Esprit, es-tu là ?

06-08h
Un gémissement s'échappa de ses lèvres. Un reniflement des plus gracieux s'éleva, tout de suite, après. Le jeune homme se redressa péniblement en lâchant un magnifique Putain, fais chier. Ouvrant et fermant les yeux plusieurs fois, il regarda autour de lui. Où était-il ? Et où étaient les trois autres ? Ces questions se mêlaient à ses interrogations sur son état. Les crocs. Et visiblement malade. Tout pour plaire en somme. Dans son esprit, il y avait deux choses qui comptaient : trouver de la bouffe et un paquet de mouchoirs. Mais où chercher ? Jetant un coup d'oeil autour de lui, il étudia l'endroit. Il se trouvait dans une pièce qui ressemblait à une chambre. De la végétation s'était invitée, en ce lieu, à son plus grand étonnement.

Rester ici ne servirait à rien. Enchainant reniflement sur reniflement, le jeune homme passa la porte de la chambre.

« - Y A QUELQU- »

Pas le temps de finir sa phrase, une quinte de toux le prit. Main refermée en poing devant la bouche, il se racla la gorge. A ajouter à la liste des produits à trouver, du sirop. Toutefois pour être certain de tomber sur le quelqu'un, il n'osa pas bouger. Ainsi planté dans un couloir, il regardait à droite et à gauche avec l'espoir, qu'une porte s'ouvre.

Il se réveilla énervé. Il l’avait perdue ! Il l’avait lâchée ! Il était indigne d’être aimé ! Il s’en voulait, s’en voulait tellement. Il se leva d’un coup. Il l’avait senti immédiatement, elle n’était plus contre lui. Son petit corps chaud s’était envolé. Il était incapable ! La colère monta d’un bloc. Il faisait moins froid que lorsqu’il s’était endormit. Mais ça n’avait aucune importance et ça n’arrivait surtout pas à le calmer. Une chaise se trouva devant lui. Il regarda sans comprendre. Où était-il ? Avant maintenant il n’avait pas fait attention à l’endroit où il se trouvait, convaincu qu’il avait simplement laissé tomber la petite fille. La rage de n’avoir pas résisté au sommeil l’avait prit aux tripes. Il regarda autour de lui, une faible lumière passait au travers des fenêtres. Il était dans une maison. Soit. Il était si loin de Virginie. Il l’avait lâchée, abandonnée. Stupide comme est Gaby, il ne se prit pas la tête à se demander pourquoi était là et non sur le train. Il ne cessait de se répéter que c’était de sa faute rien qu’à lui.
Une chaise. Cette même chaise. La rage. Il empoigna la chaise et la fit voler jusqu’au canapé ! Ce n’était pas très gentilhomme et ça ne lui calmait même pas les nerfs. Il enfonça son poing dans le mur d’à côté, ne ressentit rien. La rage était toujours présente. Une planche craqua à l’étage. Virginie ! Sans attendre, Gabriel monta 4 à 4 les escaliers avant de tomber nez à nez avec quelqu’un en tenue orange. Lui ! C’était de sa faute à lui toute cette histoire. Il le regarda une seconde à peine et la rage reprit pleinement sa place dans ses tripes. Lui ! Gabriel se jeta sur le pauvre innocent, l’empoigna par le col, le plaqua contre le mur et lui jeta à la figure :
« T’as fais quoi de Virginie ! Où est-elle ?! »

Ce qui était sûr c’est que si l’autre ne lui répondait pas, Gabriel le tuerait purement et simplement. Il était hors de question qu’il ait abusée de Virginie ou je ne sais quoi d’autre. Si ça se trouve, il avait aussi abusé de lui. Cette idée révulsa Gabriel qui réaffirma avec plus de haine sa poigne.

Un bruit lui fit tourner la tête mais le jeune homme ne bougea pas. Ses sourcils se froncèrent à la suite. Les pas venaient de son côté, cependant il préférait camper sur sa position. Et à vrai dire, il ne fut pas déçu. Un garçon déboula telle une furie pour se jeter sur lui. Plaqué contre le mur, sa mâchoire se crispa. Il n'était pas en état. Il sentait quelque chose reprendre le dessus. Marre, nouvelle situation à la con, au lieu de répondre, sa tête fit un brusque mouvement en avant. Un superbe coup de tête dans celle de l'inconnu avant de le repousser avec violence, immédiatement après.

« - Non mais tu calmes tes ardeurs, espèce de cinglé ?! C'est qui, Virginie ? Ta copine ? Je sais même pas qui s'est. Je sais même pas qui t'es ! »

Tout en se massant le front, il s'avança rapidement vers les escaliers. Son état n'était pas glorieux et en plus, il ne faisait rien pour l'arranger.

« - Si j'avais pu rester avec les autres, j'aurais pas été dans cette merde... »

Ce grognement accompagna sa descente des escaliers. Bae, Poké, Froufrouman, où se trouvaient-ils en ce moment ? Arrivé en bas, il lâcha un soupir avant de se décider à fouiller les pièces. S'il se trouvait au rez-de-chaussée, ça signifiait que la cuisine n'était pas loin. D'abord manger et chercher à s'équiper. Le chevelu blond leur avait parlé de loups après tout. Se hâtant, il débarqua dans la pièce convoitée et se précipita sur un placard. De temps à autres, ses mains essuyaient ses yeux et ses joues. Sa première inspection des placards lui permit d'en déduire qu'il n'avait pas envie de faire la cuisine. Attrapant un paquet de biscottes dans un laissé grand ouvert, il tira sur la poignée d'un tiroir à la recherche d'un couteau. Tant que l'autre excité restait loin de lui, tout irait bien.

Il faisait noir et l'ambiance était humide.Elle se réveilla en grognant, massant sa tête et plus particulièrement son oreille droite en gémissant, remarquant de petites taches de sang sur ses doigts,et tâta la tige métallique qui traversait son arcade. "Super...encore un coup de poing dans l'oreille...?"..fut-sa première pensée avants de se redresser en écarquillant les yeux.

La jeune fille se redressa en inspectant les alentours, sur ses gardes.Une pièce à l'abandon..Elle huma l'air, et l'odeur sentait le renfermé et la végétation, expliqué par les plantes qui avait pénétré le bâtiment. Soudain, des bruits , des voix d'hommes et de luttes, de cris.
Elle prit le pied d'une chaise, le déboîtant en frappant violemment du pied avants de rejoindre les voix, la barre de métal rongé dans la main.

-"C'est quoi ce bordel ? Vous êtes qui, et on est ou ? "

Elle les regarda, abaissant sa capuche pour les observer.
Paumés. C'était le mot pour les désigner, eux aussi.

-"...Laissez tomber mes question...je suis le comte. Comment je peux vous surnommer...le rageu et le tuberculeu ?" Elle souriai, ayant reposé son arme improvisée. "En tout cas, enchantée .

Le réveil est dur. Et même froid. Le gosse ouvre les yeux sur peu de lumière. Il grogne assez pour sentir sa gorge sèche. En se redressant il remarque se trouver dans une baignoire. Normal. Y a du bruit en bas, et ça, ça l’aide à savoir qu’il est à l’étage. Dans une salle de bain, donc. Mais pourquoi il dormait là? Il reste un moment assis dans cette baignoire, prend le temps de bailler et s’étirer. Y a une marionnette au tissu à moitié coincé dans sa poche mais se tenant quand même prête à tomber. Il la tire et l’examine en se levant. Il manque de se vautrer en touchant enfin le sol, à cause de sandales bien trop grandes pour lui. Mais heureusement il s’est rattrapé au lavabo, et là il a même le droit de voir son reflet dans un miroir. Trop bizarre. Obligé de se mettre sur la pointe des pieds pour voir dès le menton.

_ C’est ma tête ça?

En plus il a un masque autour du cou, à l'air plutôt drôle d’ailleurs. Il décide de le coller sur sa face et préfère le résultat. Sa main dans la marionnette en forme vague de chat, et remettant ses pieds au mieux dans ces sandales trop larges, il s’avance vers la porte. Celle-ci franchi, les bruits de l’étage en dessous sont plus fort. Plus qu’à trouver l’escalier pour descendre, du coup.

Au bout du couloir il était là l’escalier, et il dû le descendre très prudemment, toujours à cause des sandales. Sérieux, pourquoi il portait ça? Enfin, au milieu des marches, il les enleva parce que c’était agaçant à force.

Il rejoignit une salle ou trois autres personnes se trouvaient. Tous des grands. Et qui se criaient dessus ou disaient des trucs il savait pas trop quoi mais s'en fichait un peu en fait.

Sans même chercher qui ils étaient, ni rien, il cria pour être sur de se faire entendre:
_ J’ai soif!

HJ:

D’accord le coup n’était pas prévu. D’accord Gabriel avait lâché le gars en orange sous le coup. D’accord il avait reculé. Il le regardait sans comprendre. Etait il aussi faible que cela ? Sa tête lui tournait et son humeur lui jouait des tours. Il était calme maintenant. Surtout que le footballer croyait le garçon qu’il avait agressé. Stupidité ? Peu importe. Ces nerfs étaient calmés s’était tout ce qui comptait. Le présumé violeur était descendu dans le salon. Gabriel l’avait regardé faire sans bouger. Il se sentait fatigué, stone, morose.
Il émergea doucement lorsqu’une jeune femme arriva. Si c’était elle le kidnappeur, pas de soucis Gabriel resterait de plein grès. Elle n’était pas bonne ou bien foutue, enfin elle était cachée sous ses vêtements de garçon. Rousse de première vue avec des yeux verts. Elle pouvait être très bien foutue mais il n’allait pas lui sauter tout de suite dessus non. Ce nouvel saut d’humeur commença à inquiéter le jeune homme, il lui semblait qu’il était incontrôlable. Il sourit voyant la jeune femme avec son bout de bois et ses questions. Elle semblait aussi pommée qu’eux. Elle prit le surnom comte. Elle fit une blague et Gabriel sourit. Oh oui il lui sauterait bien dessus. Le ‘’orange’’ était en bas de toute manière et il y avait des lits dans cette maison.
« Moi c’est Gabriel enchanté. »

Il s’approcha et lui fit la bise, sans gêne. Puis ils descendirent rejoindre l’orange. Dans ce silence improvisé, Gabriel se rappela le paquet blanc qu’il avait sur lui. De la drogue. Il ne mit pas longtemps à comprendre : le manque. C’était sûrement ça qui avait provoqué ces sauts d’humeurs. Se rappeler du paquet lui donna plus qu’envie. Son cerveau en demandait et ses mains tremblaient mais il ne pouvait faire ça lui de suite ici. Il prétexta une envie de toilette et s’apprêtait à remonter lorsqu’un petit déboula des escaliers. Il sourit. Le petit cria qu’il avait soif. Gabriel tremblait trop pour le prendre dans ses bras, malheureusement pour lui. Il ébouriffa les cheveux du garçon et demanda :
« Quelqu’un sait il si l’eau est potable ici ? Si oui il faudrait lui en donner. »

Lorsque le garçons qui semblait auparavant énervé lui fit la bise, elle se sentit un peu soulagé, au moin, il était plus calme et elle pouvait se détendre un peu. Elle observa rapidement ses tremblements..ça lui rappelait des souvenirs, mais, c'était encore trop emmêlé, trop embrouillé dans sa tête.
Elle se tourna alors vers le petit garçon, s'accroupissant pour se mettre a sa hauteur.

