des idées. Il marchait, errait, cherchait des repères. Jusqu’à ce qu’il arrive devant une station, une station d’épuration. Une voiture était garé là, grande ouverte. Une voiture de police en plus. Pouvait-il y avoir des flics ici ? Ça pouvait s’apparenter à une bonne nouvelle, mais ça l’énerver plus qu’autre chose. Il entendit des voix en direction de la station. Enfin des personnes, mais par pitié, pas les flics.

Il fit le tour du grillage, jusqu’à trouver un trou dans celui-ci. Étaient-ils passés par là ? Les voix étaient lointaine et résonnaient doucement, il avait l’impression de traquer une proie. Silencieux, discret, les sens en éveil. Ils étaient juste à côté, il le savait. Il avançait en reculons quand il tomba dos à dos avec un homme. Peut-être Dragon avait-il trop les sens en éveil à ce moment-là. Il se retourna vers lui et en une fraction de seconde, Dragon mit le brun à terre. Merde. Mauvais réflexe. Il inspecta autour de lui, personne ne l’avait vu faire. Merde, merde, merde. Son corps avait réagi seul. Il se pencha sur l’homme est inspecta son pouls, heureusement il en avait un régulier. Il mit sa main devant le nez du jeune nez, il respirait. Bon. Que faire de lui ? Il l’attrapa par les pieds et le traîna par terre dans un coin avant de l’assoir contre un mur. A l’abri des regards ni vu, ni connu. Il tapota la tête de l’homme : « gentil garçon. » Puis se redressa avant de s’approcher d’une porte entre ouverte, d’où les voix sortaient.

Il passa une porte puis le noir complet. Seul des voix de femmes résonnaient dans la salle ainsi que ses pas. Puis une sphère lumineuse sous le nez d’un vieux crouton tout ridé. Mon dieu on aurait dit une centenaire ! Bon il y avait une vieille, puis qui d’autre ? Il distinguait la voix de deux femmes plus jeune, heureusement avant de lâcher un léger : « bonjour » pour essayer de paraître poli. Peut-être que ces femmes avaient, elles, les informations qu’ils voulaient contrairement aux deux autres nageurs.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeMar 25 Juin - 16:27

Et soudain, l'ouverture.

Feel the wings of Death on your skin ♫.
C'est exactement ça. Les ailes de la Mort, sur votre peau. Son parfum, dans votre nez, encombrant votre odorat. Son apparence, le vide, noir absolu, vous pétrifiant jusqu'aux os. La Mort était là, fumant sa cigarette. Elle attendait le groupe. Virginie ne l'attendait pas. Virginie retint tant bien que mal un haut le cœur à la première inhalation, et un frisson au premier contact avec l'air froid qui les enveloppa. Elle s'apprêtait à avancer lorsque Noan la bloqua du bras, elle ainsi que la grand-mère. Restez derrière un moment. Je ne veux pas qu’elle voie ça., dit-elle en prenant la canne de la vieille avant de s'engouffrer dans la sombre salle. Cependant, vous connaissez la curiosité des adolescents;


Alors, notre petite tête blonde, timide, ne put s'empêcher de passer l'ouverture, d'un simple pas, pour constater ce pourquoi elle avait été interdite d'accès. Et elle constata à ses dépends que la Mort ne faisait que garder sa proie. Un corps, inerte, un corps, un mort. Quelqu'un qui a perdu la vue. Virginie écarquille les yeux, un haut-le-coeur la prenant une nouvelle fois. L'incursion de trop dans son système respiratoire. Voyez si vous pouvez trouver un interrupteur. Ou si quelqu’un a eu la bonne idée d’a...; le reste de la phrase lui échappa, car déjà elle se précipitait dehors, pour laisser libre cours aux pulsions de son ventre, son coeur, son âme. Tous les trois voulaient la même chose: que ça sorte. Agenouillée dans l'herbe, elle ne se retint pas. Tout sortait, tel un flot. La Mort lui tirait les vers de la gorge. Qu'en penses-tu ? J'aimerais savoir, montre-moi ..., lui disait-elle dans un souffle sauvage.


