Biscuit veut partir. Mais Lou est têtue. La rousse veut continuer ses provisions, tandis qu'elle prends en plus pansements et désinfectant, produit de maigre qualité, mais trousse de soins de fortune faite dans un supermarché. Et après, elle veut continuer, encore, faire le plein de conserves, ainsi que de nouveaux habits. C'est qu'elle est toujours en chaussettes, elle ! Au moins, la fillette est montée, c'est déjà ça. Une crainte qui s'envole.


Puis voilà que son corps s'en mêle, ses poumons crient à l'agonie, elle tousse à en cracher sa gorge, et ses jambes la laisse tomber à terre, manque d'oxygène, fatigue. Lou ne fait pas la fière. Ses yeux pleurent à s'en dessécher. Alors, elle pose sa main sur la portière ouverte et se hisse dedans avec difficulté, repliée sur ses provisions. La tronçonneuse la gêne sacrément. Elle lève piteusement la tête vers le volant et le caresse du bout des doigts.


« Ok, ok, chuchote-t-elle d'une voix rauque, on y va ma belle. On prend les autres, et on y va. »


Sauf que les autres ne sont plus la. Cela fait belle lurette qu'ils sont partit et l'ont laissée là, en arrière. Vraiment, c'est beau la solidarité ! Et Lou, elle, sombre dans une semi-sommeil, un repos que son corps la force à s'octroyer, intoxiquée par la fumée. Elle n'a qu'à peine conscience de l'eau qui se met à tomber.

Spoiler:

Miiip. Miiip. Biscuit klaxonne avec enthousiasme, ravie de quitter le supermarché. Et la petite twingo se met vaillamment en route à travers la Ville, sans savoir réellement où aller. Elle finit par s'arrêter au hasard devant l'église et ouvre sa portière, comme pour inciter ses deux passagères à descendre.

Spoiler: