Le petit garçon se colla plus au fond de la maison. Il ne semblait pas se détendre du tout et Gabriel commençait à désespérer. De toute manière il ne pouvait simplement le laisser là. Il était trop jeune. Trop innocent. Trop faible pour cette ville. Gabriel sourit lorsqu’il vit l’enfant appeler la sphère jaune une fée. Il aurait aimé avoir ces pensées pures et naïves, ça lui aurait évité tant de soucis. Premièrement, il n’aurait pas eut peur de la ville. Ce petit garçon ne semblait pas avoir peur de la ville. Juste peur d’eux. Soudain il l’attrapa doucement et son regard se voilà. Il resta stoïque dans cette position. Gabriel détourna l’attention du petit garçon quelques minutes, il savait qu’il en avait le droit. Le temps. Il regarda Comte. Il fallait qu’ils décident de la suite des évènements.

« Bon. Quand le petit garçon se réveillera il va vraiment falloir qu’il nous croie. On ne peut pas le laisser là mais on ne peut pas rester ici non plus. Il faut que je retrouve Virginie. C’est une blonde que j’ai rencontré avant d’atterrir ici. Elle doit être perdue et avoir peur. En plus elle est apparue dans mes souvenirs. C’est quelqu’un que je connais du passé. Je pense que c’est ma sœur ou quelque chose comme ça. Je sais, ça a l’air fou. Quoi qu’il en soit je ne partirais pas sans toi ni le petit garçon. D’ailleurs il faudrait qu’on donne un prénom à ce petit gars. »

Pauvre petit enfant perdu dans ses souvenirs, Gabriel espérait que ce n’était pas un mauvais souvenir. Il était trop jeune pour être là. Il aurait voulu crier qu’il était trop jeune pour jouer cet enfant mais ça n’aurait rien changé. Ah il était peut être aussi temps de mettre au courant Comte à propos de la ville.

« Ah oui. Ce que je sais sur la ville. Comme tu as pût le voir on retrouve nos souvenirs grâce à ces bulles jaunes. Après tu me prendras sûrement pour un fou mais je vais te dire quand même. Il y a un lion en pierre qui se déplace. Des voitures qui se déplacent d’elles-mêmes. Des loups plus gros que la normalité. Et… C’est Noël ici sûrement. Je suis tombé sur un sapin de Nöel. »

Il sourit au petit garçon puis à Comte. Des gens les voyant ainsi auraient pût penser qu’ils étaient une famille. Gabriel tenait toujours Comte dans sa main et regardait le petit garçon avec plus de tendresse qu’il n’avait pût donner. Il faudra penser à manger avant de partir. Et à emporter des provisions. C’était la seule chose qui passait dans son esprit, il ne pensait pas du tout à combien il était bien là et combien il aurait aimé que ce moment de paix reste à jamais surtout s’il avait sût ce qui l’attendait à l’avenir.

Comte ne le prenait pas pour un fou, ça rassurait tellement le jeune homme. Virginie l’avait pris pour un fou. Pauvre Virginie perdue dans un monde qu’elle ne comprenait pas. La main de Comte se resserra encore sur la sienne. Elle avait peur elle aussi. En tout cas un peu. Elle proposa de donner un nom au petit gars et proposa aussi de prendre des provisions. Comme boissons il y a avait des jus de fruits non ? Et le petit gars était toujours vivant. Oui c’était un bon petit cobaille celui-là. La jeune femme regarda Gabriel dans les yeux. Elle lui dit qu’il retrouverait Virginie. Gabriel lui sourit et la prit dans ses bras tout en murmura un merci étouffé.

Le petit gars bougea interrompant ce câlin improvisé. Quelques petits sanglots sortirent de sa bouche. Mince ! Bad souvenir. Il garda les yeux fermés et lorsque ces dernières s’ouvrirent ils étaient pleins de larmes. Gabriel lâcha Comte et se jeta près du petit garçon. Ce dernier disait qu’il les détestait tous. Il le prit dans ses bras pour autant. Il allait se faire jeter, c’était sûr. Mais tant pis. Au moindre signe de rébellion il lâcherait le petit garçon et s’en irait mais pour le moment, la main du jeune homme se glissait dans le dos du petit garçon pour le calmer. Des mouvements de bas en hauts. La tête du petit garçon était dans la poitrine du jeune homme. Un peu d’affection ne tuerait personne. Il ne dit rien, attendit juste que le petit gars se calme.