Les minutes passèrent. Minutes de souffrance, de contractions, de respirations saccadées. De flots, de vides, de bave, de soulagement, de reprise. Jusqu'à ce qu'elle ait reprit son calme, le ventre vide. Vraiment vide. Et la bouche encombrée. Crachat. Crachat. La bouche vide. Pleine de goût. Crachat. Toujours pleine de goût. Tant pis. Elle entreprit de revenir, maintenant qu'elle avait tous ses moyens, et en revenant, elle tomba sur Dragon. Bonjour. Tout simple. Calme. Trop calme ? Il n'était pas effrayé ni dégoûté par la situation ? Virginie le voyait à peine, dans le noir, et la seule chose qu'elle distinguait, c'est qu'il était plus grand qu'elle. Encore. A part la vieille, elle se sentait naine. Elle aurait bien fait la moue, mais c'était pas le bon moment: si elle se laissait aller, elle pourrait continuer à dégurgiter encore longtemps. Sentant le soulagement gustatif dans sa poche, elle s'empressa d'engloutir une pâte de fruits celle-ci, c'était poire- avant de venir se placer à côté de lui, légèrement en retrait. Euh ... b-Bonjour ... Moi, c'est Virginie ... On cherche de la lumière, si vous en avez ..., lui adressa-t-elle d'une petite voix avant de tâtonner à la recherche d'un interrupteur. Qu'elle trouva assez rapidement. Gluant.


Réprimant toute peur, avec la difficulté de la théorie des cordes et le courage des titans, elle poussa le bouton du bout du doigt, limitant son contact du mieux possible, avant de le retirer soudainement et le secouer, dégoûtée.

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Bigoudi
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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeVen 28 Juin - 21:02

La porte s'ouvre. La vieille renonce à toute velléité de compréhension et suit Noan dans l'embrasure de la porte. Elle fronce le nez. Même elle avec son odorat légèrement atrophié, la puanteur ne la laisse pas indifférente. Cette odeur... Elle a un mauvais pressentiment. Très mauvais. Qui s'accentue encore quand elle aperçoit la forme sombre sur le sol, un peu trop humaine et immobile. Un corps. C'est un corps qui est allongé là-bas. Un foutu cadavre. Bigoudi déglutit avec effroi. Peur, la peur s'insinue dans son esprit, l'imprègne, l’imbibe comme de l'eau, jusqu'à y laisser une empreinte indélébile. Mais la vieille femme doit en avoir vu d'autres, hein ? C'est la vie, après tout. La vie est injuste, les enfants. Faudra bien vous y faire.

Elle entend Noan lui dire de surveiller la petite pour l'empêcher de rentrer. Certes, elle n'aime pas les jeunes, mais elle n'est pas sadique au point de pousser une enfant à aller voir un cadavre. Elle hoche la tête et commence à tendre le bras pour barrer le passage à Virginie, et quand elle voit la curiosité dans ses yeux bleus, lui lance un regard furieux qui tiendra lieu d'avertissement à la gamine stupide qui ne voit pas qu'elles essayent de protéger sa santé mentale.

Sauf que la brunette a le culot de lui piquer sa canne. Sa canne ! Priver une pauvre vieille de son support ! Elle en a besoin, sacrebleu ! Ses yeux lancent des éclairs alors qu'elle suit le trajet de Noan avec rage, fulminant. Une nouvelle preuve, s'il en était besoin, de l'égoïsme atterrant des jeunes ! Elle n'en revient pas. Sa canne ! Augmenter les risques qu'elle, Bigoudi, puisse trébucher ou perdre l'équilibre, pire, se blesser, tout ça parce que mademoiselle ne veut pas toucher un malheureux cadavre ! Chochotte.