-"Désolée, je n'ai pas encore goûté l'eau, si tu veux, je vais la tester.
Remarquant alors ses sandales trop grandes, elle enlevas ses docs marteens et les mit aux pieds du petit garçons avants de le prend sur son dos, restant pieds nus.

-"Elles sont beaucoup trop grandes pour moi aussi, c'est du 37...mais elles te protégeront mieux les pieds et les chevilles.Bon, au pire, si tu meurs de soif, on te mangera ! Ajouta t-elle avec un sourire laissant entrevoir un piercing au dessus de ses incisives.

-"Gabriel, tu as vu d'autres gens par ici ?" Un visage de nouveau sérieux scrutait celui de son vis a vis. "Je vais vérifier si l'eau est potable..tu en as besoin et le morveux aussi.On a besoin d'une réserve de toute façons.

Tel un guerrier, il se tenait là, les jambes écartés; fixant les adversaires les sourcils froncés même si ça pouvait pas ce voir à cause de son masque. Comme armes il avait un chat de tissu dans la main gauche et des sandales beaucoup trop grandes dans la main droite. Peut être un peu ridicule, mais il devrait pouvoir se protéger vite fait s’ils essayent de l’attaquer, en leur balançant les sandales à la figure. Et ensuite il lui resterait plus qu’à fuir.

Oui. Voilà ce à quoi il pensait en criant « J’ai soif ».

Alors quand l’un des grands s’approcha de lui il se tenait prêt. Mais là un truc ne s’est pas passé comme le gosse pensait. Au lieu de serrer son poing ou de sortir une arme énorme d’un endroit qui n’aurait pas pu le contenir, il lui posa simplement la main sur le haut de la tête. Et massacra ses cheveux, au passage. Le gosse, un peu perturbé, ne savait plus s’il s’agissait d’une attaque et auquel cas il devait riposter, ou pas.

Ébaubi, il resta là un moment la bouche ouverte même si encore ça ne se voyait pas pendant que celui qui lui a assassiné les cheveux demandait de l’eau pour lui. Se méfiant encore un peu quand même il s’imagina que ce devait être une attaque fourbe qui fait genre qu’ils sont amis pour lui faire baisser sa garde et ensuite le poignarder dans le dos. Ou un truc comme ça.

Mais en même temps il a pas eu le temps d’y penser plus parce que là c’est la seule grande qui est une fille qui se mit près de lui sans même qu’il la voit venir. Genre, d’un coup, comme ça. En plus elle retira ses chaussures et le força à les porter. Une seconde attaque fourbe?! Il pigeait trop pas. Et là. Elle lui dit, en souriant, que s’il meurt de soif ils le mangerait. IL EST TOMBE DANS LA MAISON DES TROLLS. C’est possible une malchance pareille?!

En plus, attend, eh. Il est sur son dos là? Attend, attend! Quand est-ce que ça s’est fait? D’accord, panique dans la tête du mioche. Il est en train de se faire enlever par des trolls qui vont attendre sa mort pour le manger! C’est la fin du monde!

Ne réfléchissant plus, dans la panique la plus intense qui lui est donné de se souvenir, il se tortilla dans tous les sens, tentant ainsi de faire perdre l’équilibre de sa ravisseuse, et réussit, en lui donnant des coups de pieds chaussés par la troll; et retomba au sol.

Bien sur il se fit mal dans sa chute, mais bon, il avait maintenant une chance de s’enfuir. Se ramassant il regarda en vitesse autour de lui pour y trouver une porte et courra vers elle en hurlant. Tiens, d’ailleurs, ça faisait combien de temps qu’il hurlait comme ça? Il avait pas fait attention. Son cœur bat tellement fort qu’il a l’impression qu’il va lui sauter hors de la poitrine. Et ces chaussures l’empêche d’aller plus vite que d’habitude et il doit se rattraper à chaque fois qu’il manque de tomber.

Enfin, si t’as compris, il fuit, super effrayé. Et il atteint la sortie (l’entrée, aussi) de la maison.

Une nouvelle voix résonna. À l'oreille, il pouvait deviner qu'elle appartenait à une fille mais ce n'était pas celle de Bae. Le surnom entendu le fit sourire. À croire qu'il finirait avec une longue liste de pseudonyme dans cette ville. Une biscotte nature dans la bouche, le jeune homme regarda l'autre garçon et la jeune fille arrivée. L'observant distraitement, il finit par baisser la tête. Son ancien agresseur, ce qui n'était pas plus calme. Pour son cerveau, ça rassemblait à une bonne dose de répit. Soudain, une personne supplémentaire indiqua sa présence par une exclamation, cette fois-ci. Un enfant apparut. Mais pas le temps de répondre que la demoiselle parlait. Comme un spectateur non concerné par la scène se déroulant sous yeux, il les détallait. C'était étrange. Gabriel, puisque la fille l'avait appelé ainsi, tremblait. En plusieurs minutes, son état avait changé. Instabilité ? Autre chose ?

En tout cas, le spectacle se termina par un cri et une fuite, imprévisible, du petit. Pour agir de la sorte, il fallait vraiment qu'il ait la trouille. Avec nonchalance, le brun s'avança.

« - Hey, petit, t'es sur que c'est une bonne idée de sortir seul ? Tu pourrais te faire bouffer par un loup ou une autre bestiole tout aussi sympathique... »

Enfin ce n'était pas lui qui allait le retenir. Il n'était pas une baby-sitter et puis c'était un truc de fille, ça, surveiller les gosses. La preuve, la rousse s'était occupée de lui spontanément. Se retournant vers les deux autres, il finit par se diriger, à nouveau vers la cuisine. Son corps s'approcha d'un évier et il en tourna le robinet. Rien.