Comte s’était approchée d’eux. Sa main douce et blanche se posa dans les cheveux de l’enfant. Ce dernier se redit comme prévu. Il leur demanda de le lâcher. Gabriel commença à s’exécuter conscient que ça ne ferait qu’énerver encore plus l’enfant. Ce dernier se débâtait encore et encore. Des coups de poings s’enfoncèrent dans le ventre musclé de Gabriel. Ce dernier rigola. Il trouvait l’enfant encore plus mignon ainsi. Il regarda Comte lui dit :

« On pourrait l’appeler Boxer ! Regarde comment il apprend vite à boxer. »

Nouveau rire rapidement étouffé. Le petit apprend plus vite que prévu et un de ses pieds s’est enfoncé dans une partie très douloureuse chez l’homme en général et chez Gabriel aussi donc. Ce dernier fit un bruit peu masculin. Un ‘’aïe’’ de douleur un peu aigüe. Il ne chercha pas à voir si Comte avait rigolé par cette intonation. Le jeune homme lâcha le petit et se leva, tourna le dos. La douleur faisait perler les larmes dans ses yeux. Petit Conard ! Il n’a rien dit pourtant, il a juste pensé. Ce n’était pas gentleman de jurer dans les filles. Le petit pleurait toujours. Il ne savait plus quoi faire. La douleur commençait à passer. Bien. Le petit pleurait comme un bébé, il fallait que cette crise cesse. Le pauvre Gabriel n’en pouvait plus. Enervé par la douleur, énervé par les cris, énervé d’être à nouveau énervé. Il s’avança vers le petit et sortit la phrase de tous les parents en criant

« D’accord ! Si tu le prends comme ça je te laisse là et vas te faire bouffer par les vrais monstres de cette ville tu verras bien ! Et tu seras tellement déçu de m’avoir perdu que tu pleureras encore plus ! Ah non tu seras déjà mort, ça te seras donc impossible ! »

Oui Gabriel avait encore péter son câble. Ce n’était pas le manque cette fois-ci, c’était la douleur. Il regarda Comte et le rouge lui monta aux joues. Non il n’aurait pas dû s’énerver ainsi mais sa patience avait vraiment des limites. Il avait besoin d’air aussi. Il faisait trop chaud ici. Il sortit de la maison après l’avoir ouverte et claqua la porte derrière lui. L’air frai lui fit un bien fou. Il s’adossa au mur de la maison et se laissa couler le long d’elle afin de s’assoir. Il posa a tête entre ses mains et prit de longues inalations.

La porte s’ouvra. Tout ses sens en alertes, Gabriel était prêt à sauter si c’était l’enfant qui s’enfuyait. Depuis le départ de Firefox il se sentait comme responsable du petit gars. Mais c’était Comte. Elle. Toujours elle qui était là pour lui. Heureusement, elle le calmait. Contrairement à Lou mais un peu pareillement que Virginie. En y réfléchissant il avait fait pas mal de rencontres ici. La fille hermaphrodite, Ennio l’ami à Lou, Lou l’insupportable (que dieu lui vienne en aide), June l’incompréhensible gentille, Matt le pète cul (sexy), Eka la blessée, L’adorable Virginie et maintenant l’orange firefox, Comte la douce et le petit gus boxer.
Comte s’était assise près de lui. Il n’avait pas réellement fait attention à elle perdu dans ses pensées. Il accrochait le fil des paroles lorsqu’elle lui expliqua qu’elle resterait avec lui le temps qu’il aille mieux. Il la regardait tendrement et simplement passa un bras autour de ses épaules pour la tenir toute contre lui. Déjà son pouls se calmait et il commençait à s’en vouloir d’avoir fait ça. Ce n’était pas du tout, mais alors là pas tout la bonne réaction à avoir. Surtout avec un petit gamin.
Une chaussure tomba du ciel. Gabriel leva les yeux au ciel rageur. Pourquoi tout bon moment devait toujours se finir en catastrophe ? Ne pouvait-il pas juste profiter de tendresse et de calme ? Levant les yeux il le vit. Le petit garçon au masque. Il se leva d’un bloc. Merde ! Le petit gus allait sauter ! Il fallait agir ! La première chose qui vint à l’esprit de Gabriel fut ça, qu’il cria :

« Ne saute pas ! Si tu sautes tu vas mourir et les trolls vont te manger directement. Si tu ne sautes pas et bien tu auras toujours la chance et la possibilité de t’enfuir à un moment. S’il te plait ne saute pas ! »

Sa dernière phrase était étouffée par la crainte. Il aurait peut être dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche comme le lui avait sûrement apprit ses parents mais rien n’y faisait. Il tendait les bras dans le vide comme pour attraper l’enfant s’il tombait mais rien n’était sûr avec Gabriel. Il était footballer et non pas rugbyman quoi. Son attention était simplement fixée sur l’enfant. La culpabilité montait en lui. C’était de sa faute, que de sa faute. Il se maudissait, encore. Et si le gus venait à mourir, il ne s’en remettrait jamais.