Toute à sa fureur, elle n'a pas conscience de Virginie qui force le passage, jusqu'à ce que la jeune fille heurte son épaule en se précipitant dehors. Le coup la déséquilibre. Non, peste-t-elle en silence, espèce de petite idiote ! Ses doigts se crispent sur une canne imaginaire, trop habitués à sa présence, tandis qu'elle parvient par miracle à se rétablir en avançant de quelques pas, agitant ridiculement les bras. Elle serre les dents. Sa canne, bon sang ! La vieille marche précautionneusement jusqu'à Noan qui utilise sa canne de façon dégradante. Elle va arracher son précieux à la brune quand son pied se prend dans quelque chose, et, cette fois, elle ne peut rien faire ; elle se voit avec horreur tomber au ralenti et s'écraser au sol, la main toujours pitoyablement tendue vers sa canne. PLAF.

Elle se relève lentement, s'époussette, entend un "bonjour" incongru. Ils ne peuvent pas la laisser en paix ? Saletés. De. Jeunes ! D'un geste sec, elle récupère sa canne, toute son attitude criant "Le premier qui fait un seul commentaire, je le tabasse avec ma canne, puisqu'elle a l'air de pouvoir servir à ramasser des cadavres." Seulement, elle se rend compte de la petite sphère brillante, juste sous son nez. Elle lâche un grognement, un "Bonjour" à l'adresse de celui qu'elle n'a même pas pris le temps de regarder et un venimeux "Tu as de la chance que le souvenir soit là et qu je sois d'humeur magnanime, parce que je te garantis que la prochaine fois tu ne t'en tireras pas comme ça."

Et elle touche la petite luciole.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeVen 28 Juin - 21:17

Elle est satisfaite. Le petit jouet a accepté sa mémoire sans rechigner. Elle n'a plus qu'à suivre ses règles. Et Elle rend la mémoire à Bigoudi, ainsi que deux petites heures...

Bigoudi:

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeLun 1 Juil - 14:42

Non.
Virginie.
Non.
Mais trop tard. Pas le temps de la retenir. Et comment la blâmer de cette curiosité adolescente mal placée ? Poings serrés et jointures blanchies. Un mauvais frémissement s’immisce dans son dos, irrépressible, tandis qu’elle entend les bruits de pas de la blondine s’arrêter dehors. L’entend expulser le peu que son estomac devait contenir. Baisse la tête. La relève trop tard pour empêcher la Grise de tomber. Comme si elle voyait un film défiler. Mais on a coupé le son. Son esprit est comaté.

Le souvenir vient allumer d’étranges reliefs sur les rides de la doyenne.
Et des zones d’ombres plus larges sur le visage de celui qui vient de lâcher un « bonjour » neutre.
Elle n’a pas entendu. On a coupé le son.
Elle ne sent même pas la canne de Bigoudi, que celle-ci récupère en même temps qu'un lambeau de dignité, être arrachée d'entre ses doigts.
Non, non, elle n’a pas entendu… Ne veut pas entendre. Pas cette voix qui semble si froide, mais que quelque part, elle est certaine d’avoir connue comme par un kaléidoscope. Le fragment de mémoire qu’elle tentait d’enfouir en rappelle les nuances. Toutes les nuances. Non. Elle ne veut pas se souvenir. Pas de cette voix non plus. Le son n’est pas revenu. Non.
Noan.

Et puis soudain, ça la frappe ; elle s'ébroue mentalement, et on dirait un automate qui s'éveille. L'odeur est putride. Il a un cadavre à ses pieds. Abjection, votre Horreur. Et il y a ce type louche. Mais surtout, il manque quelqu'un.


Le brun. Où est Stradivarius.

Le temps que les doigts hésitants de Virginie trouvent l’interrupteur...
Elle a pulsé, a franchi l'espace qui la séparait de la silhouette masculine qui se détachait dans l'entrée, s'est plantée devant lui, le poignarde de ses prunelles noires. L'aurait saisi par le col, profitant de leurs tailles presque égales, si elle avait été idiote. Mais elle ne comptait pas offrir de prise facile à quelqu'un de suspect, que de plus elle semblait avoir connu, et surtout qui n'était pas gêné par l'odeur d'un cadavre. Face à lui, elle était très probablement sans défense. À un détail près. La petite lame était toujours logé dans sa main.