« - Et pour l'eau, va falloir oublier. Par contre, il y a deux placards que j'ai pas fouillé. Il y a peut-être des bouteilles d'eau ou de jus de fruit dedans... »

Son regard coula en direction du dénommé Gabriel.

« - T'as besoin d'eau ou de médoc ? »

HJ:

Comte prit le garçon sur son dos. Gabriel fut soulagé, il pourrait prendre sa drogue tranquillement et ainsi arrêter ce tremblement incessant. Et ces sauts d’humeur surtout. Elle lui posa une question il la regarda sans répondre. Il n’était pas concentré, il n’avait pas écouté ce qu’elle avait dit, il avait simplement entendu son prénom. Drogue. Ce seul mot faisait le tour de son esprit. Il essaya de se concentrer. Elle prenait soin du garçon elle voulait lui donner de l’eau.
« Tu peux répéter la question s’il te plait, j’ai pas fais attention. »

Gabriel vit le petit garçon talonner la jeune demoiselle puis tomber sur le sol. Sa bouche s’ouvrit en o de surprise. Le petit garçon s’en allait en courant vers la porte. Gabriel s’élança à sa suite. Il en avait trop vu. Il avait peur pour le petit garçon. Les paroles du gars en orange lui firent encore plus peur. Gabriel se tint devant le garçon.
« T’inquiètes pas ! Il ne va rien t’arriver. Je te le promets»

Il était doué avec les promesses celui-là. Arriverait-il à les tenir un jour ? Sur le moment il s’en fichait. Il voulait juste que tout le monde soit bien tranquille à l’intérieur, calme et en sécurité. Il pourrait prendre sa drogue et revenir l’esprit un peu plus clair. L’orange essaya le robinet. Aucune eau. Merde ! Il fallait vraiment qu’il prenne sa drogue et il avait peur pour le petit. Il lui barrait toujours le chemin.
« Comte tu pourrais t’occuper du petit gars ? Le laisse pas sortir. C’est dangereux dehors. Le mec en orange, je ne connais pas ton pseudonyme. T’inquiètes pas pour moi je vais bien. Essaye de trouver de quoi le faire boire il a l’air assoiffé. Je reviens rapidement ! »

Il monta 4 par 4 les escaliers, rentra dans une chambre. Sur la photo avec la petite fille il y mit un peu de poudre. L’idée : la survie. Il devait donc en prendre le moins possible. La photo où il était avec un gars lui servit de sniffer. En quelques secondes s’était bon. Il fallait le temps que la drogue fasse effet mais ce n’était pas long généralement, enfin de ce qu’il pensait se rappeler. Il remballa ses affaires, prêt à sortir. Il ne tremblait plus, rien que prendre sa drogue l’avait calmé.

Elle fit s'asseoir l'enfant, demandant au garçon en orange de le surveiller.
-"Excuse moi de t'avoir effrayé...j'ai un humour de merde...je te promet qu'on ne te mangera pas...on te protegera, t'en fais pas..je reviens vite.Le toussif..je sais que tu ne te sens pas concerné, mais s'il te plait, surveille le et veille sur lui, au moin le temp que je revienne..

Elle monta les marches en faisant attention a ne pas blesser ses pieds nus, marchant sur la pointe,esquivant les débris et les plantes.Suivant l'odeur du premier garçons a travers l'atmosphère étouffante de l'étage, elle ne tarda pas a le retrouver,entrant dans la pièce.

-"J'avais un doute en te voyant trembler."

Elle s'accroupit sur le sol,massant son flanc gauche.
-"Il à une sacré force dans les pieds, ce petit.. sourit-elle, "Tu vas mieu ?...il faudra...songer à te sevrer si la situation continu.

Se relevant, elle lui tendit une main avec quelques traces de brulure, son sweat revelant un poignets aux multiples cicatrices horizontales.

-"Viens, on va les rejoindre.On restera ensemble."

Mince, ils l’ont eu. L’un des grands lui a barré le chemin et demande à la fille troll de s’occuper du gosse, de l’empêcher de sortir. Et le gosse il aime pas ça. Il promet qu’il va rien lui faire mais il ne faut jamais croire les trolls, ils sont dangereux! En plus leurs promesses ils les tiennent jamais. En plus ils ont aucune raison de le protéger.
Franchement, qu’est-ce qu’il fout là? Comment il est arrivé dans la maison des trolls d’abord?

Y a rien qui lui revient.

La troll le chopa et le força à s’assoir. Si elle force trop il la mordra, voilà ce qu’il ferait, ouais. En plus l’autre ment. Mais maintenant c’est plus la peine, il sait très bien qu’ils veulent en faire un prisonnier pour ensuite le manger. En plus il n’a même pas besoin d’être engraissé ou alors de presque rien parce qu’il a déjà de la chair sur les os. Fallait que ça ce passe mal jusqu’au bout, alors!

Mais maintenant elle part comme le premier troll, le laissant au dernier troll dans la pièce. Comme si il allait se laisser faire! Fixant le méchant troll en orange, il cherche une autre sortie. Mais d’abord il part se réfugier à l’autre bout de la salle, histoire que l’autre le chope pas lui aussi. En plus avec ses sandales et le chat ça lui laisse aucune mains de libres, il peut pas faire grand-chose. Est-ce qu’il a toujours la poisse comme ça?

Il lui lance, à l’autre, un « M’approche même pas toi! » empli de désespoir. Et s’agenouille, attendant un moment où il pourrait s’enfuir.

Doucement, deux souvenirs s'avancèrent et commencèrent à flotter près de Gabriel et Comte...