Comte lisait tellement facilement en lui. Comme dans un livre ouvert. Elle lui parla rapidement et s‘enfuit dans la maison. Lui tentait désespérément d’attraper le petit garçon s’il sautait. Mais saurait-il vraiment le rattraper ? Il en doutait. Alors il priait. Il priait que Comte fasse vite et qu’elle réussisse là où il avait échoué. Il s’en voulait tellement. Était-il si horrible qu’il poussait les gens au suicide ? Etait-ce déjà arrivé dans son passé ? Avait-il réussit à sauver la personne en question ? Tant de questions sans réponses. Tant de trous qu’il fallait combler. Ou pas d’ailleurs. Avait-il vraiment envi de retrouver l’homme qu’il était ? Oui car l’homme qu’il était est le même qu’il est maintenant et son passé est lié à des personnes comme Virginie, et ne pas savoir qui elle était pour lui le tuait.

Un mouvement du ptit gus ramena Gabriel à la surface de la terre. Non il n’avait pas sauté, heureusement, mais Comte l’avait sauvé et il avait disparut de la fenêtre. Pas si débile que ça, Gabriel s’interdit d’y retourner pour ne pas faire de bêtises. Il se laissa glisser le long de la porte et s’assit encore. Il sortit à nouveau son paquet blanc. Il avait bien besoin d’une dose afin d’oublier tout le malheur qu’il créait. Ceci faisant, ses yeux rencontrèrent les photos. Leur avait-il promit de ne pas en reprendre à eux aussi ? En tout cas il l’avait promit à Virgnie et à Comte, il ne devait pas trahir une fois de plus sa promesse. Il n’était pas si mauvais comme garçon après tout. Il rangea le tout dans sa poche et tendit l’oreille histoire de savoir si tout allait bien à l’intérieur.

La porte s’ouvrit doucement derrière lui. Il manqua de tomber à la renverse dans la salle. Il se redressa prêt à attraper le petit garçon. Il ne voulait en aucun cas qu’il ait du mal. Mais il était là, tranquillement en train de tenir la main de Comte. Si calme comparé aux fois précédentes. Soudainement Gabriel fut vidé. C’était sûrement le stress et toute l’adrénaline qui redescendait. Il expira un bon coup et se laissa choir sur le sol, assit. Il regarda les nuages qui doucement s’amusaient dans le ciel. Comte s’agenouilla devant lui, il lui sourit. A ce moment il l’aurait bien prise dans ses bras mais elle tenait le petit enfant. Le petit enfant en sécurité grâce à elle ! Et bien sûr pas grâce à lui. Elle lui expliqua que tout allait bien. Le petit répondit par un petit hum. Il ne semblait pas totalement convaincu. Mais il était en vie ! Peu importe le reste.

Il les regarda tout à tour. Sourire aux lèvres. Il remercia Comte d’avoir sauvé le petit et la remercia d’être là pour tout. Il ajouta qu’heureusement qu’il pouvait compter sur elle. Il ne fit aucun mouvement vers le petit. Il resta dans son coin bien décidé de ne pas faire d’autre boulette. Il ne voulait plus rien décidé, plus rien choisir. Il avait juste trop peur de perdre l’enfant et que ce dernier se fasse manger par je ne sais quoi. Il regarda Comte et demanda.

« Bon on fait quoi maintenant ? On prend des provisions et on va autre part au quoi ? »

Il n'était plus le chef, il ne l'avait jamais été en soit. Il n'était même pas maître de ses actes.

Comte, qui s’était assise près de lui, se releva. Le petit gus regardait toujours le jeune homme d’un œil méfiant. Après tout il l’avait bien cherché non ? Elle le tira par le bras et avec peu d’entrain, il se leva aussi. Il ne quitta pas le petit gus des yeux. Il voulait lui dire à quel point il était désolé. Mais Comte le regardait et il se perdit dans ses paroles. Elle parlait de la sécurité qu’offrait l’homme à la jeune femme. Du fait qu’elle veille sur eux. Mais merde ! C’était lui l’homme de la maison. C’était lui qui devait veiller sur eux. Et à chaque fois il avait failli à son devoir. C’était vraiment une merde. Incapable de garder une famille saine et sauve. Son père aurait honte. Cette idée lui vint sans vraiment savoir pourquoi. C’était basique comme idée.

Il la regarda, elle avait sourit avec de rougir. Elle était tellement mignonne et fragile quand elle rougissait. Finit la guimauve Baby. Gabriel est à nouveau dans la place. Il lui sourit et cligna de l’œil.