Et puis la lumière fut.
Et elle fut incapable de se battre plus longtemps. Dévia soudain le regard.
Non.


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Dernière édition par Noan le Jeu 4 Juil - 14:46, édité 1 fois (Raison : *Ne sait pas lire.*)

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeJeu 4 Juil - 11:43

« Quelle vieille peau de vache celle-là. »
C’est la seule chose qu’il avait envie de dire alors que la vieille touchait son souvenir. Au moins, il y avait quelqu’un de poli ici. La petite voix du nom de Virginie avait l’air hésitante, mal en point. Et la lumière révélant la pâleur de la gamine le confirmait. Le cadavre était maintenant bien visible et justifiait l’odeur qui pouvait pour certains, prendre aux narines. Quelle importance. Il fixait son regard sur cette silhouette frêle qu’il reconnaissait, qui lui était si familière. Sur ces cheveux en batailles, dans laquelle il ne pouvait pas s’empêcher de passer sa main pour dégager une mèche tombée sur son visage. C’était elle. Un poids se retirait dans sa poitrine, une boule s’ôtait de sa gorge. Elle était là, bien vivante. Et même si elle le dévisageait de ses prunelles noires comme un monstre à éliminer, elle allait bien. Enfin, si on considérer qu’être vivant dans cet endroit était allé bien.

Sans un mot, il la prit dans ses bras et la serra au plus fort. Sans penser s’il l’étouffait ou non. Il l’avait cherché partout. C’était brusque, peut-être incohérent d’un point de vue extérieur. Mais la sentir dans ses bras le rassurait.
« Je suis si content de te retrouver. Je t’ai cherché partout. J’avais peur de ce qui t’étais arrivée après… »
Il se tut. Il n’osait pas le dire. Après qu’elle soit blessée à cause de lui. A cause de cette douleur, de ce sentiment de culpabilité qui le dévorait. Il n’avait que peu de souvenir d’elle. Mais ils n’étaient pas brillants. Peu importé s’il perdait toute crédibilité face aux autres dans cette pièce. Peu importait ce qu’il avait fait à cet homme auparavant. Elle était là, avec lui, il allait pouvoir la protéger. Il la serrait encore plus fort avant d’enfouir sa tête dans le creux de sa nuque. Même si elle était grande pour une femme, il avait facilement une tête de plus qu'elle.
« Grande sœur, j’ai eu si peur pour toi… »

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeJeu 11 Juil - 17:00

Un moment de répit.
Un moment de répit dans nos cœurs molestés par la Ville. Qu'entends-je par là ? Que toute la pression, le stress que nous aurions pu accumuler jusqu'ici se vida, petit à petit, en voyant le grand monsieur serrer fort Noan dans ses bras. La serrer très fort, clamant qu'elle lui avait manqué, qu'il était inquiète pour elle, qu'elle était sa sœur. Cette scène chaleureuse occulte peu à peu tout ce que Virginie avait pu vivre ces dernières heures, ne serait-ce que pour quelques secondes. Les voyant, elle sourit. Comme quoi, l'espoir est toujours permis. Peut-être reverrait-elle Gabriel ? Ou June ? Qui sait ... Peut-être trouverait-elle quelqu'un de sa famille, elle aussi ?
Fallait-il encore y être autorisé. Par la Ville.


Petit à petit, son sourire se fit plus triste. Son expression, plus grave, moins enjouée. C'est vrai, eux avaient la chance de se retrouver. Ils devaient en profiter. Mais eux, autour ? Le jeune brun, qui ne sortait pas de sa torpeur là-dehors, avait-il aussi de la famille ? Peut-être que Virginie était orpheline ? Tous les scénarios possibles fusaient dans sa tête, son esprit se déchirant petit à petit en éloignant les plus joyeux, un à un. C'est vrai, quand on a pas ce qu'on imagine, c'est toujours plus simple de se l'imaginer absent. Ou retiré. Ou mort.
Mort, oui.