Ainsi se retrouvait-il avec un autre Tom Pouce. Évitant tout soupir à fendre l'âme, le morceau de Cheddar géant se laissa tomber sur le sol. S'adossant contre le mur délabré, il posa le paquet de biscottes sur sa droite. Vu la facette craintive du petit, ce dernier ne risquait pas de l'embêter. Ce qui sonna comme une pseudo menace déclencha un rire chez le brun. Jambes pliées, bras posés sur ses genoux, il se contenta de fixer l'enfant, tout en murmurant.

«- Pourquoi on me refile les gosses ? Y a pas marqué frangin sur mon front... »

Ou alors avec une encre seulement invisible pour les autres. Pendant qu'il réfléchissait, ses yeux ne quittaient pas la demie-portion. Doucement, un de ses bras bougea et une main disparut dans une poche. Une minute plus tard, le contenu était étalé entre ses jambes. Avec les derniers évènements, il n'avait pas vraiment eu le temps de se pencher sur ses possessions, pourtant palpables dans ses poches. Le porte-clef lui tira un sourire mais le bout de papier extirpé attira son attention. Ses paupières se baissèrent faiblement. Brusquement, le brun rangea ses affaires et se releva sans un mot, direction les placards. L'inspection du premier ne donna rien mais le second lui permit de découvrir une bouteille de jus de fruit.

Soit il la faisait rouler jusqu'au petit, soit il la posait à une distance raisonnable afin qu'il ne se sente pas en danger. Optant pour la dernière possibilité, le jeune homme plaça la bouteille sur le sol avant de s'éloigner et lancer.

« - Je sais pas ce que tu t'imagines, ni depuis combien de temps, tu es dans cette ville mais il vaut mieux que tu restes avec des gens... »

Ses yeux balayèrent le salon. Son programme avait changé. Il avait le sentiment, non, la certitude, qu'il ne trouverait rien ici. Toutefois, il devait se préparer un minimum. Dans sa tête, une liste se dressa. Entamant une fouille règle dans le salon, il souleva les coussins du canapé, ouvrit les tiroirs d'une commode sans les refermer après. Il fouinait, cherchait ce qui pouvait lui être utile. Ses gestes vibraient d'empressement, d'impatience. Et cette petite voix, inaudible pour les autres, lui intimait de faire vite.

Il rangeait ses photos et jeta un dernier coup d’œil à l’homme qu’il prenait dans ses bras. L’aimait-il vraiment ? Tout était si confus mais il était calme maintenant. L’escalier grinça. Quelqu’un montait. Gabriel rangea rapidement son paquet, pas assez vite. Comte était là. Elle le vit. Il la regarda, honteux. Qui était-il ? Un drogué ? Un Gay ? Les larmes perlèrent dans ses yeux. Il voulait comprendre. Il en avait marre de jouer.

Comte était arrivé. Elle avait su en le voyant. Elle s’accroupit à ses côtés, il était toujours assit sur le lit. Il regardait le sol mais elle était arrivée devant ses yeux. Les larmes perlaient toujours dans ses yeux. Il avait honte et il ne voulait pas laisser ses larmes tomber. Elle était prête à vouloir l’aider et elle lui tendit la main. Une larme coula. Il refoula les autres. Il inspira profondément. Son bras était marqué de cicatrices. Gabriel ne put s’empêcher de suivre doucement les marques avec son index. Puis il lui prit la main et lui sourit. Merci murmura-t-il très doucement.

Main dans la main, ils sortirent de la chambre avant de tomber nez à nez avec des boules jaunes. Gabriel regarda Comte. Était-elle nouvelle ou non ? Au cas où. Il lui expliqua toujours dans un murmure :
« Ces sphères jaunes sont nos passés. Touche-la, il ne t’arrivera rien. Ais confiance. »

Il ferma les yeux, garda dans sa main celle de la jeune femme et son autre toucha le souvenir.

A voir ses yeux, Gabriel était..vraiment perdu, et honteux. Avants de saisir la main tendue, il effleura les marques qui mutilaient l’intérieur du bras de la jeune fille, des marques de cutter ou d'autres objets tranchants, visiblement, avants de serrer sa main.Ce contact la surprit, mais le toucher était chaud, et ne contenait pas de dégoût..alors..ça allait..

-"...On a tous une croix a porter...la drogue, t'as pas a en avoir honte, tu en as apparemment eu besoin..et moi j'ai apparemment eu besoin de me taillader le bras..je trouve que tu es plus ... esthétiquement correct.Alors sèches tes larmes..on retrouvera tes souvenirs, et tu ne pleureras plus, promis ! rit-elle, serrant sa main immense dans la sienne.

En sortant de la chambre, des boules jaunes flottaient devants eux, ce qui lui causa une montée d'adrénaline. Quelque chose de dangereux ? Ça n'avait pas d'odeur..et ça ne semblait pas dangereux...
Elle fut vite rassurée par Gabriel, qui lui dit que faire dans un murmure.

-"Ces sphères jaunes sont nos passés. Touche-la, il ne t’arrivera rien. Ais confiance. "

Elle avais confiance, et resserrant sa prise sur la main du jeune homme, effleura la lumière.

Et la mémoire revient...

Comte:

Gabriel:

Tout est tellement bizarre.

Il se souvient pas quand il a été kidnappé. Ni pourquoi il s’est réveillé dans la baignoire en fait. C’est une coutume des trolls de mettre leurs proies dans la baignoire? Puis la maison est complètement pourrie, ils pourraient en prendre plus grand soin quand même. Et puis, s’ils ne voulaient pas qu’il s’échappe, fallait l’attacher quand il dormait, c’aurait été plus simple. Ah, ce qu’ils sont bêtes ces trolls!