« T’inquiètes, on reste ensemble quoi qu’il arrive. Et moi aussi je veillerais sur vous. Après tout c’est moi l’homme ici. »

La jeune femme se reprit et proposa de fouiller les bâtisses. Bonne idée miss. Il sourit. Elle confia une peluche au petit. Allait-elle le laisser tout seul dans la rue ici ? S’ils devaient rester ensemble il valait mieux que le courant passe entre les deux garçons. C’est pourquoi Gabriel expliqua au petit qu’il était désolé et qu’il n’avait pas à avoir peur de lui. Qu’il ne lui ferait plus aucun mal.

Puis il rentra dans la maison avant d’avoir murmurer à Comte qu’elle ne devrait pas laisser le petit gars dehors tout seul. Il commença à fouiller les placards de la cuisine. Vodka ! Jackpot ! Il prit la bouteille et la posa sur la table. Rougissant il lança un petit «Ba quoi ça peut toujours servir. » à Comte. Il sortit aussi un bocal d’olive, deux boites de thons. Il ne prit pas les choses se réchauffant pensant qu’ils ne trouveraient rien pour le faire chauffer. Ceci faisant son estomac se réveilla. Il tenta de l’ignorer. Il sortit aussi une bouteille de lait, deux de jus et le pot de nutella. Il laissa le soin à Comte de ramener du haut ce qui était nécessaire. Elle s’y connaissait mieux en médicament que lui apriori. En fouillant un bureau il tomba sur une lampe de poche. Et une gourde. Super. Une gourde sans eau. Cette ville allait le rendre fou. Et voilà leur butin en évidence sur la table. Maintenant il fallait transporter tout ça…. C’était moins drôle. Mais avant toute chose, son estomac grogna.

« Ca ne vous dis pas de manger un peu avant de partir, comme ça les provisions posées sur la table tiendront plus longtemps. On mange ce qui n’est pas sur la table et ensuite on part avec le reste. Comme ça on n’aura pas besoin de manger tout de suite. »

Il s’assit près de la table, bien résolut à mettre en vigueur son idée.

Comte descendit des escaliers en l’appelant. Entendant son prénom il sourit et regarda la jolie femme qui venait de troquer son gros pull pour un fin débardeur. Beaucoup plus sexy. L’envi de la perdre la tout de suite comme ça ne lui effleura pas qu’une fois l’esprit. Il avait besoin de se vider la tête, de penser à autre chose. Mais le petit était là et ce n’était pas super de faire des choses devant lui. Alors il calma ses ardeurs en pensant à un pamplemousse. Où avait il apprit qu’un pamplemousse pouvait calmer son engin ? il n’en savait rien mais ça fonctionna. Jusqu’à ce qu’il se rappelle de sa voix enjouée lorsqu’elle avait prononcé son prénom et toute une scène lui arriva à l’esprit. Pamplemousse. Ca allait mieux. Il fallait qu’il se concentre sur la bouche de la jeune femme et non sur sa poitrine qui bougeait au rythme de ses mains. Elle parla de le sevrer, qu’elle choisissait les mesures, qu’il ne fallait pas entrer dans le salon. Une autre idée de sevrage peu catholique vient à l’esprit de Gabriel. Mais la jeune femme était déjà partie et il se retrouvait seul dans le salon avec le petit garçon.

Il le regarda et mordit un biscuit. D’abord il mangea lentement pour en laisser aux autres mais rapidement son ventre en réclama plus. Il mordit à nouveau se demandant rapidement si le gâteau n’allait pas le tuer. Finalement il s’en fichait en fait. Il était las de cette ville, las de son passé qui semblait si … inapproprié. Il ne voulait plus être l’homme qu’il était avant. Le drogué. Le … C’est là qu’il comprit. Il pouvait ne pas être cet homme là s’il le voulait. Après tout, revenir dans une ville où personne ne le connait et sans souvenir n’est ce pas la chance de commencer une nouvelle vie. Il mordit à nouveau dans le biscuit. Vivre ici lui permettait de devenir celui qu’il voulait. Il sourit à cette pensée. Adieu le gars qu’il enlaçait dans ses bras. Il était loin maintenant. Et puis il aimait les femmes. Il pouvait ainsi rester l’hétéro de son cœur. Plus de passé. Il ne voulait plus le connaître. Plus jamais de passé. Il regarda le petit qui semblait toujours effrayé. Il lui sourit et lui tendit un biscuit après avoir croqué dans un autre.

« Regarde ça ne m’a pas tué. Prends en un si tu veux. Je ne vais pas te manger, ce n’est pas bon les petits garçons. »