Elle se surprit à laisser s'échapper une petite larme. Larme qu'elle interrompit aussitôt dans sa folle descente sur sa joue. Elle avait déjà pleuré, elle avait vomi, elle était plutôt fatiguée après avoir échappé à cette énorme bête sachant qu'elle venait à peine de se réveiller d'un séjour plus ou moins inconfortable à l'aquarium. Virginie devait les laisser. Alors elle jeta un œil à la vieille, voir si tout allait bien après avoir reçu son souvenir. Elle avait pas l'air en trop mauvais état. Tant mieux.


C'est un grand bâtiment, ce sas doit mener quelque part ...
Elle se parlait à elle-même, observant la répugnante forme au sol, se bouchant le nez pour ne pas avoir à envoyer la sauce une nouvelle fois. La curiosité était plus forte que la sécurité, et même si elle en faisait un grand détour pour atteindre l'autre porte, elle ne pouvait pas s'empêcher d'y jeter un œil. Deux. Des coups d’œils. Un mort, un vrai. Terrifiant. Bref, passons. Elle arriva devant la porte. Et sans un regard derrière elle, agit.


Elle la poussa.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeJeu 11 Juil - 20:25

Un souvenir ? Oui. Il s'arrêta juste devant Virginie, avant qu'elle ne pousse tout à fait la porte.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeJeu 11 Juil - 23:25

Elle serre sa canne entre ses mains tremblantes lorsqu'elle émerge du souvenir. S'accroche désespérément à ce bout de bois qui est son seul point d'ancrage avec la réalité. Et dont l'absence est le pont qui la relie au passé. Il lui faut du temps, à la vieille, du temps pour reprendre ses esprits, pour comprendre. Puis le mépris, la colère et le sentiment d'injustice la submergent, comme la dernière fois. Elle lui aurait fait avaler son uniforme, à ce jeunot qui se croyait tout permis parce qu'il était policier. Et censé rendre la justice mais même pas fichu de lui rendre sa canne ? Ben tiens. Elle leur aurait fait avaler sa béquille, à ces graines de délinquants. Des arbres de délinquants, même. Tous les mêmes. Puis le détail la frappe. Mme Lawford. C'est elle, c'est son nom. Pas complet mais c'est son nom. Enfin, elle déteste le travail pas terminé, et le travail de retrouver son nom ne l'est qu'à moitié. Elle sera donc Bigoudi en attendant d'être QuelqueChose Lawford.

Regardant autour d'elle, la vieille femme accroche rapidement la scène d'un regard. D'abord le jeune homme blond qui serre Noan dans ses bras en lui disant qu'elle est sa sœur. Parce qu'une seule, ça ne suffisait pas ? Que de sentimentalisme débordant. Il n'a pas réfléchi trois secondes pour se dire qu'elle ne se souvenait peut-être pas de lui. Et manque de jugeote. On est bien partis. Puis Virginie qui traverse la pièce et va pousser la porte en face. Au moins elle bouge, elle. Pas si mal cette petite finalement. Elle ne parle pas trop. C'est pourquoi la vieille lui tapote l'épaule en signe d'encouragement - pas longtemps, horreur, toucher un jeune - avant d'étouffer un monumental bâillement. Elle se sent si fatiguée, d'un coup.

Et tellement peu consciente de ses mouvements que sa main agrippée à la canne vient heurter ses dents au lieu de simplement se lever. Dents qu'elle voit avec horreur tomber par terre. "Ch'est... ch'est un dentier..."Elle a un dentier. Enfer et damnation. Tout ce qui sort de sa bouche devant cet abominable fait est un charabia plein de "ch" : "Et voilà, che chuis j'une pauvre vieille chans dents et chans mémoire dans une chtachion d'épurachion à l'abandon, avec un cadavre ! Et pas un cheul de ches cheunes qui daigne m'achichter ! Chochiété égoïchte ! Et la cholidarité, chacrebleu ? Ch'est tou'ours pareil ! Chaletés de dents ! Cha vous amuje, hein ?" Elle ne sait même plus si elle parle aux dents ou aux jeunes. De toute façon ces derniers n'ont certainement rien compris à ce qu'elle a vainement tenté d'articuler.