Y en a deux qui sont montés, il sait pas ce qu’ils font là haut. Peut être se demandent-ils comment ils vont le manger! L’heure est grave, il faut à tous prix qu’il sorte d’ici! Mais y a ce troll orange dans la même pièce que lui, et cette couleur sur un troll c’est trop rare alors il lui fait encore moins confiance. Et pourquoi il fallait qu’il tombe sur des trolls d’abord? Ça pouvait pas être des dragons plutôt? C’est cool les dragons. Puis eux au moins ils font pas des trucs bizarre qui n’ont aucun sens, ils foutent le feu et puis c’est tout.

Et maintenant l’autre lui balance un truc. Pendant un instant le gosse se mit à sourire, puis se rappela qu’il devait se méfier. Ouais, un jus. Du moins, ça a l’apparence d’un jus. Mais qui peut lui assurer que s’en est un? … En même temps il a vraiment soif. En plein dans sa réflexion très compliqué pour savoir s’il peut boire ou non, le grand lui dit un truc bizarre. Enfin il pense qu’il le dit à lui sinon il voit pas trop à qui il parle.

« De quoi, quelle ville? »

Oh non. Lui dites pas que c’est une ville entière de trolls! Et voilà, le moindre espoir, envolé! À quoi ça sert de s’enfuir si dehors il y a d’autres trolls qui se feront sans doute une joie de le dévorer! C’est la fin du monde. Du sien en tout cas. Parce que si c’est la fin de sa vie, c’est la fin de son monde également, c’est normal, oui.

Alors bon, quitte à mourir, il va bien le boire ce jus qui est peut être du poison. Après un soupir comme une dernière prière, il repousse son masque pour qu’il retombe sur son t-shirt, et commence à boire.

« - Celle où on se trouve. Me demande pas comment elle s'appelle, j'en sais rien. Je sais rien du tout... »

Quel pays ? Une capitale ? Une ville de province ? Un endroit abandonné ? Le jeune homme arrêta sa recherche. Son visage se tourna vers le petit. Au moins, ce dernier s'était calmé et commençait à boire. Peut-être allait-il réaliser, que les personnes présentes dans la maison étaient en rien ennemies. Ouvrant un dernier tiroir, il y jeta un coup d'oeil distrait. Les deux autres prenaient du temps. Etaient-ils tous les deux malades ? Passant le dessus de sa main sur un œil, le brun fit quelques pas dans la direction de l'enfant.

« - Si ça peut te rassurer, j'ai rencontré un petit garçon dans tes âges... »

Ça faisait un peu tentative de faire ami-ami mais il n'avait pas trop le choix, en ce moment. Et s'il se posait dans un coin, il ne pourrait s'empêcher de réfléchir à un sujet peu joyeux. Perdu dans ses pensées, le brun ouvrit sa combinaison. Depuis son réveil, il n'était pas vraiment à l'aise. Ça sentait le mâle, y avait pas dire. Pourquoi diable portait-il ce genre de fringue...

Honte. A nouveau. Devait-il vivre sans cesse dans ce sentiment de honte ? Avait-il fait tant de mauvaises choses dans sa vie ? Virginie ! Dans son souvenir ! Grands athlètes. De quoi parle-t-il ? L’entraîneur. C’est perturbant de ne pas comprendre totalement la scène qui se déroule devant soit alors qu’on est le personnage principal. Il tendit les bras vers Virginie. Il s’en fichait en fait de tout son charabias, il voulait juste la serrer dans ses bras, la retrouver. Mais ses bras se perdirent dans le vide, le décor s’effaçait. Une main chaude était présente dans la sienne, ses bras restèrent tendus dans le vide. Ils n’attrapèrent personne. Il la perd, une seconde fois.
Il regarda Comte. Cette dernière semblait chamboulée par son souvenir. Il resserra sa main dans la sienne pour lui donner du courage. Pour se donner du courage aussi. Il ne résista pas longtemps et la prit dans ses bras. Quelques secondes seulement avant de la regarder décidé. Virginie voulait qu’il se sèvre, Comte le lui conseillait et cette ville ne lui laissait pas le choix, il doutait qu’il y ait des vendeurs de drogue ici. Il hocha de la tête.
« D’accord je vais me sevrer. Tu m’aideras ? »

Gabriel était complètement perdu. Perdu dans cette ville, avec des gens qu’il connaissait sans reconnaître et avec des responsabilités inconnues. Il fallait qu’il se sèvre, d’accord mais comment ? Il n’avait aucune idée de la méthode à suivre. L’image du petit garçon effrayé lui revint en mémoire. Non une de ses responsabilités connues était ce garçon. Et c’était la plus importante.
« Il faut descendre, ils nous attendent je crois. »

Il ne lâcha pas sa main et descendit les escaliers. Le petit garçon était dans un coin, bien loin du monsieur orange et avait une bouteille de jus de fruit dans ses mains. Gabriel sourit et s’avança vers lui tout en restant à une distance modérée. D’une voix douce il lui dit :
« ah mais t’es quand même plus beau sans ton masque. Tu sais que tu m’as fais peur quand t’es descendu ? (il rigola doucement) Tu veux vraiment rester dans ton coin ? Car tu sais y a des monstres dehors et je suis sûr que je peux te défendre d’eux mais si tu restes tout seul on va devoir partir sans toi. »

Il s’accroupit, tendit son autre main vers le petit garçon et sourit. Puis il demanda :
« D’ailleurs, t’as pas un petit nom ou pseudonyme ? Moi je me rappelais plus de mon prénom mais maintenant je sais que je m’appelle Gabriel. Comment on t’appelle toi ? (il tourna son visage vers le orange : ) Et toi ? Une idée de comment on peut t’appeler ? »

Comte était pétrifiée, pas choquée, ou en colère, mais elle s’efforçait de fouiller et de gratter la surface de sa mémoire vierge pour comprendre ce qu'elle avait vu. Dans sa tête, oui..même maintenant elle hurlait, en essayant de déchirer les murs blancs qui l'isolait de la connaissance.
Elle ne voulait pas spécialement savoir qui était cette fille, elle se sentait bien dans cette ville...mais elle VOULAIT savoir.

Elle reprit pied grâce à la pression dans sa main de celle de Gabriel, chaude et rassurante.Elle se mordait la lèvre. Elle le regarda...A voir ses yeux, il avait encore honte.Elle soupira, se disant qu'il faudrait qu'il arrête de se torturer.

-"D’accord je vais me sevrer. Tu m’aideras ?

Il avait l'air sincère.

-"Je te donne ma parole. Elle sourit, rassurée, "...quand j'y repense...si tu es a cour de drogue trop tôt..je pourrai t'en synthétiser a condition de trouver ce qu'il faut..comme ça, ca permettra en plus d'avoir le contrôle sur ta consommation.

Une culture générale très large, ça, elle savait qu'elle l'avait.Elle avait remarqué ça en observant les alentours, se rendant compte des pensées qui s'y reliait sans qu'elle y réfléchisse, et même la synthèse de drogue y avait sa place..si elle trouvait de la codéine, un simple sirop pour la toux, ce serait le bingo.

Elle garda précieusement la main de Gabriel dans la sienne, apaisée et descendit avec lui.
La tache fluo et le petit garçon étaient encore là, ce dernier buvant un jus de fruit. Mine de rien, elle avait bien jugé le second garçon, il avait, malgré son apparente froideur, été un allié de confiance dans la garde de l'enfant.

Suite aux question de Gabriel sur les noms des autres protagonistes, elle fut prise d'un fou rire vis a vis du fluo..

-"Je vote pour Fennec Fluo ! Quoique moi même, je prendrai bien une douche... Elle riait, soulagée de ne plus être seule , et de se sentir enfin bien avec quelqun.

Pendant qu’il boit le troll orange continu de parler. Et il est assez bizarre parce qu’apparemment il connait même pas sa propre ville de trolls. Et voilà qu’il rajoute qu’il a déjà vu un petit troll de son âge. Mais qu’est-ce que ça peut lui faire?! C’est pas comme si il pouvait devenir ami avec un troll de toute façon, quel que soit son âge! Ou alors par cela il veut lui dire qu’en fait il a le choix du troll qui va le manger? Trop bien… Et il s’approche en plus! Le mioche le fixe les sourcils froncés en espérant que ça le fasse flipper ou le stoppe, mais y a surement peu de chance que ça marche.

À ce moment là, PILE à ce moment là, les deux qui étaient là haut descendirent et s’approchèrent du gosse également. Et un des deux se mit à lui raconter des trucs qui n’ont absolument aucun sens. De quoi il est beau, ça lui donne plus envie de le manger? De quoi il lui avait fait peur, porter son masque le protégeait? Et c’est quoi cette histoire de le protéger des monstres dehors? Ou il est tombé sur la tête et s’est fait très mal ou il le prend pour un imbécile, c’est sur!

Il les laissa parler un peu, y avait une histoire de prénom qu’il pigeait pas, puis la fille elle rigole et… Ça le fatigue tout ça en fait. Il finit son jus, les sourcils toujours froncés, embêté de ne rien comprendre du tout.

Mais c’est vrai en plus. Il se souvient pas avoir de nom. Est-ce que c’est normal? Il en sait que dalle. Ça le dérange pas non plus, en même temps. Le seul truc qu’il veut pour le moment c’est de s’éloigner des trolls. Mais apparemment il y a d’autres monstres dehors. Donc en fait c’est pas une ville de trolls mais de tout plein de monstres. Peut être qu’ils sont pas tous méchants en même temps. Ça non plus il en sait rien, mais quitte à choisir sa mort il préfère être mangé par des dragons que par des trolls, totalement!

Il pose la bouteille vide au sol, se relève, en prenant tout son courage avec lui. Bon une fois debout il a hésité un peu, mais il a jamais été face à trois trolls avant. Ou en tout cas il ne s’en souvient pas.

« Je… Je suis pas débile! Je sais que vous êtes des trolls, et des bizarres en plus, et que vous voulez me manger, mais je me laisserai pas faire! En, en plus… Euh… C’est pas parc’que je suis beau que je suis bon! Même si j’ai de la viande sur les os, heu… »

Il est mal. C’est vrai quoi, il est pas fin du tout. Ça ce trouve il est vraiment bon. M’enfin! Il peut toujours se battre! Avec, euh. Ses sandales. Il a rien d’autre pour se protéger?

En fouillant dans ses poches il trouve un morceaux de papier et un sachet de bonbons déjà fini. En recollant les deux tranches déchirées y a un dessin tout coloré, et ça a l’air bon, c’est trop dommage. Sur le bout de papier y a écrit un truc mais il voit pas en quoi ça peut être utile. « Dis à Armin que je lui parle plus jusqu’à ce qu’il s’excuse. ».

« Euh… Y en a un qui s’appelle Armin ici? »

Surement pas, mais ça ne coute rien de demander. Et finalement y a un truc comme une montre bizarre mais c’est pas avec ça non plus qu’il va pouvoir se défendre. Il range vite fait tout ça et recolle son masque le plus prêt de son visage vu que tout ce qu’il peut faire apparemment c’est espérer leur faire peur.

C’est la panique les gens.

Elle est attentive. Très attentive. La panique du petit jouet est plus attirante que tout le reste. Doucement, Elle laisse un souvenir voguer jusqu'à lui, petite lumière dansante devant son visage. Alors Noël, comment vas-tu te comporter devant ton passé ? ...