Alors, après s'être couverte de ridicule pour la deuxième fois en deux minutes, elle décide qu'il est temps de tirer sa révérence et d'aller faire un somme. Même si elle s'appelle Mme Lawford. Elle ramasse le dentier, le fourre dans sa bouche avec dégoût, et ressort de la station sur un dernier "Je vais faire un somme dans la voiture. Explorez bien, les jeunes." Même plus la force de mettre du mépris dans le dernier mot. Elle atteint la voiture en titubant et s'affale sur la banquette arrière où elle s'endort immédiatement, misérable vieille carcasse moquée par la vie.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeVen 12 Juil - 14:44

La porte s’ouvre sur l’extérieur, plus précisément sur une estrade métallique qui surplombe quatre grands bassins d’eau. L’eau est sombre et stagnante, des formes sombres flottent à la surface. Si les humains faisaient attention, ils pourraient voir quelques bulles remonter régulièrement à la surface de l’eau plane. En descendant les escaliers mécaniques, on se retrouve près d’une sorte de turbine qui ne marche plus et un peu plus loin un bâtiment se dresse. Regroupant sûrement le bureau du directeur et les bureaux des ouvriers.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeVen 12 Juil - 16:31

Ce serait toujours la même chose. La peur la tenaillerait toujours. Continuerait encore longtemps. Le terrain de jeu était créé dans cette perspective, non ? Au lieu que de trembler, elle restait sans réaction aucune dans les bras du blond. Pétrifiée, alors que sa chaleur familière l’entourait. Elle fixait toujours le sol, les yeux exorbités.
Mais dis-moi Noan. Pourquoi ? Pour quoi ? Y avait-il seulement une raison à tes actes ? C’est de ce qu’il représente que tu as peur ? Est-ce-qu’il n’est qu’un lien vers le passé, pour toi ?
Une tête se pose, lourde, sur son épaule. Ses doigts ont laissé échapper la petite lame. Ses mains se lèvent, tremblantes, enserrent le torse de son frère. Accrochée, ayant cessé de trembler. Non. Il n’est pas que. Elle est à deux doigts de céder, choc émotionnel. Enfouie dans la chevelure blonde, elle tente d’articuler, la voix brisée par moments.

Tu sais quoi ? T’es le seul dont je me souvienne. À part un souvenir diffus au réveil, je t’ai à peine entendu, alors que je comatais à l’hosto après avoir foutu mon nez où il fallait pas.

Il avait vu sa cicatrice, il savait à quoi elle faisait référence
.
Une douleur la prend à la poitrine. Ça ne partirait jamais. Mais ça ne l’empêcherait pas de recommencer. Elle murmure à présent.

Et j’aurais de loin préféré ne pas te voir.

Pas le voir ici. Qu’il soit en sécurité, qu’il n’ait pas à se mettre en danger. La fin de sa phrase a fini étouffée. Une larme aura finalement réussi à faire son chemin ; elle n’y prête pas attention, voudrait rester encore longtemps comme ça. Ne prête attention à rien d’ailleurs, il est devenu le seul repère auquel elle se raccroche. Se détache pourtant, avec hésitations, juste le temps de voir passer la Grise, défaite. Euh ? Faisant quelques pas, elle s’arrête près de Virginie et son souvenir. Pose une main douce sur son épaule. Avise ses grandes pupilles bleues.

Ce n’est pas parce que personne ne t’attend que tu es seule.

Avant de la laisser en tête-à-tête avec son passé. L’image de son sablier flotte dans son esprit. C’est brusque, mais il n’y a pas de temps à perdre, et elle ne compte pas se détourner de son but. L’exploration de ce lieu en fait partie. Finissant de pousser la porte entrouverte par Virginie, elle s’engage, cligne des yeux tandis que ceux-ci s’adaptent à la lumière. L’air ne pue enfin plus la mort. Plutôt l’eau croupie. Logique. Ses talons la gênent, sur la surface de la passerelle. Question timide, adressée à son frère cette fois.

Tu t’es choisi un nom, ou…?

Ou tu te souviens du tien.

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MessageSujet: Re: Press « enter » to start.   Press « enter » to start. Icon_minitimeDim 14 Juil - 17:47

Un appartement, impersonnel, avec une multitude de cartons, un lit au ras du sol, et lui au milieu. Il écoute. Un bruit le gêne, tant pis, il est capable d’occulter la réalité un moment. Musique . Ses doigts courent sur le manche du violon, l’archet frotte doucement les cordes, tirant à l’instrument des sons bien meilleurs que cette perceuse à côté. Puis un autre élément vient éclater sa bulle. Il s’approche de la porte…

…et ouvre les yeux.

Stradivarius se redresse lentement, grimaçant lorsqu’une pointe de douleur lui transperce le crâne. Il tâte avec précaution l’endroit sensible et rencontre les contours d’une bosse toute fraîche. Qu’est-ce qu’il s’est encore passé ? Ce n’est pas tout à fait de l’agacement, plutôt de la résignation. Résignation qui coule de source puisqu’il est à présent complètement seul – avec son violon – et appuyé contre le grillage de la station d’épuration. Le brun se relève en chancelant. Les brumes de son souvenir refont surface par intermittence. De toute évidence, il venait d’emménager et sa voisine était venue le voir. Rien de plus évident. C’est comme un puzzle. En quoi devrait-il être perturbé par un souvenir ? Il ne va pas avancer en restant à côté de ce grillage.

Le violoniste remarque que les portes de la station se sont ouvertes. Il s’engouffre dans le bâtiment, remarquant au passage que quelqu’un a vomi à côté de l’entrée. L’odeur nauséabonde à l’intérieur le fait tousser. La lumière étant allumée, il ne lui faut pas bien longtemps pour voir ce qui engendre cette horrible puanteur. Le calme dont il ne se déleste jamais disparaît le temps d’un : Oh merde ! qui résonne dans toute la salle. Le sang qui imbibait le sol n’est pas le pire. Le pire a dû engendrer le vomi à l’entrée, le pire a le double effet de vouloir le faire s’en-aller d’ici très vite et de l’attirer irrésistiblement. Le pire est un cadavre et pas de ceux que l’on maquille avant de les présenter à leur famille pour un dernier adieu. L’aimantation prime sur la répulsion et il s’en approche doucement, en évitant de respirer par le nez. La curiosité est un vilain défaut, c’est souvent ce qu’on dit. Stradivarius s’approche pas à pas du macchabée, ses Doc Martens couinant sur le sol. Il a l’impression que quelqu’un l’a roulé jusqu’au mur.
Finalement, il arrive devant cette chose qui le dégoûte tout en lui inspirant une certaine pitié. Cette chose vivait, avant. Cette chose était un être humain, avant… avant d’être ça.  
Il est tenté, un infime instant - double croche pointée , de se pencher et de fouiller dans les poches du cadavre, pour en savoir plus, mais un léger mouvement à seulement quelques centimètres de lui lui fait prendre conscience qu’il n’est pas seul et que son comportement est franchement étrange.

- Virginie.

Elle fait face à un souvenir, comme lui juste avant. A la lumière blafarde, il remarque qu’elle est vraiment très pâle et il pose une main sur son épaule. La laisse en place et fait :

– Je suppose que la vieille dame et Noan sont passées par cette porte.

Il entend cette dernière parler et aperçoit vaguement qu’elle parle à quelqu’un de beaucoup plus grand, sur une passerelle après la porte. Si c’est celui qui lui a tapé sur la tête, il entendra de ses nouvelles. Mais plus tard.

– Dis-moi si je dérange, mais je préfère rester avec toi. Je ne vais quand même pas te laisser poireauter toute seule avec ce machin juste à côté.

Machin qui l’intrigue de plus en plus, en plus de le dégoûter. Curiosité morbide  

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