Spoiler:

Tout le monde était, à nouveau, réuni. Et l'atmosphère paraissait sereine, bonne même. Finalement, n'était-ce pas étonnant lorsqu'on y pensait. Pensif, un peu mal à cause de son état, le jeune homme restait silencieux. Le petit avait un délire vraiment bizarre mais c'était peut-être normal. Nouvel environnement, imagination enfantine. Le tour était vite joué. Son visage se tourna en direction du petit à la question de Gabriel avant de croiser son regard. C'était la première fois qu'une personne lui demandait une potentielle identité. Cependant depuis quelques heures, il avait déjà récolté plusieurs auquel fennec fluo pouvait se rajouter. Loin de le vexer, ce dernier le fit même rire.

« - Hm, le mec de l'autoroute, le réparateur électrique, le monsieur des travaux... » Ses yeux se baissèrent, un instant. Comme s'il repensait à quelque chose. « Ou juste Firefox. »

Pour sa part, il ne connaissait pas d'Armin. Passant une main dans sa nuque, il regarda les trois autres. Maintenant qu'ils étaient avec l'enfant, une partie de lui se sentait rassurée. Après une légère hésitation, Firefox se dirigea vers les escaliers. D'un pas rapide, le jeune homme arriva à l'étage. Sans réfléchir davantage, il fila dans la chambre où il s'était réveillé. En un clin d'oeil, il se rapprocha de l'armoire. Ses mains se posèrent sur les poignées et ni une, ni deux, il ouvrit le meuble en grand. Tout en évaluant le contenu, le brun retira ses chaussures puis tomba la combinaison. Le boxer suivit le même mouvement descendant.

Juste en chaussettes, il fouilla dans la bonne pile et trouva un sous-vêtement à sa taille. Bientôt son corps fut à nouveau couvert. Jean, baskets remises, il ne lui manquait plus qu'un haut décent. Finalement, il attrapa un débardeur orange. Un poil trop grand pour lui alors dans le doute, il attrapa une polaire. Et c'était bon pour le moment. Il trouverait bien un moyen de prendre une douche ou se plonger dans l'eau, un peu plus tard. Roulant ses affaires d'arrivée en boule après avoir récupéré toutes ses possessions et rangé dans les poches du jean, il les glissa sous l'armoire et dévala les escaliers tout en toussant. En bas, il s'approcha sans hésiter de la porte. Mais il n'était pas un enfoiré.

« - Il faut que je parte. Je dois absolument retrouver quelqu'un et le temps est compté... Faîtes attention à vous. »

Il leur lâcha un dernier sourire puis ouvrit la porte. Il allait devoir marcher, peut-être beaucoup même, pour trouver la destination qui le hantait mais peu importe.

Comte regarda l’orange et sortit une bonne vanne. Gabriel rigola. Il fut étonné de son rire. C’était la première fois qu’il rigolait ici et ce rire semblait si étrange. Il était un peu aigu. Merde, il avait un rire un peu aigu quoi. Un rire peu masculin en tout et qui contrastait beaucoup avec sa voix grave. Le sourire la jeune femme se mêla au sien. Puis il se redressa. Il aurait lui-même bien prit une douche mais il n’y avait pas d’eau ici. Il garda sa main bien fermée dans celle de la jeune femme. L’Orange continua sur la blague et expliqua qu’on pouvait aussi l’appeler firefox. Nouveau petit rire. Ca calmait les tensions tout ça. C’était bon. Gabriel se félicita, il était beaucoup plus détendu, heureux, calme etc. depuis qu’il avait pût prendre sa dose.
Le petit prit la parole. Expliquant qu’il savait qu’ils étaient des trolls et qu’ils voulaient le manger. Gabriel sourit. Il était trop chou ce petit. Bon la drogue accentuait sûrement cet effet. Sa bonne humeur était peu habituelle, enfin du peu qu’il s’en souvenait et de la vielle. Il s’accroupit à nouveau devant le petit.
« Dis-moi. Qu’est ce qui te fait penser que je suis un troll et non un humain comme toi, un humain perdu dans ce monde fou ? »

Le petit fouilla dans ses poches, sortit des objets puis demanda s’ils connaissaient un Armin. Gabriel tourna de droite à gauche sa tête. Il ne connaissait aucun Armin. Puis le petit garçon mit son masque alors le jeune homme se releva et recula de quelques pas afin de mimer sa peur. Une boule lumineuse se plaça devant le petit garçon. Des bruits dans l’escalier se firent entendre. Trop d’informations à traiter d’un coup. Il se retourna vivement et remarqua l’absence de Firefox, ce dernier était sûrement monté. Il s’accroupit doucement devant le petit garçon à nouveau.
« S’il te plait, enlève ton masque, tu n’as pas à me faire peur. Je ne te ferais aucun mal. Si tu ne me fais toujours pas confiance écoute-moi au moins. Tu vois la luciole jaune ? Elle est pour toi. Tu la touches et tu retrouves un souvenir de ton passé. Si tu ne me crois pas, essaye. Tu vas voir. »

C’était sûrement la seule opportunité pour Gabriel de prouver au petit garçon qu’il n’était pas un monstre et que le petit pouvait lui faire confiance. Sans cela, ça serait très dangereux pour le petit gars. Nouveaux pas dans l’escalier, Gabriel se releva et détourna son attention de Firefox. Ce dernier leur expliqua qu’il devait y aller pour retrouver quelqu’un et que le temps était compté. Le jeune homme hocha gravement de la tête. Il sortit la pendule de sa poche. Cette dernière avait encore perdu du temps. Il sourit à firefox et lui souhaita bonne chance et lui recommanda d’être prudent.

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